Des Tunisiens ont manifesté ce samedi dans les rues du centre de Tunis pour protester contre ce qu’ils qualifient de dérive autoritaire du président Kaïs Saïed, en plus d’exiger la libération de tous les prisonniers politiques.
Le slogan choisi pour ce rassemblement – « L’opposition n’est pas un crime » – décrit ce que la société civile et les partis politiques, instigateurs de cette marche, dénoncent comme une répression politique « sans précédent » dans le pays.
Les manifestants ont scandé « L’État policier, c’est fini ! », « Nous voulons les libertés ! », « À bas la dictature ! » ou encore « Libérez la Tunisie ! ». Plusieurs pancartes portaient les visages de figures actuellement détenues, parmi lesquelles Ahmed Néjib Chebbi ou Ahmed Souab, mais aussi d’activistes et de militants des droits humains, brandies comme symboles d’une opposition bâillonnée.
Les manifestants ont également dénoncé l’ingérence du président dans le système judiciaire et l’ont accusé d’instrumentaliser la police pour cibler ses opposants politiques.
Cette mobilisation a été motivée par les récentes arrestations d’opposants politiques .
Les détentions récentes de Chaïma Issa, de Ayachi Hammami et d’Ahmed Néjib Chebbi, interpellés après les condamnations définitives dans l’affaire dite de « complot », ont ravivé les inquiétudes.
Dans le communiqué qui a précédé l’appel à manifester, les organisations signataires affirment que la “thèse du complot” est devenue un instrument de diabolisation, un outil permettant de neutraliser les adversaires politiques et d’asseoir un pouvoir « individuel et autoritaire ». Elles estiment que cette stratégie s’installe alors que les autorités ne parviennent plus à répondre aux crises sociale, économique, environnementale et politique qui traversent le pays.
