
ALGERIE – Lors du dernier Conseil des ministres, le président Tebboune, a mis l’accent sur l’importance de la stabilité du cadre législatif de l’investissement « pour une durée minimum de dix ans », à travers la promulgation d’une nouvelle loi minutieusement revue afin de faciliter l’acte d’investissement et créer un climat d’affaires encourageant et approprié. Le chef de l’Etat, qui a insisté sur l’impératif de tirer des enseignements des méthodes bureaucratiques qui entravaient la concrétisation des projets, a souligné l’importance de les bannir et éviter leur reproduction dans les futurs projets d’investissement, afin de consacrer le principe de liberté d’investissement et d’initiative. Pour M. Tebboune, le développement d’un climat d’investissement propice aux affaires basé sur des garanties de transparence, nécessite « la simplification des procédures et la réduction du champ de compétence du pouvoir discrétionnaire de l’administration en matière de traitement des dossiers d’investissement, notamment ceux basés sur l’autofinancement ».
Il a en outre instruit le gouvernement de renforcer les prérogatives du guichet unique pour les grands investissements et les investissements comptant des étrangers, pour une prise en charge rapide et efficace de ces projets, entre autres à travers l’octroi de larges prérogatives aux représentants des administrations auprès des guichets uniques d’investissement relevant de l’Agence Nationale de Développement de l’Investissement (ANDI), au niveau des wilayas. Il a en outre instruit le gouvernement de renforcer les prérogatives du guichet unique qui aide à promouvoir l’Algérie en tant qu’importante destination d’investissement et aura pour rôle de définir les domaines à fort potentiel en matière d’investissement. Le nouveau texte de loi devrait mettre un terme aux entraves bureaucratiques, corruption et clanisme devenus la sombre réalité qui enveloppe le climat d’investissement en Algérie.
MAROC – Classé à la 46e place mondiale sur 120 pays, le Maroc fait mieux que ses voisins africains et maghrébins. S’il atteint la moyenne en matière de «familiarité» et de «réputation», le royaume a toutefois du chemin à faire pour ce qui est de «l’influence». Le cabinet britannique Brand Finance, spécialisé dans l’évaluation et le conseil en stratégie de marque, a publié cette semaine son Global Soft Power Index. L’indice mesure la force et la valeur des marques nationales depuis 2004 dans 120 pays. Brand Finance définit le soft power comme «la capacité d’une nation à influencer les préférences et les comportements de divers acteurs sur la scène internationale (États, entreprises, communautés, publics, etc.) par l’attraction ou la persuasion plutôt que par la coercition». Le cabinet basé à Londres se penche sur trois indicateurs principaux (familiarité, réputation et influence), avec 7 piliers contribuant à la perception favorable ou défavorable des marques nationales, en plus de la réponse anti Covid-19.
Ainsi, le Maroc est classé à la 46e place mondiale, avec un score de 34,9 sur 100. Il gagne ainsi 2 places et 1,1 point par rapport à l’année dernière. Au Maghreb, le Maroc fait mieux que ses voisins algériens et tunisiens. L’Algérie arrive, en effet, au 75e rang, reculant d’une place par rapport à l’année dernière, alors que la Tunisie parvient à gagner 8 places, passant du 84 au 76ème rang mondial. La Mauritanie et la Libye ne se reconnaissent pas dans le classement.
Dans la région MENA, le Maroc est 7e, derrière les Emirats arabes unis (15e place), Israël (23e), l’Arabie saoudite (24e), Qatar (26e), l’Egypte (31e) et le Koweït (36e). Le royaume est également troisième en Afrique, derrière l’Egypte et l’Afrique du Sud (34e). Dans le monde, les Etats-Unis reprennent la tête du classement, passant de la 6e place en 2021 à la première avec un score de 70,7 sur 100. Le Royaume-Uni leur emboîte le pas, devant l’Allemagne, la Chine et le Japon.
