Alaa Abdel- Fattah, icône de la révolution égyptienne, condamné à cinq ans de prison pour « diffusion de fausses informations », a commencé samedi une grève de la faim pour protester contre sa détention. « Il refuse de s’alimenter parce que sa situation carcérale doit changer, il est placé sous surveillance renforcée, à l’isolement, il n’a pas droit à des livres, à de l’exercice physique et cette prison est connue pour ne respecter aucune loi », a-t-elle expliqué. En décembre, Alaa Abdel Fattah, 40 ans, avait écopé de cinq ans de prison pour « diffusion de fausses informations » et son ancien avocat Mohamed al-Baqer et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias Oxygen, de quatre ans. Condamnés par un tribunal d’exception, ils n’ont pas le droit d’interjeter appel.
Figure centrale du soulèvement populaire qui a chassé le président Hosni Moubarak lors du Printemps arabe, Alaa Abdel Fattah détient un triste record : il a été emprisonné sous tous les présidents du plus peuplé des pays arabes depuis plus d’une décennie. Le pays compte 60 000 détenus d’opinion, dont selon Amnesty International, « des militants pacifiques, des défenseurs des droits humains, des avocats, des universitaires et des journalistes détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association ».
