
MAROC-FRANCE – A la suite de la décision de Rabat de suspendre les vols directs en provenance de la France, en raison de la recrudescence de l’épidémie de Covid-19, Air France a annoncé le renforcement, ce jour, de ses vols de et vers Casablanca. Davantage des vols également demain et après-demain car finalement, l’échéance a été décalée jusqu’au dimanche 28 novembre à minuit, afin de «faciliter l’opération de retour des citoyens marocains et des étrangers résidant au Maroc». Les mesures marocaines concernent toutes les personnes en provenance des pays dits de «la liste B», soit la France, plusieurs pays de l’Union européenne ainsi que le Royaume-Uni, l’Algérie et la Tunisie, selon la dernière actualisation du ministère des Affaires étrangères. Le mois dernier, les autorités marocaines avaient déjà suspendu les vols depuis et vers l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Russie à cause de l’évolution de la situation sanitaire dans ces quatre pays. Jeudi soir sur le plateau de TF1, le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré que le maximum serait fait pour les « ressortissants français qui sont restés au Maroc et qui s’interrogent ».
MAROC-ISRAËL – « Clôture d’une visite très importante au Maroc pour la sécurité d’Israël. L’accord historique que j’ai signé permettra de développer davantage nos relations dans le domaine du renseignement, de la coopération militaire et de l’industriel », a tweeté Benny Gantz, le 25 novembre. Le ministre israélien venait d’achever sa première visite officielle au Maroc, au cours de laquelle un accord-cadre de coopération sécuritaire « sans précédent » a été conclu entre les deux pays. « Je tiens à remercier le roi du Maroc, Mohammed VI, parrain de cette visite, et tous les hauts responsables politiques et sécuritaires que j’ai rencontré », a-t-il ajouté. Avant son départ, Benny Gantz a eu un entretien avec Yassine Mansouri, patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED). Il a aussi visité la synagogue Talmud Torah, à Rabat, où il a été accueilli par Henri Abikzer, président de la communauté juive de la ville.
LIBAN – Des tribunaux au Liban ont rejeté jeudi 25 novembre des poursuites bloquant l’enquête sur l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth, ouvrant ainsi la voie à la reprise de l’enquête par le juge d’instruction Tareq Bitar, a indiqué une source judiciaire. L’enquête sur l’explosion meurtrière (plus de 200 morts) ayant ravagé le 4 août 2020 le port de Beyrouth et plusieurs quartiers de la capitale est suspendue depuis trois semaines en raison de plusieurs poursuites judiciaires lancées contre le juge Bitar, exigeant sa mise à l’écart. Des politiques mis en cause ont intenté 16 procès devant différents tribunaux contre le juge Bitar pour entraver l’enquête, selon la source judiciaire. La Cour de cassation a rejeté jeudi deux plaintes déposées par l’ancien premier ministre Hassan Diab et l’ex-ministre de l’Intérieur Nohad Machnouk jugeant illégale leur convocation par le juge Bitar, selon la même source. Elle a également rejeté deux plaintes similaires déposées par les députés Ali Hassan Khalil et Ghazi Zaayter. La Cour pénale de cassation a rejeté jeudi une plainte déposée par l’ancien ministre des Travaux publics, exigeant la mise à l’écart du juge Bitar.

LIBYE – Une entreprise française a vendu, via une filiale aux Emirats arabes unis, un système de surveillance des communications à l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar. C’est, selon les informations du journal français Libération, ce qu’ont découvert en juin les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), qui enquêtaient alors sur un autre contrat passé par cette société, baptisée Nexa Technologies. Une découverte stupéfiante : non seulement la petite entreprise française s’apprêtait à fournir à un acteur non étatique et non reconnu par la communauté internationale, du matériel de surveillance de pointe, mais elle devait pour ce faire contourner l’embargo instauré en 2011 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le système acquis par Haftar, «alpha max», permet d’écouter toutes les communications téléphoniques dans une zone, dont la taille dépend de l’antenne.
Par ailleurs, la force armée de Khalifa Haftar a bloqué jeudi 25 novembre le tribunal de Sebha, dans le Sud libyen, pour empêcher les juges de se prononcer sur le recours de Seïf al-Islam Kadhafi, exclu mercredi de la course à la présidentielle. La tribu Gaddadfa, dont est originaire Seïf al-Islam, est très présente dans la ville et pourrait tenter de déloger les forces de Haftar hors du périmètre du tribunal.
