La Russie a fait circuler aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution sur Gaza concurrent du texte américain, n’autorisant ni la création d’un “comité de la paix” ni le déploiement immédiat d’une force internationale, selon le texte vu par l’AFP vendredi.
La semaine dernière, les Américains ont officiellement commencé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui “endosse” le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place le 10 octobre d’un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre. Leur projet de résolution plusieurs fois modifié prévoit de donner un mandat jusqu’à fin décembre 2027 à un “comité de la paix” censé être présidé par Donald Trump, organe de “gouvernance de transition” pour administrer Gaza. Il “autorise” également le déploiement d’une “force internationale de stabilisation” (ISF).
Exit le “comité de la paix”
La version russe se contente, sans nommer le président américain, de saluer “l’initiative qui a mené au cessez-le-feu”, sans mentionner le “comité de la paix” ni autoriser de force internationale. Le texte demande ainsi au secrétaire général de l’ONU “d’identifier des options pour appliquer les dispositions” du plan de paix et présenter “rapidement” un rapport incluant “les options de déploiement d’une force internationale de stabilisation” à Gaza.
Le plan Trump soulève toujours des questions
S’il semblait jusqu’à présent que les membres du Conseil soutenaient les principes du plan de paix, des sources diplomatiques ont en revanche noté qu’un certain nombre de questions avaient été soulevées par le texte américain, notamment sur l’absence d’un mécanisme de surveillance par le Conseil, sur le rôle de l’Autorité palestinienne, et sur les détails du mandat de l’ISF.
Les États-Unis appellent à l’adoption “rapide” de leur texte
Pendant ce temps, les États-Unis et plusieurs de leurs partenaires, dont l’Égypte, le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie, ont appelé vendredi à l’adoption “rapide” par le Conseil de sécurité de l’ONU du projet américain. “Les États-Unis, le Qatar, l’Égypte, les Émirats arabes unis, le royaume d’Arabie saoudite, l’Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint” au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption “rapide”, disent-ils dans une déclaration commune.
La tuerie continue
Deux Palestiniens sont décédés vendredi dans la bande de Gaza, indiquent des médias locaux et une communication de l’armée israélienne rapportée par l’agence de presse allemande DPA. Ces incidents ont lieu alors qu’un cessez-le-feu est censé tenir sur la région.
Une femme est décédée vendredi à la suite d’une attaque de drone israélien au nord de la bande de Gaza, selon des témoignages rapportés par des médias locaux. Des sources médicales à l’hôpital Shifa confirment que le corps d’une Palestinienne a été transporté à l’hôpital situé dans la ville de Gaza.
Une porte-parole de l’armée israélienne a affirmé à l’agence DPA qu’elle n’avait pas d’information sur des attaques de drone dans la région. Tsahal a cependant indiqué que dans le sud de la bande de Gaza, un Palestinien a été tué par l’armée israélienne alors que l’homme “représentait une menace” pour les militaires sur place. Il aurait franchi la ligne jaune, délimitant depuis le 10 octobre la zone au-delà de laquelle l’armée israélienne s’est retirée dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.
Plusieurs faits similaires ont été rapportés ces derniers jours. Trois “combattants armés” ont ainsi été tués après avoir franchi cette même ligne, mercredi dernier, selon l’armée israélienne. Selon le ministère de la Santé de Gaza contrôlé par le Hamas, plus de 260 personnes ont été tuées dans des attaques israéliennes sur la bande de Gaza depuis l’accord de cessez-le-feu.
