Accusant quasiment l’ONU d’avoir saboté un escalator au risque de le blesser lui et Melania et d’avoir mis hors service son prompteur, Donald Trump a fait du stand up et un véritable show à la tribune de l’organisation mondiale. Une seule phrase, inscrite sur une de ses casquette préférées, ”Trump avait raison sur tout”, résume son discours qui a duré près d’une heure au lieu des quinze minutes imparties à chaque orateur
Son festival d’approximations et de mensonges, parfaite illustration de son concept de vérité alternative, ne mérite pas vraiment de commentaires, mais il faut quand même souligner qu’il accuse faussement l’ONU, notamment sur l’immigration et son rôle dans les conflits. Il ne sait pas que des casques bleus étaient en RDC ? Bien sûr, l’organisation, qui reflète plus le monde d’aujourd’hui, doit être réformée, mais son inefficacité ne vient-elle pas des veto américains, particulièrement à propos d’Israël ?
Il faut également comprendre à qui s’adressait l’homme qui fait la leçon et se donne pour modèle. Il parlait pour convaincre les siens, les Maga, de continuer à s’opposer aux gauchistes démocrates et pour soutenir les populistes européens, la droite dure qui monte dans de nombreux pays européens. Suivez-moi ou ce sera « l’enfer » pour une Europe envahie par les immigrés, bien sûr d’une autre culture. Vive la démocratie « illibérale »… Un Trump sans fard.
Une autre facette, maintes fois soulignée du président américain, est apparue ensuite, sur son réseau Truth Social après un entretien avec Volodymyr Zelensky. Alors qu’il l’avait humilié en direct à la télévision en février dernier, il a loué son courage et affirmé que son armée pourrait « regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin » face à la Russie dont l’économie s’effondre. Un revirement total qui ne s’appuie sur rien, les spécialistes militaires étant tous d’accord sur l’impossibilité d’une victoire ukrainienne dans les prochains temps. Et Trump n’a promis aucune aide, seulement de continuer à vendre de l’armement à l’Europe qui pourra le céder à Kiev. Pas sa guerre, mais ses dollars. D’ailleurs, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en démentant les propos américains, a qualifié Trump d’ « homme d’affaires qui veut que le monde entier achète son pétrole et son gaz ». Quant au rapprochement entre les deux pays, « ses résultats sont proches de zéro ».Le début de la fin de l’amitié Trump-Poutine ?