SYRIE – La montée en puissance de la Chine et des Emirats arabes unis au sein d’Interpol coïncide avec la réintégration dans les rouages de l’organisation d’un pays dont le bilan en matière de droits de l’homme est encore plus accablant : la Syrie. Depuis le mois d’octobre, Damas peut de nouveau accéder au système d’échange d’informations d’Interpol, qui permet aux Etats membres de s’envoyer des messages directement entre eux. La Syrie avait été « débranchée » de ce réseau en 2012, époque où les sanctions internationales s’abattaient sur le régime Assad, en réaction à l’écrasement dans le sang de la révolte prodémocratie, qui avait éclaté un an plus tôt. Pendant neuf années, la Syrie a conservé son statut de membre de l’organisation. Mais les communications émises par son bureau central national – BCN, l’interface entre les services de police d’un Etat membre et Interpol – étaient filtrées par le secrétariat général, basé à Lyon. Elles n’étaient transmises à leur destinataire que si elles étaient jugées en accord avec le règlement interne de l’organisation. Les opposants au régime Assad, pour leur part, ne peuvent s’empêcher de voir dans cette initiative un nouveau pas en avant dans le processus, lent mais régulier, de désostracisation du régime syrien. Dans un communiqué commun, vingt ONG de la société civile syrienne se sont émues de « la peur et de l’anxiété » que cette décision suscite, en particulier parmi l’immense contingent de dissidents anti-Assad, poussés à l’exil.
IRAK – La Commission électorale irakienne a entamé, mardi, un nouveau décompte des suffrages dans 870 bureaux de vote, sur la base d’une ordonnance judiciaire, après avoir admis des recours en appel contre les résultats des élections législatives anticipées, qui ont eu lieu le 10 octobre dernier. La Commission devrait annoncer les résultats définitifs des élections irakiennes dans les prochains jours, qui devraient être ratifiés définitivement par la Cour suprême fédérale. Les premiers résultats des élections ont suscité une large opposition des factions chiites, dont les partisans manifestent, depuis plus d’un mois, dans le centre de Bagdad.

IRAN – « C’est une réalité. L’AIEA ne traite pas l’Iran comme elle le devrait et nous l’avons rappelé à plusieurs reprises », a déclaré jeudi soir à la télévision d’État, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’Énergie atomique (OIEA). Selon lui, si l’Iran est victime d’un tel traitement c’est « d’abord parce que les organisations internationales sont sous l’influence de pays puissants ». « Ces derniers les financent et en échange font pression sur elles », estime-t-il.
À quelques jours de la reprise, prévue lundi à Vienne, des négociations avec les grandes puissances pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, suspendues depuis juin, l’ambiance est tendue. « Nous n’avons pas pu parvenir à un accord malgré tous mes efforts », a déclaré jeudi Rafael Grossi, après sa visite à Téhéran et au premier jour d’un Conseil des gouverneurs de l’AIEA dans la capitale autrichienne. « Nous essayons, face à l’attitude de la communauté internationale, de faire valoir nos droits et de contrer l’image négative qu’ils essaient de fabriquer contre nous. (Les Occidentaux) disent que nous recherchons à obtenir l’arme nucléaire et qu’il fallait à tout prix nous en empêcher », a dénoncé encore M. Kamalvandi.
ISRAËL – Le gouvernement israélien a annoncé jeudi soir renoncer à son projet de construction d’un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est, dans la localité d’Atarot. Des officiels israéliens ont annoncé l’abandon du projet à la Maison Blanche dans la journée, rapportent les médias locaux. Le projet prévoyait la construction de 9.000 unités de logements pour des familles ultra-orthodoxes. Des officiels israéliens ont tenu à souligner auprès de Washington, que l’élan initial du projet venait de la municipalité de Jérusalem et non du gouvernement, qui a ordonné au Comité de construction de la capitale de stopper toute avancée sur ce projet, rapporte Walla. Selon le media Ynet, l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou retardait sa concrétisation depuis dix ans.
CISJORDANIE – Après plusieurs années de rénovations, l’une des plus grandes mosaïques au monde a été dévoilée à Jéricho en Cisjordanie. Située dans le palais d’Hisham, qui a été construit comme résidence pour les califes au VIIIe siècle, la mosaïque au sol s’étend sur environ 826 mètres carrés. Elle a été élaborée pendant la dynastie des Omeyyades. « La mosaïque est composée de 38 motifs différents », a expliqué Iyad Doden, un responsable du site archéologique, ajoutant que les motifs étaient floraux et ornementaux. « Ici, nous avons 28 types de pierres différents », a-t-il ajouté. La partie la plus importante de la mosaïque qui représente un arbre géant se situe dans la cour du calife. « C’est l’arbre de vie », a décrit Doden. « Cette image représente la vie à cette époque », a-t-il déclaré. La restauration a été financée par plusieurs contributions dont celle d’une entreprise japonaise.
