Début juillet, un grave incident de santé publique a touché la province de Gansu, dans le nord-ouest de la Chine. Plus de 200 enfants inscrits dans une école maternelle de la ville de Tianshui ont présenté des symptômes inquiétants après avoir consommé des produits alimentaires potentiellement contaminés au plomb. Un rapport sorti le 20 juillet constate des tentatives de dissimulation.
Selon la chaîne d’État, les analyses médicales ont révélé des concentrations anormalement élevées de plomb dans le sang des enfants. Parmi eux, 201 ont nécessité une hospitalisation. Les jeunes patients souffraient notamment de douleurs abdominales, de nausées, et certains ont même vu leurs dents noircir.
Les autorités locales ont rapidement lancé une enquête après avoir été alertées par plusieurs familles. Les investigations ont permis d’identifier comme source probable de l’intoxication des gâteaux aux dattes et des rouleaux de maïs distribués dans l’établissement. Les tests menés sur ces produits ont révélé des taux de plomb dépassant de plus de 2.000 fois la limite autorisée pour les aliments.
Des colorants contaminés pour rendre les repas plus attrayants
L’origine de cette contamination remonte à l’utilisation de colorants non alimentaires dans les cuisines de l’école. D’après les enquêteurs, la direction de l’école avait autorisé le personnel à utiliser des produits achetés en ligne pour rendre les plats plus attrayants visuellement, sans tenir compte des avertissements figurant sur l’emballage, qui précisait que ces colorants étaient impropres à la consommation. Le but de cette démarche était de séduire de nouveaux élèves en rendant les repas plus appétissants.
Le rapport officiel publié le 20 juillet, cité par le South China Morning Post a mis en lumière de graves défaillances en matière de sécurité, de supervision et de transparence. L’enquête a révélé des tentatives de dissimulation, des cas de falsification de résultats de tests et même des actes de corruption. D’après The New York Times, six personnes ont été interpellées, dont le directeur de l’école, plusieurs cuisiniers et un investisseur. Dix-sept autres personnes font l’objet d’une enquête.
Ces deux dernières décennies, la Chine a déjà connu plusieurs scandales alimentaires. Le gouvernement s’était engagé à renforcer la réglementation en matière de sécurité alimentaire à la suite d’une enquête journalistique publiée l’année dernière. Elle avait mis en lumière le fait que de l’huile de cuisson avait été versée dans des conteneurs également utilisés pour transporter du carburant, suscitant l’indignation sur les réseaux sociaux chinois.