Il n’est « ni franc, ni honnête. Nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part». Donald Trump a mis du temps à comprendre que son ami Vladimir Poutine le menait en bateau et s’est enfin fâché, au-delà des mots : il a annulé la rencontre prévue bientôt en Hongrie et pris de sanctions contre les compagnies pétrolières Rosneft et Lukoil, qui représentent à elles deux l’essentiel des exportations de brut russe. Elles sont placées sur la liste noire et des sanctions secondaires seraient appliquées aux entreprises et pays qui commercent avec elles. Des sanctions « énormes », estime le président américain.
Dans le même temps, l’Union européenne a décidé d’un 19e «paquet» de sanctions contre Moscou qui devrait entériner l’interdiction, d’ici fin 2027, des importations de gaz naturel russe. Bruxelles propose aussi un prêt de 140 milliards d’euros à partir des avoirs russes gelés. Un prêt remboursé une fois que la Russie aura payé les dommages de guerre.
Comme à chaque alerte, Moscou, par la voix de Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a dénoncé une « démarche exclusivement contre-productive » assurant que « notre pays a développé une immunité solide contre les restrictions occidentales et continuera à développer avec assurance son potentiel économique, y compris dans le domaine énergétique ».
Cependant, l’économie russe se porte de moins en moins bien et, pour financer sa guerre, Moscou va augmenter les impôts pour les particuliers et les entreprises. La TVA va passer de 20 à 22%. Environ 40% des dépenses de l’Etat sont affectées à la défense. Seuls les soldats qui se battent en Ukraine sont bien traités, ils gagnent 4 à 6 fois le salaire moyen.
Visiblement, le Kremlin s’oriente donc plus vers la poursuite de la guerre que vers des négociations de paix. Depuis la reprise des discussions avec Washington, Poutine n’a pas varié : il exige la mise en hors-jeu de Zelensky, la mise sous tutelle de l’Ukraine et un nouvel équilibre en Europe, une Europe qu’il menace de plus en plus ouvertement.
Donald Trump, lui, espère toujours la paix. « « Nous espérons que [ces sanctions] ne dureront pas trop longtemps, a-t-il déclaré en les annonçant et il compte sur la Chine pour l’aider à faire plier Poutine. Lui se chargerait de Zelensky. Lors de leur dernière réunion, qualifiée par lui de « cordiale », il aurait été insultant et grossier en cherchant à convaincre l’Ukrainien d’accepter les conditions russes…
