Depuis le Liban où il s’est réfugié fin 2019, Carlos Ghosn a donné une interview au Parisien, dans laquelle il raconte sa fuite rocambolesque du Japon. Il règle aussi ses comptes avec le gouvernement français, surtout Bruno Le Maire, qu’il accuse de l’avoir lâché. Bruno Le Maire « est au centre de tout ça. Ce ne sont pas des accusations, ce sont des faits, avec des témoins. Les langues vont se délier avec le temps et nous saurons pourquoi la France m’a lâché ».
L’ancien patron de Renault ne mâche pas ses mots envers le ministre de l’Économie qu’il désigne comme « celui qui s’est manifesté de la manière la plus hostile », lorsqu’il a été inquiété par la justice japonaise qui le soupçonnait de détournement de fonds et de dissimulation de revenus. Il estime que sa chute « est liée à une affaire politique ».
Lorsque le groupe Renault a annoncé à la mi-janvier que ses ventes avaient continué de baisser en 2021, avec près de 2,7 millions de véhicules écoulés dans le monde (-4,5% par rapport à 2020), Carlos Ghosn se défend d’être partiellement responsable de cette perte de vitesse du groupe automobile et n’hésite pas à le critiquer vertement : « Punaise ! J’ai fait la croissance de Renault pendant treize ans, l’État français était présent chez Renault, j’ai obtenu des résultats exceptionnels et aujourd’hui, certains ont l’indécence de dire que les résultats minables de 2019, 2020 et 2021, c’est à cause de moi ?» Selon lui, «un numéro 1 mondial est devenu un petit constructeur fragile».