«La santé des océans se dégrade et, avec elle, le bien-être des êtres humains», a déclaré avant la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC) qui se tient à Nice, du 9 au 13 juin, le sous-secrétaire général de l’ONU, Li Junhua.
Une cinquantaine de chefs d’Etat et quelque 30 000 délégués tenteront de mettre en œuvre l’objectif de développement durable de l’ONU, l’ODD 14, pour « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources humaines aux fins du développement durable ».
« Nous ne pouvons pas vivre sans l’océan. C’est le principal régulateur du climat, c’est le producteur de plus de 50 % de notre oxygène, c’est le fournisseur de nourriture et d’activité d’à peu près un milliard d’humains sur Terre » indique Agnès Pannier Runacher, ministre française de la transition écologique . Ce sera « un moment de vérité pour sonner la mobilisation générale », estime-t-elle, confiant à la presse que « nous espérons en finir avec le « far-West » océanique ! Aujourd’hui, 50 % de la planète n’est pas couverte par des règles multilatérales ».
Cependant, aucun accord contraignant ne sera signé et l’espoir est seulement que des pays se mobilisent, prennent des engagements de protection de l’océan.
La France va aussi essayer de faire avancer la ratification en souffrance du traité sur la haute mer, adopté en 2023, et qui se donne pour mission la protection de la biodiversité dans les eaux internationales.
De nombreux scientifiques ont décidé de ne pas aller à Nice. Ils critiquent l’inaction des gouvernements alors qu’ils ont depuis longtemps alerté sur les maux de l’océan et les mesures à prendre. Pour eux, tout est « déjà sur la table » et n’attend plus que « des actions politiques derrière ».
Les atteintes à l’océan sont, en effet, bien connues : pêche et surpêche, chalutage de fond et pélagique, plastiques et pollution chimique, acidification sous l’effet du réchauffement climatique, réchauffement de l’eau qui provoque des canicules marines, manque d’aires protégées- seulement 8,4%. Sans compter les menaces d’exploitation minière. Et là, on retrouve les Etats-Unis de Donald Trump qui ne seront pas à Nice. Le 24 avril, le président américain a signé un décret ouvrant la voie à l’exploitation minière des grands fonds marins, au-delà des juridictions nationales. Rappelons que l’océan n’appartient à personne au-delà de la limite des 200 milles nautiques d’une côte. Tout ce qui est avant 200 milles nautiques est régi par les États qui sont les États côtiers.
Rappelons également que l’océan qui couvre 70% de la surface du globe représente un écosystème vital qui nourrit 3 milliards de personnes et absorbe 30% des émissions de gaz à effet de serre. 250 000 espèces marines connues y vivent et plusieurs millions inconnues.
Maritza Chan Valverde, ambassadrice à l’ONU du Costa Rica, pays coorganisateur du sommet avec la France, reconnaît que , l’Unoc permettra «soit d’inverser le déclin des océans d’ici à 2030, soit de documenter l’échec de l’humanité à agir».