Le directeur général en Afrique de l’Est du fournisseur français de carburant Rubis a été expulsé du Kenya, selon la ministre de l’Énergie du Kenya.
Depuis début avril, le pays est frappé par une grave crise de l’essence : les files d’attente aux stations-service sont interminables et bloquent souvent le trafic dans les villes. Face à la pénurie de carburant, le gouvernement kényan a pris des mesures d’urgence sur les prix et sur ses relations avec les fournisseurs. Les stations-service ont été appelées à ouvrir 24h/24 pour faciliter la vie des citoyens et le ministère de l’Intérieur s’est engagé à assurer leur sécurité. C’est dans ce contexte que Jean-Christian Bergeron, le PDG de la filiale du distributeur Rubis Energy, a été prié de quitter le pays. Lors d’un point presse ce jeudi, la ministre kényane de l’Énergie, Monica Juma, s’est contentée de déclarer : « Il n’y a rien de nouveau à ajouter. Il est parti la nuit dernière ».
Cet incident n’est qu’un épiphénomène dans une crise de l’essence sans précédent au Kenya. Le problème est simple : c’est une pénurie généralisée dans les stations-service qui crée le chaos dans le pays depuis quinze jours. Les causes de cette crise sont multiples. Face à la hausse mondiale du prix du pétrole, le gouvernement a décidé d’un prix plafonné et de subventionner la différence aux fournisseurs privés. Mais ces derniers se plaignent d’arriérés dans les paiements, entraînant des ruptures de stock. Or le gouvernement les accuse de faire de la rétention de leurs stocks, dans la perspective d’une hausse des prix prévue et annoncée pour ce vendredi.
La ministre, sans citer spécifiquement Rubis Energy, accuse également « certains acteurs » d’avoir exporté une partie de leur stock, pourtant destiné au marché local, pour augmenter leurs profits. Ce que Rubis, pour sa part, dément formellement. Mettant en avant « des circonstances exceptionnelles », Rubis juge que sa filiale « fait ses meilleurs efforts pour approvisionner le marché et fait preuve de toute la transparence requise par rapport aux autorités ».