La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, est revenue sur la dissolution du Parlement par le président de la République, Kaïs Saïed, après que l’Assemblée des représentants du peuple ait voté la fin des mesures exceptionnelles et l’annulation des décisions et décrets présidentiels depuis le 25-Juillet.
Invitée de Hatem Ben Amara dans l’émission Yaoum Saïd du vendredi 1er avril 2022 sur la Radio nationale, la politicienne a assuré que le président du Parlement, Rached Ghannouchi, sortirait gagnant face à Kaïs Saïed dans tous les cas de figures.
Selon Abir Moussi, le leader d’Ennahdha a bien étudié sa démarche et n’a organisé la plénière qu’après bénédiction des parties étrangères qui l’appuient. D’un côté, en cas de reconnaissance internationale des décisions du Parlement Rached Ghannouchi serait gagnant et pourrait faire face au président de la République dans la guerre des légitimités car le chef de l’Etat a annoncé la dissolution du Parlement après le vote sur la fin des mesures exceptionnelles. D’autre part, ajoute-t-elle, si des poursuites sont engagées à l’encontre des députés, ceux-ci agiraient d’une posture de victimisation et Rached Ghannouchi serait ainsi poursuivi uniquement pour avoir exercé ses prérogatives de président du Parlement.
Par ailleurs revenant sur l’évolution de la situation politique depuis l’annonce de la dissolution du Parlement, Abir Moussi a évoqué l’absence de calendrier électoral du discours du président de la République. Elle a signalé que le chef de l’Etat souhaiterait faire passer le projet de sa consultation nationale avant de proposer une date pour des législatives anticipées si, toutefois, il envisage d’organiser un scrutin.
Elle a taclé le chef de l’Etat sur ce point avant de lui assurer que le peuple tunisien ne le laisserait pas continuer dans sa manœuvre de « violeur du pouvoir ». Évoquant les résultats de la consultation nationale organisée entre janvier et mars 2022, elle a accusé le président de la République de triche. Selon la présidente du PDL, prétendre exaucer la volonté du peuple sur la base des résultats d’une consultation avec près d’un demi-million de participants uniquement est un manque de respect envers le peuple tunisien.
Abir Moussi a souligné que Kaïs Saïed n’avait pas du tout le droit d’organiser un référendum notant qu’il s’est éjecté lui-même de la légitimité en invoquant l’article 72 pour dissoudre le Parlement. Elle a ajouté, dans ce même contexte, que le président de la République devrait annoncer le plus tôt possible une date pour organiser des élections législatives anticipées.