Jeudi soir, alors que Donald Trump, JD Vance et Marco Rubio avaient exprimé leur désaccord après le vote symbolique de la Knesset en faveur de l’annexion de la Cisjordanie, l’armée de l’Etat hébreu a fait irruption dans un camp de réfugiés près de Naplouse. Un mort, un homme tué d’une balle dans le dos.
Les colons et les soldats exercent tous les jours leur pression sur les Palestiniens. Plus de 1 000 morts dont 200 enfants depuis le 7 octobre 2023, des champs saccagés, des maisons brûlées ou volées, 120 000 permis de travail supprimés… « Les familles ne connaissent que la peur et l’incertitude » dénonce aujourd’hui l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA), « l’annexion croissante de la Cisjordanie se poursuit sans relâche, en violation flagrante du droit international ».
Le Likoud n’a pas pris part au vote, qualifié de « provocation par Netanyahou, mais reste favorable à l’annexion. Il explique que « la véritable souveraineté ne s’obtient pas par des lois symboliques mais par un travail efficace sur le terrain et par la création des conditions politiques propices à la reconnaissance de notre souveraineté, comme cela a été fait dans le Golan et à Jérusalem ».
Dès lors, peut-on croire totalement le président américain quand il affirme que l’annexion « n’arrivera pas. Cela n’arrivera pas parce que j’ai donné ma parole aux pays arabes » dans le cadre des négociations sur le cessez-le-feu à Gaza. Il tient absolument à « sa » paix et aux accords d’Abraham. Et il menace : « vous ne pouvez pas faire cela maintenant. Israël perdrait tout le soutien des Etats-Unis si cela se produisait ». Marco Rubio renchérit avant de rencontrer Netanyahou : « Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons soutenir pour le moment ».
Non aujourd’hui. Et demain si Gaza se reconstruit selon le plan de Trump ? Ce serait le « moment de reparler d’annexion, de souveraineté ?
Trump peut changer d’avis du jour au lendemain. Et il faut se souvenir qu’une de ses premières décisions à son retour à la Maison Blanche a été d’annuler les sanctions prises par Joe Biden à l’encontre de 17 colons israéliens accusés de violences contre la population civile palestinienne. Et les représentants de Yesha, le principal lobby des 500.000 colons installés en Cisjordanie, ont eu droit à une invitation à la cérémonie de prestation de serment.
