Le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu ce jeudi 18 septembre avec une chaîne de télévision israélienne. Pendant cette entrevue menée en anglais depuis l’Élysée, les questions portaient principalement sur le conflit israélo-palestinien, alors que l’armée israélienne mène une offensive terrestre majeure à Gaza-ville laissant, selon l’ONU, les hôpitaux au bord de l’effondrement.
« Israël a obtenu des résultats uniques en termes de sécurité, (…) mais mener ce genre d’opérations à Gaza est totalement contreproductif et, je dois le dire, c’est un échec », a souligné sur la chaîne 12 le président français selon qui Israël est en train de « détruire totalement » son « image et sa crédibilité » dans l’opinion publique mondiale.
Selon lui, pour « briser le cercle vicieux », « le Hamas doit être détruit, démantelé », mais « l’approche militaire » n’est « pas suffisante ».
Un État palestinien pour « isoler le Hamas »
Emmanuel Macron a également défendu sa décision de reconnaître un État palestinien, assurant qu’il s’agit de « la meilleure manière d’isoler le Hamas » dans le cadre du plan porté par la France à l’ONU. « Reconnaître un État palestinien c’est simplement décider de dire : ‘La perspective légitime du peuple palestinien, et ce qu’il endure aujourd’hui, n’a rien à voir avec le Hamas' », a plaidé le président français.
Il a plaidé la cause de son plan, qui accompagnera son annonce formelle lundi à l’ONU, estimant qu’il s’agissait d’un « processus » censé « déclencher une série de nouveaux comportements et de nouveaux engagements« . L’Assemblée générale de l’ONU a déjà adopté à une large majorité ce plan qui exclut clairement le mouvement islamiste palestinien de toute gouvernance future.
Selon Emmanuel Macron, dont la décision est vivement critiquée par les autorités israéliennes, « l’approche de votre gouvernement, de quelques ministres particulièrement, est de détruire la possibilité d’une solution à deux États ». « Il y avait urgence », notamment en raison des menaces d’annexion de la Cisjordanie occupée, « c’était la dernière occasion avant que proposer la solution à deux États ne devienne totalement impossible« , a-t-il insisté.
Macron veut continuer à « travailler » avec Netanyahu
Le président français a également reconnu qu’il avait « proposé de se rendre » en Israël en amont de la réunion de la semaine prochaine à New York pour expliquer sa position, avant que les autorités israéliennes refusent sa venue. Il a ajouté vouloir continuer à « travailler » avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’il « respecte ».
Il a laissé planer la menace de sanctions économiques contre Israël si la nouvelle phase de l’offensive à Gaza devait se poursuivre.
Bientôt un retour des sanctions contre l’Iran ?
Le président français pense que Paris, Londres et Berlin vont activer un mécanisme de rétablissement de sanctions contre l’Iran en lien avec son programme nucléaire d’ici à la fin du mois. En réponse à la journaliste de la chaîne 12 qui lui demandait si on allait assister au retour des sanctions des trois pays qui négocient avec Téhéran sur son programme nucléaire « à la fin de ce mois », Emmanuel Macron a répondu : « Oui, je pense que oui, car les dernières nouvelles que nous avons reçues des Iraniens ne sont pas sérieuses« .
« La France a toujours été un acteur très exigeant, clair et cohérent sur la question iranienne. (…) Je pense que cela est très important pour votre pays et votre peuple », a-t-il ajouté à l’adresse des Israéliens.