« La semaine prochaine », est commencée : négociations à Doha et visite de Benjamin Netanyahou à la maison Blanche devraient permettre de stopper, au moins pour 60 jours, les massacres journaliers de Palestiniens à Gaza.
Donald Trump, toujours aussi désireux de se voir décerner le Nobel de la paix, entend avoir à Gaza ce qu’il n’a pas obtenu en Ukraine. Bibi sera-t-il, aujourd’hui, un interlocuteur plus conciliant que Poutine. Sans doute pas car l’Israélien entend d’abord éliminer le Hamas, mais le président américain a promis de se montrer « très ferme, très ferme », ce qu’il n’a jamais été avec le maître du Kremlin. Netanyahou refuse les revendications du groupe islamiste à propos des modalités de retrait de Tsahal, de l’arrêt des hostilités après les 60 jours de cessez-le-feu et d’une organisation plus juste de l’aide alimentaire. Il accepte un accord, mais à ses conditions et a ordonné au patron de Tsahal, le général Eyal Zamir, qui se prononce contre une escalade des opérations militaires, de préparer « un plan pour l’évacuation de la population » .
Le président américain a des moyens de pression pour faire céder son ami qui l’a manipulé sur l’Iran. Il peut lui faire valoir crûment qu’il lui est redevable car ce sont bien les Etats-Unis qui ont terminé le travail avec leurs bombes anti-bunkers. Il peut aussi cesser les livraisons de matériels militaires et munitions indispensables à l’Etat hébreu. Donald Trump a également la possibilité d’offrir des « compensations » comme la reconnaissance de l’annexion d’une partie de la Cisjordanie ou l’appui américain pour un « remodelage » de la région. Des « solutions » qui ne seront pas à l’avantage des Palestiniens.
A la veille de cette rencontre peut-être décisive, le président israélien Isaac Herzog a déclaré que « le voyage du Premier ministre à Washington est une mission importante, destinée à faire avancer un accord qui ramènera tous nos frères et sœurs otages à la maison, c’est un devoir moral suprême ».
Pour Bibi, c’est un choix entre ce devoir et le risque de perdre son pouvoir si ses alliés extrémistes et suprémacistes le lâchent.