Par ailleurs, les attaques de colons israéliens se multiplient ces deniers jours du côté de Naplouse, Ramallah, Hébron et leurs villages environnants. La violence était d’intensité variable : blocages de route, jets de pierres et incendies de véhicules, graffitis anti-arabes et agressions de gens chez eux comme dans le cas du village de Burqa à Naplouse et al-Mughayyir à Ramallah. Au cours des dix derniers jours, une trentaine de Palestiniens ont été blessés .

EGYPTE – Vieux de 3.500 ans, les centaines de sphinx à tête de bélier et corps de lion de Louxor ont retrouvé une nouvelle jeunesse sur l’allée des Sphinx qui mène au temple de Karnak, dans le sud de l’Egypte. Jeudi soir, lors d’une cérémonie grandiose dont l’Egypte d’Abdel Fattah al-Sissi est friande, le président a inauguré l’allée de statues rénovées qui mène au temple du dieu Amon, l’une des principales divinités du panthéon égyptien. L’objectif, assure le ministère du Tourisme, est de faire des lieux «un musée à ciel ouvert» dans un pays où le secteur touristique emploie deux millions d’Egyptiens et génère plus de 10% du PIB. La procession pour la réouverture de la route qui court sur trois kilomètres, du temple de Karnak à celui de la Thèbes antique -capitale de l’Égypte au Moyen et au Nouvel Empire et ville du dieu Amon- comprenait une reconstitution de l’ancien festival de la déesse Opet, où des statues de divinités thébaines défilaient chaque année à l’époque du Nouvel Empire pour célébrer la fertilité et la crue du Nil. Des chars pharaoniques et plus de 400 jeunes artistes vêtus de costumes pharaoniques ont défilé le long de l’avenue.
ETHIOPIE – Alors que les rebelles tigréens affirment qu’ils se trouvent à moins de deux cents kilomètres de la capitale fédérale Addis-Abeba, les autorités rapporte RFI, ont annoncé de nouvelles mesures draconiennes ce jeudi 24 novembre 2021. Il s’agit de quatre règles à destination des médias et de leurs sources édictées par le commandement militaire. Le décret du commandement militaire stipule d’abord qu’il est interdit de porter un uniforme en dehors du service actif, ce qui pourrait être destiné à contrer les abus de certains soldats et de groupes d’auto-défense. Ensuite, il est interdit à quiconque de fournir, en dehors du cadre de la communication officielle, des informations sur « les mouvements militaires et les résultats sur le champ de bataille ». Cette disposition semble viser d’abord les sources des médias, que ce soit des officiels ou d’autres journalistes ou des experts militaires. Troisièmement, dit le décret, « les forces de sécurité ont reçu l’ordre de prendre des mesures contre ceux qui cherchent à établir un gouvernement de transition ou un autre gouvernement illégitime en violation de l’ordre constitutionnel. » Enfin, le décret « met en garde » ceux qui « sous couvert de la liberté d’expression » soutiennent « directement ou indirectement un groupe terroriste », c’est-à-dire par exemple la rébellion tigréenne.
INSOLITE – Wang, jeune Chinois, était un très bon élève au lycée. C’est en toute logique qu’il fut accepté dans l’une des meilleures universités du pays dans à Xi’an, dans la province du Shaanxi, en 2005. Malheureusement pour lui, son addiction aux jeux vidéo lui fait mettre de côté les études et rater ses examens. Honteux d’avoir échoué, il préfère disparaître plutôt que de les repasser l’année suivante. Alors qu’il vit à Shaanxi, à plus de 10 heures de route chez ses parents, il enchaîne les petits boulots afin de pouvoir vivre. Ces emplois lui permettaient de ne pas s’inscrire auprès du gouvernement local, et donc de ne pas se faire repérer. 16 ans plus tard, Wang renouvelle sa carte d’identité. Il est alors identifié par l’administration comme une personne disparue. Les proches de Wang sont donc prévenus et une rencontre est organisée avec sa famille qui le recherchait en vain et pensait qu’il était peut-êytre mort. Filmées par la télévision, ces retrouvailles ont animé la toile chinoise. On voit le fils s’agenouiller devant sa mère en lui demandant pardon. L’émotion et le soulagement d’avoir retrouvé leur fils ont rempli de joie les parents, qui ont déclaré ne pas en vouloir à leur fils, âgé aujourd’hui de 39 ans.

