Les autorités de Gaza ont indiqué qu’au moins 20 Palestiniens, dont six journalistes et un pompier, avaient été tués et plusieurs autres blessés lundi lors d’une frappe israélienne sur le complexe médical Nasser à Khan Younis.
Parmi les victimes figurent Hussam Al Masri, photojournaliste pour l’agence de presse Reuters ; Mariam Abu Daqqa, journaliste pour plusieurs médias, dont The Independent Arabic et l’agence Associated Press ; Ahmed Abu Aziz, collaborateur du réseau Quds Feed ; Mohammed Salama d’Al Jazeera et Moaz Abu Taha, collaborateur de Reuters.
Selon l’agence Anadolu, l’armée israélienne a ciblé le dernier étage du bâtiment des urgences, appelé « étage Al-Yassin ».
Les autorités de Gaza ont déclaré qu’une seconde frappe avait eu lieu alors que les équipes de secours arrivaient pour évacuer les blessés et récupérer les morts.
Lors d’une autre attaque contre des journalistes, le journaliste palestinien Hassan Douhan a été abattu par les forces israéliennes à Khan Younis, portant à six le nombre de journalistes tués dans la seule journée de lundi.
Plusieurs pays, des groupes de défense des droits de l’homme, l’ONU, l’OCI et des organisations de médias ont condamné l’attaque israélienne.
Vives réactions internationale
Aux États-Unis, le président américain Donald Trump a exprimé son mécontentement face à une série de frappes aériennes israéliennes sur le complexe médical Nasser à Gaza. « Je ne suis pas satisfait. Je ne veux pas voir cela », a-t-il indiqué aux journalistes dans le Bureau ovale.
Au Royaume-Uni, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, s’est dit “horrifié” par les frappes israéliennes. « Les civils, le personnel soignant et les journalistes doivent être protégés. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat », a-t-il déclaré sur X.
L’Espagne a condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de violation « flagrante » et « inacceptable » du droit humanitaire. « Le gouvernement espagnol condamne l’attaque israélienne contre l’hôpital Nasser à Gaza, qui a entraîné la mort de quatre journalistes et de civils innocents », a déclaré le ministère des Affaires étrangères espagnol dans un communiqué.
L’Allemagne s’est dite « choquée par la mort de plusieurs journalistes, secouristes et autres civils ». « Cette attaque doit faire l’objet d’une enquête », a déclaré le ministère des Affaires étrangères sur X, appelant également Israël à « autoriser immédiatement l’accès des médias étrangers indépendants et à assurer la protection des journalistes travaillant à Gaza ».
La Turquie a condamné les frappes israéliennes, accusant le gouvernement impitoyable du Premier ministre israélien Netanyahu de poursuivre sans relâche ses attaques brutales visant à détruire tout ce qui touche à l’humanité.
En Italie, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a rappelé qu’Israël devait garantir la sécurité des journalistes à Gaza. « Concernant les médias à Gaza, nous avons déjà approuvé un document avec de nombreux autres pays. Notre position sur la liberté de la presse reste inchangée », a-t-il déclaré, faisant référence à la déclaration conjointe de 27 pays publiée la semaine dernière.
En France, le président Emmanuel Macron a qualifié les frappes israéliennes d' »intolérables » et a exhorté Tel-Aviv à respecter le droit international.
Condamnations de l’ONU et des ONG
« C’est absolument horrible », a indiqué à Anadolu Olga Cherevko, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Elle a déclaré que voir les images de l’attaque sur les écrans était « inadmissible », lui rappelant des attaques similaires contre des hôpitaux.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a estimé que « le meurtre de journalistes à Gaza devrait choquer le monde » et inciter à exiger justice plutôt que silence.
Sa porte-parole, Ravina Shamdasani a affirmé à Anadolu dans une déclaration écrite que la mort de journalistes dans l’enclave mettait en évidence l’urgence de rendre des comptes.
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a exhorté les États à prendre des mesures immédiates pour mettre fin au « carnage » à Gaza.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a elle aussi condamné le meurtre de journalistes et de professionnels des médias par Israël à Gaza, le qualifiant de « crime de guerre » et d' »atteinte à la liberté de la presse ».
Reporters sans frontières (RSF) a fermement dénoncé les frappes israéliennes et appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à agir immédiatement pour mettre fin à ces assassinats, affirmant que cinq journalistes palestiniens avaient été « délibérément pris pour cible » par l’armée israélienne.