L’Assemblée nationale française a renversé lundi François Bayrou, qui a échoué à obtenir la confiance des députés. Les regards sont désormais tournés vers Emmanuel Macron, obligé de trouver un nouveau Premier ministre s’il veut éviter une nouvelle dissolution.
Après près de quatre heures de discours de la part de l’ex-chef du gouvernement et des représentants des différents groupes parlementaires dans l’hémicycle, sur 558 voix exprimés, 364 députés ont voté contre la confiance à François Bayrou. Le Premier ministre n’a pu compter que sur 194 voix pour. Sans surprise et comme annoncé, l’ensemble des élus du RN et de la gauche – insoumis, socialistes, écologistes et communistes – ont opposé leur veto. Les Républicains ont quant à eux vu leur camp se fracturer, avec des députés qui ont décidé de s’abstenir.
Et si le résultat était attendu, il n’en reste pas moins historique: François Bayrou, qui n’était pas obligé de solliciter la confiance des députés, devient le Premier chef de gouvernement de la Ve République à échouer sur un tel vote.
« Cette épreuve de vérité je l’ai voulue (…) Le plus grand risque était de ne pas en prendre », a argué le patron du MoDem, allié historique d’Emmanuel Macron, qu’il a aidé à accéder au pouvoir en 2017. Un chef de l’Etat qui voit les projecteurs se braquer sur l’Elysée, moins d’un an après la censure du gouvernement de Michel Barnier.
Les tractations pour remplacer François Bayrou sont déjà bien entamées, pressées par l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations « Bloquons tout » le 10 septembre, syndicale le 18, ou la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française.
Le président français Emmanuel Macron « prend acte » de la chute du gouvernement de François Bayrou et « nommera un nouveau Premier ministre dans les tout prochains jours », a annoncé l’Elysée dans un communiqué.