Dans une vidéo qu’elle vient de diffuser sur sa page Facebook, Haifa Chebbi la fille de l’homme politique Ahmed Néjib Chebbi a annoncé l’arrestation de ce dernier, survenue ce jeudi à son domicile, après sa condamnation en appel à 12 ans de prison la semaine dernière pour complot contre la sûreté de l’État.
Son arrestation intervient après celles de l’avocat Ayachi Hammami et de la militante Chaïma Issa, condamnés respectivement à cinq ans et vingt ans de prison dans la même affaire de complot.
Figure de l’opposition en Tunisie depuis plusieurs décennies, Néjib Chebbi est un militant de gauche octogénaire, qui s’est opposé aux régimes de Bourguiba, de Ben Ali, puis d’Ennahdha et de Béji Caïd Essebsi.
Il a participé en 1983 à la fondation du Rassemblement socialiste progressiste, l’un des partis créés à la suite des élections législatives de 1981, puis légalisés après le 7 novembre 1987.
Il a dirigé le parti, qui prendra par la suite le nom de Parti démocrate progressiste (PDP). En 2006, après 23 ans passés à la tête de la formation, il a cédé son poste de secrétaire général à Maya Jribi, la première femme à occuper une telle fonction en Tunisie.
En 2009, il a tenté de se présenter à l’élection présidentielle, malgré le fait qu’il ne remplissait pas les critères fixés pour ce scrutin. Un mois avant le dépôt officiel des candidatures, il a annoncé son désistement, dénonçant ce qu’il considérait comme un scrutin faussé.
Après la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, il a été, durant quelques semaines, ministre du Développement régional et local au sein du gouvernement de l’époque, puis membre de l’Assemblée constituante.
Le 26 avril 2022, il a été parmi les fondateurs du Front de Salut National.