MAROC – Le bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), appuyé par les membres de la Force spéciale de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a annoncé, ce mercredi, l’arrestation de cinq extrémistes affiliés à l’organisation terroriste Daech. Âgés de 21 à 44 ans, ils sont soupçonnés d’être impliqués dans la planification et la préparation de la mise en œuvre de projets subversifs, avec des «opérations terroristes individuelles». Un communiqué du BCIJ, relayé par la MAP, indique que les suspects ont été arrêtés lors d’opérations de sécurité distinctes et simultanées à Kenitra, Larache, Souk El Sebt, Ould El-Nama, Taroudant et la commune rurale de Souihla dans la préfecture de Marrakech. Ils planifiaient de s’attaquer, entre autres, à de hauts fonctionnaires et à des personnalités publiques du royaume. Ils prévoyaient de financer leurs projets terroristes en braquant des banques ou en cambriolant des particuliers
MAROC-ALGERIE-HANDBALL – Dans un communiqué diffusé le mardi 15 mars, la Confédération africaine de handball (CAHB) acte un nouveau report de la compétition. Prévue au Maroc dans les villes de Guelmim et de Laâyoune, la compétition est donc décalée de 10 jours, du 11 au 18 juillet 2022. Initialement prévue en janvier 2022, elle avait été reprogrammée du 22 juin au 2 juillet 2022. L’hebdomadaire marocain Tel Quel note que les justificatifs de ce double report ont de quoi interroger les observateurs de la petite balle. Lors du premier report, la CAHB avait accédé aux demandes de recours déposées par les sélections de la Zambie et de l’Algérie. En application d’une ligne de conduite politique en solidarité avec la RASD, la sélection des Fennecs avait décidé de boycotter la compétition, en raison du fait qu’elle était organisée en partie à Laâyoune qu’elle considère comme faisant partie du “Sahara occidental”, et à Guelmim. Rebelote pour le second report, via un lobbying savamment mené dans les couloirs de la CAHB cette fois-ci. Pour motiver la décision du second report, la CAHB s’est retranchée derrière la concomitance de la 25e CAN de handball avec les Jeux méditerranéens que la ville d’Oran organise du 25 juin au 5 juillet. Une décision que l’instance dirigeante du handball africain appuie par la demande conjointe du Comité international des Jeux méditerranéens et avec l’intervention de la Fédération internationale de handball (FIH). Cette priorisation de la compétition sous-régionale sur une compétition continentale laisse planer le doute sur les raisons de ce nouveau report. Le Maroc conserve toujours son rôle de pays organisateur de la CAN de handball, mais les questions de la participation de l’Algérie et de la tenue effective de la compétition au Maroc restent encore posées. A Alger, le marc est soupçonné de vouloir écarter les fennecs de la compétition.

IRAK – Le Parlement doit se réunir le 26 mars pour élire un président de la République d’Irak, après plusieurs mois de blocages politiques qui avaient entravé un tel vote, a indiqué une source officielle. Le délai constitutionnel pour élire un nouveau président a expiré depuis plus d’un mois. Le vote, initialement prévu en février, n’a jamais eu lieu, faute de quorum (220 députés sur 329). Le Parlement avait annoncé il y a dix jours autoriser un nouveau dépôt de candidatures. Il a publié mardi une liste finale de 40 candidats autorisés à concourir. Parmi eux, deux candidats se distinguent, ceux des deux partis kurdes historiques. Le président sortant Barham Saleh de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), et Rebar Ahmed, l’actuel ministre de l’Intérieur de la région autonome du Kurdistan (nord), qui représente le Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Depuis les premières élections multipartites de 2005, organisées après l’invasion américaine de l’Irak en 2003 qui renversa le président Saddam Hussein, l’usage veut que le poste largement honorifique de président de la République revienne à un Kurde. Rattrapé par des scandales de corruption, le premier candidat du PDK, l’ancien chef de la diplomatie Hoshyar Zebari, avait été écarté par la justice.
IRAN – Deux Iraniennes possédant également la nationalité britannique, Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Anousheh Ashouri, détenues depuis plusieurs années en Iran, s’apprêtent à quitter le pays, a déclaré à Reuters leur avocat ce mercredi. Cette annonce intervient alors que la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a déclaré ce matin sur Sky News que la Grande-Bretagne réfléchissait aux moyens de régler une ancienne dette de plus de 400 millions de livres (475 millions d’euros) à l’Iran. Les médias officiels iraniens ont précisé que Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait été remise à une délégation britannique à l’aéroport international de Téhéran. Arrêtée à l’aéroport de Téhéran en avril 2016, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, directrice de projet pour la Fondation Thomson Reuters, a ensuite été condamnée à cinq ans de prison pour avoir cherché, selon l’accusation, à renverser les autorités religieuses iraniennes, ce que sa famille et son employeur démentent. Anousheh Ashouri, travailleuse humanitaire, a quant à elle été condamnée en 2019 à dix ans de prison pour espionnage au profit du Mossad, les services secrets israéliens, ainsi qu’à deux ans de prison pour « enrichissement illégal », selon la justice iranienne.
