Donald Trump a assuré mercredi qu’il n’y aurait pas de «paix immédiate» en Ukraine après une conversation avec Vladimir Poutine. Ce dernier l’a prévenu, selon le président américain, qu’il allait «riposter» à l’attaque ukrainienne contre des bombardiers russes. C’est peut-être une escalade militaire qui s’annonce en Ukraine, loin de la promesse faite par Donald Trump, celle d’une paix rapide, grâce à son intervention, dans le conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe.
Dans un message sur son réseau Truth Social, Donald Trump a dit avoir eu avec son homologue russe une «bonne conversation, mais pas une conversation qui va mener à une paix immédiate» en Ukraine. «Le président Poutine a dit, très fermement, qu’il allait devoir riposter aux récentes attaques» ukrainiennes sur plusieurs aérodromes russes, a ajouté le président américain, précisant que l’entretien avait duré «une heure et quinze minutes».
Rien ne perce dans son message de la frustration qu’il avait manifestée récemment contre Vladimir Poutine. Donald Trump avait jugé le 26 mai que son homologue russe, avec qui il se targue d’avoir une relation privilégiée, était devenu «complètement fou», à la suite d’attaques russes meurtrières contre l’Ukraine. Pour sa part, le Kremlin a qualifié de «positive» et «productive» la conversation téléphonique entre les deux dirigeants, ajoutant qu’ils avaient décidé de «rester en contact permanent».
Quelques heures après ce coup de fil, Volodymyr Zelensky a appelé sur X à ne pas se montrer «faible» face au président russe. «Lorsqu’il (Poutine) ne ressent ni force ni pression, mais plutôt de la faiblesse, il commet toujours de nouveaux crimes», a estimé le président ukrainien.
Deux cycles de négociations menées à Istanbul entre Kiev et Moscou sur une trêve, encouragées par Washington, n’ont pas permis de rapprocher les positions. Au cours de la deuxième réunion, lundi sous médiation turque, la délégation russe a remis à Kiev une liste de demandes comprenant notamment le retrait de ses forces de quatre régions dont Moscou revendique l’annexion, la renonciation de l’Ukraine à intégrer l’Otan et la limitation de la taille de son armée. Des conditions maximalistes que Volodymyr Zelensky a qualifiées mercredi d' »ultimatums» inacceptables.
Tandis que l’Ukraine est en difficulté sur le front, le président américain, de concert avec ses alliés européens, réclame depuis des semaines un cessez-le-feu inconditionnel, que refuse la Russie. Le Kremlin considère qu’une telle initiative permettrait aux Ukrainiens de se réarmer avec l’aide des Occidentaux. Dans ce contexte, Vladimir Poutine a accusé mercredi l’Ukraine d’avoir été à l’origine des explosions ayant fait dérailler trois trains le week-end dernier, dans deux régions russes frontalières, avec un bilan de sept morts et 113 blessés, dont des enfants.
Discussions «utiles»
Le message de Donald Trump mercredi ne fait aucune mention de possibles sanctions supplémentaires contre la Russie, réclamées par l’Ukraine, et récemment évoquées par le président américain lui-même. Contrairement à l’Ukraine, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a insisté mercredi sur le fait que les discussions d’Istanbul étaient «utiles» et avaient conduit à des «résultats concrets».
Russes et Ukrainiens doivent procéder ce week-end à un nouvel échange de 500 prisonniers de guerre de chaque camp, après un précédent échange de 1000 personnes de chaque côté en mai. Kiev et Moscou sont en outre convenu de remettre les corps de milliers de militaires tués.
L’Ukraine a lancé le week-end dernier une attaque audacieuse de drones sur plusieurs aérodromes russes, détruisant ou endommageant de nombreux avions militaires. D’après le Kremlin, Donald Trump a affirmé à Vladimir Poutine lors de leur appel qu’il n’en avait pas été «informé à l’avance» par Kiev.