Il ne se passe pas une journée sans que Donald Trump ne cherche à se mettre au centre de l’actualité mondiale. Vendredi, il a reçu, à l’occasion du tirage au sort des matches de la coupe du monde de football, le premier Prix de la paix de la Fifa, créé et remis par son ami flagorneur Gianni Infantino. Ce prix qui ne vient de nulle part a été qualifié de « ridicule », de « honte » par la majorité des internautes qui l’ ont accueilli par un immense éclat de rire. Ce qui n’a pas empêché le lauréat d’y croire et d’assurer que « c’est sincèrement un des grands honneurs de ma vie», que « nous avons sauvé des millions de vies » et que «le monde est un endroit plus sûr aujourd’hui, et les États-Unis qui ne se portaient pas bien il y a un an sont maintenant le pays le plus en vogue».
La veille, le président américain avait accompli un « miracle » en faisant signer un accord de paix par les présidents du Rwanda et de la République démocratique du Congo, bien moins enthousiastes que lui. Il oubliait de dire que les combats se poursuivaient dans l’Est de la RDC et que le plus gros du travail diplomatique avait été réalisé par le Qatar…
Mercredi, l’Institut américain pour la paix, fondé en 1984 par Ronald Reagan, avait été renommé par le Département d’Etat “Institut Donald Trump pour la Paix ” afin de rendre hommage au « meilleur négociateur de l’histoire de notre pays ».
Hier, ce qui a intéressé les chroniqueurs plus que cet étrange prix de la Fifa, c’est la santé du héros du jour : il portait un pansement à la main droite, ce qui permettait de penser qu’il avait récemment reçu des soins même s’il affirme qu’il va très bien et qu’il est plus actif qu’il ya vingt-cinq ans. Pourtant, selon une récente enquête du New York Times, les apparitions du président des États-Unis, âgé de 80 ans, ont chuté de 39 % en comparaison à son premier mandat (2017-2021).
Plus sérieux, plus grave mais toujours très trumpien est le document publié vendredi qui détaille en 33 pages la stratégie de sécurité nationale américaine. Il prend des précautions avec les « ennemis » , la Russie et la Chine et attaque sévèrement l’Europe menacée par l’immigration massive, le manque de liberté d’expression, la répression des oppositions, la chute de la natalité et l’excès de normes, de réglementations. «Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans 20 ans ou moins», estime le document qui ajoute qu’ «Il est plus que plausible que, d’ici quelques décennies au plus tard, les membres de l’Otan deviennent majoritairement non européens. Il est légitime de se demander s’ils percevront leur place dans le monde, ou leur alliance avec les États-Unis, de la même manière que ceux qui ont signé la charte» de l’organisation. Une sorte de rupture décidée par un président américain qui voudrait voir les nations européennes ressembler à la Hongrie et espère qu’en 2027, la France rejoindra le camp des « partis patriotiques » qui feront des affaires avec les multinationales américaines ciblées par l’UE. La Commission européenne vient d’infliger au réseau X d’Elon Musk une amende de 120 millions d’euros pour non-respect de la loi sur les services numériques (Digital Services Act, DSA).
