Liesse à Tel Aviv sur la Place des otages, joie plus mesurée à Gaza où des bombes sont encore tombées après l’annonce de l’accord par Donald Trump. Les otages israéliens devraient être libérés au plus tard lundi et de la nourriture arriver en quantité suffisante dans l’enclave. Des mois que l’on espérait cette issue saluée de Pékin à Riyad, dans le monde entier.
Cependant l’espoir est teinté de grande prudence car tant que rien n’est fait, le pire reste possible. Le cessez-le-feu doit intervenir ce soir après l’approbation de l’accord par le cabinet ministériel israélien malgré l’opposition des ministres suprématistes et Tsahal opérera un retrait pour n’occuper qu’environ 60% de l’enclave. Prudence car on se souvient de l’accord signé en janvier dernier qui n’a pas dépassé la première phase, Netanyahou refusant de passer à la deuxième et bloquant en mars toute aide humanitaire et amplifiant sa guerre pour anéantir Gaza.
Si l’on veut espérer, on est loin des 20 points du plan Trump. La phase qui s’engage n’est qu’humanitaire, pas politique et l’on sait que le Premier ministre israélien – on l’a vu au Liban et en Syrie- peut saisir n’importe quel prétexte pour ne pas respecter sa signature…
On ne peut bouder un accord qui épargnerait de nombreuses vies, mais la paix dont se vante déjà Trump est encore lointaine. Le Hamas, trop affaibli, semble bien écarté, mais on ne parle pas de retrait total israélien, de Cisjordanie et l’instauration d’un État de Palestine n’est qu’une hypothèse lointaine. L’Américain et l’Israélien n’en veulent pas.
Ce vendredi à Oslo, le comité Nobel doit décerner son prix de la paix. En annonçant l’accord, Trump devait y penser, lui qui répète tous les jours qu’il le mérite. Non, il n’en est pas digne et lui attribuer serait trahir les intentions d’Alfred Nobel. L’an prochain peut-être si la paix règne vraiment au Moyen orient.
En attendant, le monde qui espère doit veiller à ce que tout l’accord soit appliqué sans retard et peser enfin s’il le faut sur Israël.