Les voyageurs arrivant aux États-Unis pourraient à l’avenir voir leurs publications sur les réseaux sociaux passés au peigne fin, comme le laisse entendre un document officiel publié ce 10 décembre. L’utilisation des adresses électroniques pourrait également être analysée.
L’administration Trump veut exiger des visiteurs étrangers exemptés de visas qu’ils fournissent l’historique de leurs activités sur les réseaux sociaux depuis cinq ans, selon un avis publié mercredi dans le Register Federal, le Journal officiel américain. Cette proposition concerne les ressortissants de pays bénéficiant du programme d’exemption de visa, dont la Belgique, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, Israël, le Japon ou encore la Corée du Sud. Le texte sera appliqué d’ici 60 jours sauf contestation en justice, précise l’avis.
“Élément obligatoire de données”
Actuellement, les ressortissants de 42 pays peuvent voyager aux États-Unis pendant 90 jours sans visa, à condition d’obtenir au préalable une autorisation de voyage électronique (Esta). L’avis suggère d’ajouter les médias sociaux comme “élément obligatoire de données” pour une demande d’autorisation de séjour.
Outre l’historique des médias sociaux, les services des douanes et de la protection des frontières (CBP) ajouteraient d’autres nouveaux champs de collecte de données. Notamment les numéros de téléphone utilisés au cours des cinq dernières années et les adresses électroniques utilisées au cours des dix dernières.
Ils exigeraient également des demandeurs d’Esta qu’ils fournissent des informations sur les membres de leur famille – notamment noms, numéro de téléphone, date de naissance, lieu de naissance et adresse de résidence.
Des analyses déjà polémiques
La proposition intervient alors que les États-Unis doivent accueillir, avec le Canada et le Mexique, la Coupe du monde de football en 2026 qui doit attirer des centaines de milliers de supporters du monde entier. Le mois dernier, l’administration Trump avait sensiblement relevé le prix d’entrée des parcs nationaux pour les touristes étrangers, afin de donner “la priorité aux Américains”.
Plusieurs cas polémiques de refus d’entrée sur le territoire américain ont déjà éclaté depuis le début de l’année, comme celui d’un chercheur du CNRS français qui a été refoulé et n’a pas pu assister à une conférence près de Houston. Après une fouille aléatoire qui a mené à l’analyse de son ordinateur, il a été refusé à cause d’une “opinion personnelle sur la politique menée par l’administration Trump”, annonçaient alors les autorités françaises qui ont dénoncé ce blocage.
Le secteur touristique américain pâtit déjà depuis plusieurs mois d’un déclin de voyageurs étrangers. L’association professionnelle US Travel Association prévoit ainsi une baisse de 6,3% des arrivées de touristes étrangers en 2025 par rapport à l’année 2024.
