Depuis quelques mois, des aérodromes et d’autres sites européens ont été survolés par des drones. Le 1er décembre, cinq ont été repérés dans l’espace aérien irlandais près du passage de l’avion présidentiel ukrainien. Aucun danger réel selon les autorités locales, mais beaucoup d’interrogations.
Ces derniers jours, en France, la base de sous-marins de l’Île Longue, près de Brest et un site de la Direction du renseignement militaire à Creil ont été survolés par plusieurs drones. Là aussi, aucune installation sensible n’a été mise en danger, mais les menaces potentielles sont prises très au sérieux.
Aucun pays n’accuse directement la Russie qui, de toutes façons, dément. Cependant, on ne voit pas qui pourrait mener de telles actions et quels seraient les buts. Moscou, en revanche, lance régulièrement des attaques cyber et informationnelles et tente des manipulations de l’opinion. Comme Trump maintenant, la Russie a pris l’Europe pour cible et cherche à la diviser, à la déstabiliser en menant cette guerre hybride. Pour inquiéter, pour semer le trouble au sein des populations qui pourraient craindre une guerre réelle et pousser les gouvernements à apaiser leurs relations avec le pays de Poutine.
Si on a pu croire, au début de ces incursions droniques, à l’action de « plaisantins », le fait que les brouilleurs utilisés à l’Île Longue n’aient pas perturbé les intrus, montre, selon les spécialistes, qu’ils sont sophistiqués et donc pas un « jouet »…
Que faire ? Plusieurs pays ont sollicité l’aide de l’Otan et évoqué la construction d’un mur anti drones, jugé illusoire par nombre de spécialistes. La France songe à modifier sa législation pour permettre aux militaires de les « neutraliser ». Aujourd’hui, ils ne peuvent faire usage d’armes qu’à l’intérieur de leurs enceintes. En dehors, ils doivent appeler la gendarmerie, qui ne peut agir que sous le contrôle du préfet. En Allemagne, le chancelier, Friedrich Merz, a décidé de faire évoluer le cadre réglementaire pour autoriser les forces de la Bundeswehr à détruire des appareils si nécessaires. Mardi 2 décembre, une unité de police antidotes a été créée.
Reste un problème, en Allemagne comme ailleurs : comment différencier les drones civils des « ennemis » ? De plus en plus, ces engins transportent des biens médicaux, tels que des échantillons de sang, des médicaments et des vaccins. Sauvent des vies…