L’Iran réclame à la Grande-Bretagne le remboursement de 400 millions de livres payés en 1979, sous le règne du shah, pour l’achat de 1.750 blindés Chieftain et d’autres véhicules militaires dont la quasi-totalité n’ont jamais été livrés à la République islamique instaurée après la révolution islamique de 1979.
EGYPTE-ISRAËL – Les deux pays ont annoncé ce mercredi l’extension des liaisons aériennes entre les pays. Dans le cadre de cet accord, des vols directs reliant Tel-Aviv à Charm-el-Cheikh seront proposés dès le mois d’avril, et devraient débuter pendant la semaine de Pessah (Pâque juive). La question a d’abord été discutée lors d’une rencontre entre le Premier ministre israélien et le président égyptien dans la ville de Charm el-Cheikh en septembre dernier, tandis qu’une délégation de l’Etat hébreu conduite par le Service général de sécurité du pays s’est rendue en Egypte mardi pour régler les détails sécuritaires permettant à la ligne de fonctionner. Naftali Bennett a salué « une étape supplémentaire dans le réchauffement de l’accord de paix entre Israël et l’Égypte ». « La coopération entre les deux pays se développe dans de nombreux domaines, pour le bien de nos deux peuples et la sécurité de la région », s’est réjoui le Premier ministre.
CISJORDANIE – « La croissance des implantations en Cisjordanie est exaspérante, mais toutes les constructions d’habitations ne peuvent être bloquées », a déclaré mardi 15 mars l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Thomas Nides. « Nous ne pouvons pas faire de choses stupides qui nous empêchent de trouver une solution à deux États. Nous ne pouvons pas laisser les Israéliens poursuivre la croissance des colonies à Jérusalem-Est ou en Cisjordanie », a dit le diplomate aux membres américains de l’organisation « La paix maintenant » (Shalom Achshav) lors d’une conférence virtuelle. « Je ne peux pas tout stopper, soyons clairs. Je vous mentirais si je disais qu’il est possible d’éviter chaque construction de logement », a précisé l’ambassadeur, expliquant qu’il se devait de choisir ses batailles et qu’il avait lutté pour empêcher l’avancement d’un projet immobilier de 3.500 appartements dans la zone E1 jouxtant l’implantation de Maale Adumim. « La construction dans la zone E1 serait un désastre », a-t-il affirmé. Cette zone fait l’objet d’une vive controverse, les partisans de droite et des implantations affirmant qu’elle constitue un élément géographique sécuritaire fondamental autour de Jérusalem, tandis que l’Autorité palestinienne et la communauté internationale assurent que la construction dans la zone empêcherait la viabilité d’un futur État palestinien. Le diplomate a par ailleurs déclaré qu’il reconnaissait que « Jérusalem était la capitale d’Israël », tout en avertissant que « son statut final devrait être décidé par les parties ».

YÉMEN – L’ONU a réclamé, ce mercredi 16 mars, 4,3 milliards de dollars pour aider cette année 17 millions de personnes au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique et confronté à une guerre dévastatrice depuis 2014. Alors que les besoins humanitaires s’accroissent et que la guerre en Ukraine fait flamber les cours des matières premières dont celui du blé, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, a appelé les donateurs à débloquer « près de 4,3 milliards de dollars » pour venir en aide à 17,2 millions de personnes au Yémen. Après plus de sept ans de guerre, plus de 23 millions de personnes au Yémen sont confrontées à la faim, aux maladies ou à d’autres dangers mettant leurs vies en péril, soit une augmentation de 13 % par rapport à 2021, selon les Nations unies. Selon l’ONU, quelque 161 000 personnes seront bientôt confrontées à une « insécurité alimentaire catastrophique, un signe avant-coureur de ce qui pourraient arriver à 7,1 millions de personnes qui ne se trouvent qu’à une marche de ce stade ultime d’une crise humanitaire ».