CORÉE DU NORD – Un étudiant aurait été condamné à la prison à vie pour avoir acheté clandestinement des copies de la série Netflix Squid Game. Le vendeur aurait été condamné à mort. Devenue un véritable phénomène mondial, la série sud-coréenne n’est pas accessible dans certaines régions du monde. Raison pour laquelle un homme est allé jusqu’à faire passer en contrebande dans son pays des copies illégales via l’utilisation d’une clé USB, probablement grâce aux sites de piratage. Après avoir surpris les lycéens en train de regarder Squid Game, les autorités de la province de Hamgyong auraient immédiatement compris qu’il s’agissait d’un trafic. Le contrebandier aurait ainsi été condamné à mort pour s’être procuré la série et l’avoir vendue à d’autres élèves, tandis que ses clients seraient passibles d’une peine de prison, rapporte Free Radio Asia, cité par Vanity Fair. L’un des élèves aurait réussi à éviter sa peine, grâce à un parent riche qui aurait soudoyé la police en leur donnant 3.000 dollars. En 2020, la loi «l’Élimination de la pensée et de la culture réactionnaire» prévoit la peine maximale pour avoir regardé, conservé ou distribué des contenus provenant de pays capitalistes.
TCHÉQUIE – Le président tchèque Milos Zeman a de nouveau été admis jeudi 25 novembre à l’hôpital quelques heures après en être sorti, après avoir été testé positif au Covid-19, a annoncé dans un communiqué son porte-parole Jiri Ovcacek. «Le programme du président va être suspendu le temps de son traitement pour le Covid-19», a-t-il ajouté, précisant que le président ne désignerait pas de nouveau Premier ministre ce vendredi comme cela était initialement prévu. Âgé de 77 ans, le président de gauche a commencé cette année à se déplacer en fauteuil roulant en raison d’une neuropathie diabétique qui a atteint ses jambes. Il avait été hospitalisé le 10 octobre, au lendemain des élections législatives, en soins intensifs, où il était resté plus de trois semaines avant d’être transféré dans une unité de convalescence. Il souffre de problèmes hépatiques que les médias locaux affirment être liés à sa consommation d’alcool. M. Zeman avait accepté le 11 novembre la démission formelle du gouvernement du premier ministre sortant, le milliardaire populiste Andrej Babis, à la suite de son échec électoral et devait désigner vendredi le dirigeant de centre droit Petr Fiala comme premier ministre.
SIBÉRIE – Un secouriste ayant miraculeusement été retrouvé vivant, le bilan de l’accident dans la mine de charbon en Sibérie a été ramené à 51 morts. Un deuil de trois jours a débuté ce vendredi, au lendemain du drame. Les enquêteurs ont arrêté les responsables de la mine – propriété d’un oligarque -, les accusant de violations ayant conduit à la catastrophe, l’une des pires de ces dix dernières années dans le secteur minier en Russie, régulièrement endeuillé. Le Comité d’enquête local a établi que ces responsables « ont permis une violation des règles de sécurité industrielle sur des sites dangereux » qui a provoqué « un phénomène gazodynamique » dans la mine, a expliqué le comité dans un communiqué. Sur Telegram, le directeur de l’ONG Transparency International en Russie, Ilia Choumanov, a jugé qu’il était « évident » que les dirigeants de SDS ne seraient pas poursuivis en justice, soulignant que M. Fediaev, le propriétaire, avait des liens avec l’antenne régionale du ministère de l’Intérieur.

IA – L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a annoncé ce jeudi 25 novembre avoir adopté un premier texte mondial sur l’éthique de l’intelligence artificielle (IA), un premier pas pour encadrer ces technologies révolutionnaires, qui font peser des risques fondamentaux sur les sociétés en dépit des nombreuses avancées qu’elles permettent. « Les technologies de l’IA peuvent rendre de grands services à l’humanité » et « tous les pays peuvent en bénéficier », mais « elles soulèvent également des préoccupations éthiques de fond », souligne dès son préambule la recommandation de 28 pages, ratifiée par les 193 États membres de l’Unesco. Il y a « nécessité d’assurer la transparence et l’intelligibilité du fonctionnement des algorithmes et des données à partir desquelles ils ont été entraînés », car ils peuvent influer sur « les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, l’égalité des genres, la démocratie », assure encore cette organisation internationale basée à Paris. La Russie, la Chine ou encore l’Iran, des États régulièrement accusés d’entraves aux droits de l’Homme, sont signataires du texte qui, reconnaît l’Unesco, est un « dispositif incitatif » sans possibilité de sanctions.
