La mobilisation a été moins importante que prévu, loin des manifestations de 2023 contre la réforme des retraites, mais jugée « massive et réussie » par les syndicats qui estiment qu’elle a parfaitement traduit dans les rues françaises le ras le bol et la colère de tous les citoyens.
Forts de ce qu’ils présentent comme un succès, les syndicats ont lancé ce matin un ultimatum au Premier ministre, lui donnant jusqu’à mercredi pour répondre à leurs revendications de justice sociale et fiscale, d’abandon du projet de budget de François Bayrou. Dans le cas contraire, ce sera le retour dans la rue.
Alors que l’Assemblée nationale, divisée en trois blocs et sans majorité, se retrouve inefficace et incapable de voter la moindre mesure, sinon la censure, les syndicats se voient en position de force et s’octroient un rôle qui n’est pas forcément le leur : dicter sa conduite au Premier ministre, imposer leurs priorités.
Sébastien Lecornu, qui a déjà abandonné le projet de son prédécesseur, dont la suppression de deux jours fériés, va recevoir les syndicats « dans les prochains jours » et les revendications des manifestants seront au cœur des consultations engagées, a-t-il promis. Cela ne signifie pas qu’il donnera aux syndicats tout ce qu’ils demandent, mais qu’il prendra des décisions significatives.
Lesquelles ? Si la dette inquiète 77% des Français, leurs problèmes principaux restent le pouvoir d’achat et la santé. Avec deux constatations majeures : malgré les augmentations, les salaires n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de 2020 en raison de la très forte inflation post covid et les plus riches sont proportionnellement moins imposés que la classe moyenne.
A gauche, et dans la rue un remède miracle existe : la taxe Zucman plébiscitée par 86% des Français qui … ne savent pas vraiment ce que c’est mais en ont fait un emblème de la lutte, de cette fausse croyance qu’il suffit de faire payer les riches pour que tous les problèmes disparaissent…
La tâche de Lecornu n’est donc pas mince. Il s’efforce aussi de résoudre un autre aspect du mal français, le train de vie de l’Etat et son inefficience. Le tout avec pratiquement tous les partis politiques qui menacent de le censurer tout de suite et maintenant les syndicats. Il croit quand même en ses chances mais n’annoncera pas son gouvernement avant la fin du mois ou début octobre.
A cela s’ajoute la guerre déclarée dans les médias entre la sphère Bolloré d’extrême droite et France Télévision, mais c’est une autre histoire…