SOUDAN DU SUD- Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a décidé à l’unanimité des votants, mardi 15 mars, de renouveler la mission des casques bleus au Soudan du Sud jusqu’au 15 mars 2023. Si la Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote de la résolution rédigée par les Etats-Unis, les treize autres membres du Conseil ont approuvé le texte, qui prévoit un maintien des effectifs actuels de la Mission des Nations unies au Soudan (Minus ou Unmiss en anglais). Avec un plafond autorisé de 17 000 casques bleus et de 2 100 policiers pour un budget annuel dépassant le milliard de dollars (plus de 910 millions d’euros), cette opération est l’une des plus coûteuses de l’ONU. Pékin a déclaré être en faveur de la prolongation du mandat mais a expliqué son abstention par, notamment, la volonté attribuée aux Etats-Unis d’insister sur les droits humains dans la résolution. Le texte s’en trouve « très déséquilibré », a dénoncé l’ambassadeur chinois adjoint, Dai Bing. Son homologue russe, Anna Evstigneeva, a aussi qualifié la résolution de « déséquilibrée » et elle a regretté que des amendements proposés par Moscou n’aient pas été pris en compte.
SOMALIE – Les autorités électorales ont repoussé au 31 mars la date butoir pour terminer les élections parlementaires, accordant un énième délai dans le processus qui doit aboutir à la désignation d’un nouveau président, attendue depuis plus d’un an. Le comité électoral a annoncé dans la soirée de mardi ce nouveau report, qui prolonge l’incertitude politique dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique, confronté à l’une de ses pires sécheresses depuis des décennies et à l’insurrection des islamistes radicaux shebabs. Fin février, le gouvernement avait repoussé au 15 mars la date limite pour boucler la désignation des membres de la chambre basse. Mais mardi, 39 des 275 sièges restaient à pourvoir dans trois Etats (20 au Jubaland, 13 en Hirshabelle et 6 au Puntland), selon les résultats officiels. Dans un nouveau calendrier publié mardi soir, l’organisme fédéral chargé de l’organisation des élections a annoncé que le « résultat final officiel » serait proclamé le 31 mars et que la cérémonie de prestation de serment se tiendrait le 14 avril. La Somalie attend depuis plus d’un an l’élection d’un nouveau chef de l’Etat. Président depuis 2017, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, a vu son mandat expirer le 8 février 2021 sans qu’il ait pu s’entendre avec les dirigeants régionaux sur l’organisation des élections.

KENYA – L’introduction de machines de prélèvement mécanique du thé passe mal. Les gouverneurs de trois comtés (Nandi, Kericho et Bomet) ont dénoncé récemment le renvoi de plus de 30 000 cueilleurs manuels par les grandes plantations gérées notamment par la Williamson Tea Kenya et la Eastern Produce Tea Company of Kenya. Pour les compagnies, l’utilisation de machines contribue à la réduction des coûts de production élevés à l’heure où le ralentissement économique lié à la pandémie de coronavirus a fragilisé leurs activités et mis leurs finances sous pression. En effet, selon les estimations relayées par Business daily africa, une personne utilisant une machine de prélèvement mécanique peut récolter jusqu’à 150 kg de thé par jour contre 40 kg pour un cueilleur manuel et coûte environ 4 fois moins (4 shillings contre 15,5 shillings par kilogramme).Si du côté des entreprises, c’est l’argument économique qui prime, les responsables politiques de leur côté indiquent que cette méthode de cueillette risque d’endommager la qualité du produit expédié sur le marché mondial et nuirait à la réputation de la feuille kenyane. Par ailleurs, selon Stephen Sang, gouverneur du comté de Nandi, aucune étude sur l’impact des machines sur l’environnement n’a été faite avant leur introduction, ce qui pose le problème de leur légalité. L’industrie du thé fait vivre 5 millions de personnes de manière directe et indirecte.
OUGANDA – L’écrivain ougandais et militant des droits de l’homme Norman Tumuhimbise fait partie d’un groupe de neuf journalistes arrêtés pour « communication offensante », a annoncé lundi la police à Kampala. Norman Tumuhimbise, qui dirige un groupe de pression local appelé The Alternative Movement, devait lancer son livre intitulé « The Liars and Complices » (« Les menteurs et complices ») le 30 mars. Il a fait récemment la promotion de son livre, qui critique le président Yoweri Museveni.
