Un nouveau variant du Covid-19 a été détecté en Afrique du Sud, pays africain officiellement le plus touché par la pandémie. Appelé « B.1.1.529 », puis officiellement baptisé « Omicron » par l’OMS (après avoir été surnommé variant Nu), il présente un nombre « extrêmement élevé » de mutations, selon les scientifiques sud-africains : pas moins d’une trentaine, alors que le variant Delta n’en comptait que deux.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de convoquer, vendredi, une réunion d’urgence pour discuter de ce nouveau variant et a finalement décidé de le classer comme « préoccupant ». Ce nouveau danger a déstabilisé les Bourses mondiales ce vendredi. Par précaution, de nombreux pays, d’ores et déjà confrontés à une nouvelle vague de contamination ont pris des mesures de contrôle sévère des voyageurs venant d’Afrique du Sud.
1. Quand a-t-il été détecté ?
Si les scientifiques d’Afrique du Sud ont annoncé officiellement la présence de ce nouveau variant le 25 novembre, il a été identifié quelques jours plus tôt.
Selon l’Institut national des maladies transmissibles (NICD), il a été détecté le 22 novembre après l’analyse d’échantillons collectés entre le 12 et le 20 novembre dans la province du Gauteng, la plus peuplée du pays et où se situent notamment les villes de Pretoria et de Johannesburg. Cette seule province regroupe 80 % des cas de Covid du pays.
2. Combien de cas ?
Une trentaine de cas ont été détectés officiellement dans le monde. Outre les 22 cas signalés en Afrique du Sud ce nouveau variant a d’ores et déjà été identifié dans un nombre limité de pays. Au Botswana voisin, quatre cas ont été détectés.
A Hong Kong, deux cas ont été identifiés. L’un d’eux revenait d’Afrique du Sud, tandis que l’autre a été contaminé dans des circonstances qui restent à définir mais était en quarantaine dans le même hôtel. Les deux hommes étaient vaccinés. Un autre cas a été identifié en Israël chez une personne revenant du Malawi. En Belgique un cas a été confirmé par les autorités sanitaires. « Il s’agit de quelqu’un qui venait de l’étranger. Qui a été testé positivement le 22 novembre. Qui n’était pas vacciné », a déclaré vendredi le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.
S’y ajoutent un petit nombre de cas « suspects » qui sont actuellement analysés et qui pourraient venir grossir les rangs des contaminés du variant nouveau. Il y aurait ainsi deux cas suspects en Israël.
3. Est-il plus résistant que les autres ?
Face à son nombre important de mutations, les scientifiques s’inquiètent d’une potentielle résistance de ce variant aux vaccins. Mais ils n’ont pas plus d’informations à ce sujet pour l’instant. Le variant Delta , qui avait connu moins de mutations, n’a par exemple pas remis en cause l’efficacité des vaccins.
L’Agence européenne des médicaments (EMA) a pour sa part déclaré qu’il était « prématuré » de prévoir une adaptation des vaccins au nouveau variant et a ajouté qu’elle avait besoin de plus de détails pour voir si la souche pourrait échapper aux quatre vaccins actuellement autorisés au sein de l’UE.
« Ce qui nous préoccupe, c’est que ce variant pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire », a déclaré le professeur Richard Lessells, un scientifique sud-africain.
Selon l’Agence britannique de sécurité sanitaire, ce variant présente une protéine de spicule, qui permet au virus SARS-CoV-2 de pénétrer dans les cellules, complètement différente de la souche du coronavirus sur laquelle les vaccins actuels sont basés.
4. Est-il plus contagieux ?
Les mutations d’un virus le rendent, par définition, plus transmissible. Lors d’une conférence de presse du ministère de la Santé, le virologue Tulio de Oliveira, a déclaré : « Nous pouvons voir qu’il a un potentiel de propagation très rapide. »
Les scientifiques constatent que « le nombre de cas détectés et le pourcentage de tests positifs augmentent rapidement », sans pouvoir toutefois attribuer officiellement cette hausse des contaminations à ce nouveau variant pour le moment. L’un des membres du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine a tenté de tempérer l’inquiétude, rappelant qu’il « existe de nombreux variants mais certains n’ont pas de conséquence sur la progression de l’épidémie ».