BIRMANIE – De plus en plus de militaires font défection et rejoignent le mouvement de désobéissance civile, le puissant courant prodémocratie qui traverse le pays des Mille-Pagodes depuis début février. Selon le Gouvernement d’unité nationale (NUG), l’instance en exil à la tête de la résistance, entre 2000 et 2500 soldats auraient ainsi rejoint l’opposition depuis le coup d’État. Un chiffre faible au regard des 350.000 hommes que compterait l’armée, mais en constante augmentation depuis le début de l’année. Surtout, cette tendance est inédite au sein de la puissante Tatmadaw, le nom donné aux forces birmanes. Ce phénomène de désertion a connu une légère accélération en septembre après que le NUG a ouvertement appelé, dans un communiqué, les militaires et policiers à se tenir du côté du peuple en s’opposant «aux militaires terroristes». En retour, le gouvernement en exil leur garantit soutien et protection, la continuité des pensions militaires dans une future armée fédérale, et surtout l’assurance de ne pas être pris en chasse par les People’s Defense Forces, des guérillas antijunte formées ces derniers mois par des militants prodémocratie.
AFRIQUE DU SUD – Le Royaume-Uni n’aura pas attendu longtemps : quelques heures après l’exposé fait par les scientifiques sud-africains, jeudi, pour présenter leur découverte d’un nouveau variant séquencé dans le pays et au Botswana, Londres a aussitôt placé la zone australe sur sa liste rouge. De nombreux autres Etats, dont la France, mais aussi l’Italie ou encore l’Allemagne, lui ont rapidement emboîté le pas , suspendant les vols en provenance d’Afrique du Sud et de six autres pays, par principe de précaution. La Commission européenne elle-même a demandé aux Etats membres d’activer le «frein d’urgence» sur les voyages en provenance des pays d’Afrique australe et des autres pays touchés pour limiter la diffusion du nouveau variant. «Tous les voyages aériens à destination de ces pays doivent être suspendus jusqu’à ce que nous ayons une bonne compréhension du danger posé par ce nouveau variant», a-t-elle indiqué. Des mesures qui « semblent être précipitées », a commenté ce vendredi le ministère des Affaires étrangères sud-africain. Selon les premières analyses des autorités sanitaires d’Afrique du Sud, ce nouveau variant, baptisé « B.1.1.529 », se propage très rapidement et a connu un nombre important de mutations qui pourrait le rendre plus résistant aux vaccins. En Europe, un premier cas a été détecté en Belgique. Face à son nombre important de mutations, les scientifiques s’inquiètent d’une potentielle résistance de ce variant aux vaccins. Mais ils n’ont pas plus d’informations à ce sujet pour l’instant. Les bourses internationales ont chuté.

MIGRANTS MANCHE – Le Premier ministre britannique Boris Johnson ne regrette pas sa lettre au président français Emmanuel Macron au sujet de la gestion des flux migratoires dans la Manche, écrite dans une volonté de « partenariat et de coopération », a déclaré vendredi son porte-parole. Dans cette lettre, il demande aux Français de reprendre les migrants ayant traversé illégalement la Manche, « Je suis surpris des méthodes quand elles ne sont pas sérieuses. On ne communique pas d’un dirigeant à l’autre sur ces questions-là par tweet et par lettre qu’on rend publics. Nous ne sommes pas des lanceurs d’alerte », avait réagi Emmanuel Macron ce vendredi en marge d’une conférence de presse à Rome, au lendemain de la publication par Boris Johnson de ce courrier sur Twitter. En colère, Gérald Darmanin a désinvité son homologue britannique Priti Patel de la réunion, dimanche , des ministres européens.
ANTILLES – Le gouvernement a décidé de repousser au 31 décembre « la finalisation de la mise en œuvre de l’obligation vaccinale » en Martinique et en Guadeloupe. Cette mesure était à l’origine de la crise qui secoue ces deux îles des Antilles françaises, particulièrement touchées par la pauvreté, depuis une dizaine de jours. Dans ces îles marquées par un taux de chômage élevé (17%) et où 34% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, l’épidémie a accru les tensions et la violente contestation du vaccin anti-Covid a tourné à la crise sociale.
La tension reste forte. Alors qu’ils couvraient les violences urbaines nocturnes en Martinique, quatre journalistes ont essuyé trois tirs dans une rue désertée, en raison du couvre-feu strict décrété jeudi soir. Des hommes sur deux motos ont tiré en leur direction pendant qu’ils étaient en train de filmer et prendre des photos à bonne distance d’un barrage en feu.