La paix par la force en Ukraine ? Cela a marché pour obtenir à Gaza un cessez-le-feu qui reste précaire, mais il est plus facile de faire plier Netanyahu que Poutine : l’un dépend de Trump, pas l’autre.
Pour la guerre qui dure depuis trois ans et huit mois, la paix par la force s’appelle tomahawk, ce missile précis qui peut frapper en profondeur jusqu’à 2500 kilomètres. Depuis quelques temps, le président américain évoque la possibilité de fournir à Kiev ces missiles bien sûr payés par les Européens. Des militaires estiment que cette nouvelle arme pourrait se révéler un « game changer ». Pas certain, mais Vladimir Poutine sent le danger et veut absolument l’éviter d’autant qu’il sait que le tomahawk peut porter une charge nucléaire.
C‘est bien pour cette raison que le Russe a longuement parlé hier à l’ Américain qui l’a menacé de livrer ces missiles destructeurs si Moscou ne « se montrait disposé à négocier une fin diplomatique au conflit ». Une conversation « franche et constructive », selon les deux hommes et l’annonce d’une rencontre dans les quinze jours en Hongrie. Les précédentes, notamment en août à Anchorage, ont été très prometteuses mais jamais suivies d’effets sur le terrain et, ces dernières semaines, Moscou a intensifié ses frappes sur les infrastructures énergétiques et ferroviaires.
Depuis les premiers contacts, Poutine ne cesse de balader un Trump bien faible face à lui. Encore une fois ? Après l’entretien, le président américain a fait marche arrière en indiquant que les Etats-Unis avaient besoin de tous leurs tomahawks. Son homologue russe venait de lui dire qu’il considérerait toute livraison comme une « escalade » qui «nuirait considérablement» à la relation russo-américaine ainsi qu’aux perspectives de règlement du conflit. Aujourd’hui, le Kremlin a précisé qu’avant une rencontre, il fallait régler plusieurs questions. L’histoire se répète…
Si le président surnommé Taco – « Trump Always Chickens Out », en français : Trump finit toujours pas se dégonfler- rétropédale, c’est bien parce que, au fond, il ne se soucie guère de l’Ukraine, mais beaucoup des relations économiques et commerciales avec la Russie. Pas question de trop malmener un pays qui possède du pétrole, des minerais, des terres rares. Certes, Trump aimerait bien l’affaiblir, mais pas par des sanctions directes. Il préfère s’en prendre à ceux qui achètent du pétrole russe comme l’Inde…
Ce soir à la Maison Blanche, Volodymyr Zelensky devrait entendre surtout des promesses d’aide… Et peut-être quand même de nouveaux moyens de défense aérienne.