En janvier dernier, sortant de la mer à Coney Island, Zohran Mamdani, membre de l’Assemblée de l’Etat de New York, déclare : « je gèle … les loyers des logements ». Pratiquement inconnu, il commence sa marche vers la mairie de la “Big Apple”. Aujourd’hui, cet homme de 34 ans, natif d’Ouganda, est en passe de gagner son pari au terme d’une campagne sur les réseaux sociaux et dans les rues au contact des gens. Avec un programme assez iconoclaste : rendre la vie plus facile., rendre abordable la ville la plus riche du monde dont un quart des habitants sont pauvres. Il a toujours mené une lutte sociale et se définit ainsi : « Je suis un immigré musulman progressiste et je me bats pour les causes auxquelles je crois ».
Élu, il promet donc le gel des loyers, mais aussi des bus rapides et gratuits, la garde d’enfants gratuite, des épiceries municipales pour lutter contre l’inflation, la prévention de la violence avec un programme de santé mentale. Pour financer le tout, il prévoit d’augmenter les impôts des plus riches et des entreprises.
Par ailleurs, s’il est propalestinien, ainsi que son épouse, une illustratrice renommée, il a condamné le 7 octobre et lutte contre l’antisémitisme.
Les jeunes et la classe populaire sont derrière lui, mais les milliardaires ont financé à coups de millions – plus de 22- une campagne « tout sauf Mamdani ». Trump, qui qualifie le candidat de « petit communiste cinglé » menace de lui couper les crédits fédéraux s’il est élu et même de l’arrêter s’il s’oppose à sa police anti-immigration. Cette stratégie pourrait payer. En effet, si Zohran Mamdani recueille toujours 44 % des suffrages, le démocrate Andrew Cuomo qui se présente en indépendant a refait une partie de son retard (39 %). Et le mode de scrutin risque de peser sur le résultat. Les électeurs classent cinq candidats -il y en a douze- par ordre préférentiel. Pour être élu, il faut 50% de premières positions. Si personne ne l’atteint, le candidat arrivé dernier est alors éliminé et ses autres choix sont attribués jusqu’à ce qu’un candidat obtienne 50 % des voix.
Si Zohran Mamdani l’emporte, sa victoire devra l’effet d’une sorte de « révolution » ou, au moins d’un bouleversement qui aura des répercussions sur l’orientation du parti démocrate de moins en moins apprécié et divisé entre centristes et « socialistes » et sur la suite du mandat de Donald Trump.
Cela dépendra aussi de l’issue des trois autres votes de ce jour. En Virginie et dans le New Jersey, les électeurs élisent leurs gouverneurs et en Californie, un référendum propose un redécoupage électoral.
La journée risque d’être dure pour Trump.
