Au Danemark et en Norvège, les habitants proches des aéroports survolés par des drones prennent peur et certains se demandent même avec inquiétude si la troisième guerre mondiale ne serait pas en marche. Depuis une bonne quinzaine de jours, des drones, et aussi au moins un avion, ont pénétré dans le ciel polonais, roumain, estonien et maintenant donc danois et norvégien.
En raison de la guerre en Ukraine où des centaines de drones, armés ou non, sont lancés tous les jours, la Russie est soupçonnée. Aucune preuve n’a encore été apportée, mais qui d’autre aurait intérêt à pratiquer ce que l’on peut qualifier d’attaque hybride. Pour les pays concernés et l’Otan, Moscou poursuivrait plusieurs objectifs; tester les réactions, les défenses et les vulnérabilités et aussi faire peur aux populations, propager le stress qui pousserait les populations à demander à leurs dirigeants de ne rien faire contre la Russie.
Tous les pays de l’Otan sont d’accord pour dire qu’il faut réagir, mais qu’avant, il faut prouver la responsabilité de Poutine. Pas suivre aveuglément Trump qui affirme qu’il faut abattre tout avion qui franchirait une frontière otanesque. Si la Pologne et les pays baltes suivraient bien ce conseil américain, la France et surtout l’Allemagne refusent une escalade militaire qui pourrait empirer la situation. Réagir de manière plus ferme, mais prudente.
Aujourd’hui, les Européens ont discuté en visioconférence , avec l’Ukraine, des propositions visant à ériger un « mur » de défense antidrones. Ce mur électronique de la Finlande jusqu’à la mer Noire utiliserait des brouilleurs, des drones intercepteurs et des capteurs pour renforcer la défense anti-aérienne. Pas évident et très cher de « se battre » contre des drones avec seulement des avions : un drone coûte quelques centaines d’euros et un missile peut dépasser le million…
Bien sûr, Moscou dément toute implication. Le Kremlin a qualifié mercredi d’«hystérie» les accusations européennes et son ambassadeur en France s’est montré menaçant, affirmant que si un avion russe était abattu, « ça serait la guerre ».
Le 1er octobre, le Danemark accueille un sommet européen informel qui se penchera sur la manière de répondre au « danger » russe. Volodymyr Zelensky a prévenu : « Arrêter Poutine maintenant, cela coûte moins cher que de protéger chaque port, et chaque navire. Nous devons utiliser tout ce que nous avons ensemble pour forcer l’agresseur à s’arrêter ». A suivre…