44 ans après l’abolition de la peine de mort, l’ancien ministre de la justice est entré au Panthéon, jeudi. Le président français a salué ses « combats » qui traversent les siècles.
« Il est entré avec les Lumières et les principes de l’Etat de droit ». Emmanuel Macron a salué jeudi la panthéonisation de Robert Badinter, en hommage à l’artisan de l’abolition de la peine de mort.
Le président français a promis de continuer à « porter » son combat contre la peine de mort « jusqu’à l’abolition universelle ». « Robert Badinter, né dans les années vingt ravagées par la haine des Juifs, s’est éteint dans nos années vingt où à nouveau la haine des Juifs tue. Et notre époque nous oblige. Alors, n’éteignons jamais cette colère face à l’antisémitisme », a dit le président de la République.
Prévu de longue date, l’hommage à l’ancien avocat et garde des Sceaux a débuté mercredi soir par une veillée funèbre au Conseil constitutionnel qu’il présida de 1986 à 1995, parmi les nombreux engagements de sa vie.
Ce jeudi, le cercueil portant le nom de Robert Badinter, décédé en février 2024 à l’âge de 95 ans, a été transporté vers l’ancienne église du centre de Paris, devenue monument funéraire portant sur son fronton la devise « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
Même si ses cendres ne sont pas transférées, Robert Badinter reposera symboliquement au Panthéon à travers des objets déposés dans son cénotaphe: sa robe d’avocat, une copie de son discours sur l’abolition de la peine de mort et trois livres dont un de Victor Hugo.
Sa tombe profanée avant la cérémonie au cimetière de Bagneux
En marge de la cérémonie, la tombe de l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter a été dégradée jeudi au cimetière parisien de Bagneux dans les Hauts-de-Seine. Selon une source policière, les mots « Eternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la REPUBLIQUE le (Robert Badinter, NDLR) sanctifient » ont été tagués à la peinture bleue sur la pierre tombale de l’ancien avocat, décédé en février 2024.
Une enquête, confiée à la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, a été ouverte pour profanation de sépulture, a indiqué le parquet de Nanterre dans un communiqué. Des faits punis d’un an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende.