Janus Walus devait sortir dans deux jours après presque 30 ans de détention pour le meurtre en 1993 de Chris Hani. Il a été poignardé par un autre détenu et reçoit des soins. Il se trouverait dans « un état stable ».
La remise en liberté conditionnelle imminente de cet homme aujourd’hui âgé de 69 ans faisait polémique en Afrique du Sud, tant celui qu’il a assassiné il y a presque 30 ans reste une figure majeure de la lutte contre l’apartheid. Sa mémoire est d’ailleurs honorée chaque année.
Le 10 avril 1993, Janusz Walus, un immigré polonais lié à l’extrême droite blanche et afrikaner, tire à bout portant sur Chris Hani. Ce dernier meurt sur place, dans l’allée de son garage. Il a 50 ans. Son assassinat provoque des émeutes dans les townships, alors que des négociations politiques sont menées pour organiser les premières élections démocratiques du pays l’année suivante. Le nouveau régime issu du scrutin de 1994 a d’ailleurs commué la condamnation à mort de Janusz Walus en réclusion à perpétuité.
Celui-ci faisait depuis 20 ans des demandes de liberté conditionnelle. La justice la lui a accordée la semaine dernière. Des dizaines de personnes avaient manifesté contre cette décision, qualifiée de « diabolique » par la veuve de Chris Hani. Ce matin encore, des centaines de manifestants, notamment à Pretoria, ont protesté contre la libération de Walus.