« La police a reçu une plainte selon laquelle le groupe était impliqué dans des communications offensantes et dans la promotion de discours de haine », a déclaré le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga. Le groupe a été embarqué jeudi soir dans une camionnette par des agents de sécurité armés, selon Samuel Wanda, l’avocat de l’écrivain. La nouvelle de l’arrestation du groupe a eu lieu un peu plus d’un mois après l’exil d’un autre auteur ougandais, Kakwenza Rukirabashaija. Ce dernier est arrivé en Allemagne en février après avoir fui l’Ouganda, où il dit avoir été torturé après son arrestation dans une affaire qui a suscité des inquiétudes internationales, l‘Union européenne et les Etats-Unis ayant appelé à sa libération. Kakwenza Rukirabashaija avait été arrêté le 28 décembre, puis inculpé de « communication offensante » envers Yoweri Museveni et le général Muhoozi Kainerugaba, dans une série de tweets. Il y qualifiait notamment d’« obèse » et de « rouspéteur » le général, que beaucoup voient comme le successeur de son père, au pouvoir depuis 1986 et âgé de 77 ans.
Ces dernières années ont été marquées en Ouganda par une répression contre des journalistes, des incarcérations d’avocats ou le musellement de dirigeants de l’opposition.
ARABIE SAOUDITE – Ryad est en pourparlers avec Pékin pour facturer une partie de ses ventes de pétrole à la Chine en yuans, selon des personnes proches du dossier. Une telle décision ébranlerait la domination du dollar américain sur le marché mondial du pétrole et marquerait un nouveau virage du premier exportateur mondial de brut vers l’Asie. Des discussions avec la Chine sur les contrats pétroliers en yuan sont en cours de manière intermittente depuis six ans, mais elles se sont accélérées cette année, car les Saoudiens sont de plus en plus insatisfaits concernant la concrétisation des engagements américains, vieux de plusieurs décennies, pris en matière de défense du royaume, selon ces sources. Les Saoudiens sont mécontents du manque de soutien des Etats-Unis à leur intervention dans la guerre civile au Yémen et de la tentative de l’administration Biden de conclure un accord avec l’Iran sur son programme nucléaire. Des responsables saoudiens déclarent aussi avoir été choqués par le retrait précipité des Etats-Unis d’Afghanistan l’an dernier. La Chine achète plus de 25 % du pétrole exporté par l’Arabie saoudite. Si son prix était fixé en yuan, cela renforcerait le statut international de la monnaie chinoise. Les Saoudiens envisagent également de recourir à des contrats à terme libellés en yuan, appelé petroyuan, dans le modèle de détermination des prix de la Saudi Arabian Oil Co (Aramco).
Si le royaume fixait le prix d’une partie des 6,2 millions de barils de brut qu’il exporte par jour dans une devise autre que le dollar, cela constituerait un véritable tournant de sa part. La majorité des ventes mondiales de pétrole — environ 80 % — se fait en dollars, mais les Saoudiens négocient leur brut exclusivement en monnaie américaine depuis 1974, en vertu d’un accord avec l’administration Nixon qui comprenait, en contrepartie, des garanties concernant la sécurité du pays.
D’autre part, en visite à Dacca, le prince Faisal ben Farhan Al Saoud,a déclaré ce mercredi que l’Arabie saoudite est déterminée à maintenir la stabilité du marché mondial du pétrole.

CORÉE DU NORD – Pyongyang a tiré ce mercredi un « projectile non identifié » mais le lancement semble avoir échoué, a indiqué Séoul, des analystes estimant qu’il pourrait s’agir d’un missile balistique intercontinental (ICBM) baptisé « missile monstre ». Ce tir intervient quelques jours après que Washington a accusé Pyongyang de préparer un lancement de missile « à pleine portée« , ce qui mettrait fin au moratoire qu’elle s’est elle-même imposé en 2017. Ce lancement raté constituerait le dixième essai d’armement de Pyongyang depuis le début de l’année, après sept essais de missiles et deux essais décrits comme des « satellites de reconnaissance » par la Corée du Nord. Le missile balistique présumé « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement« , ont déclaré à l’AFP des chefs d’état-major sud-coréens. La Corée du Nord chercherait à tester pour la première fois son missile balistique intercontinental baptisé « Hwasong-17 ». Cet engin « monstre » de 25 mètres de long a été exhibé, en octobre 2020, lors d’un grand défilé militaire à Pyongyang avant d’être, de nouveau, présenté l’an dernier lors d’une exposition sur les équipements militaires du pays. C’est le plus gros missile à propergol liquide déployé dans une configuration mobile sur route dans l’histoire de l’humanité », rappelle le chercheur Ankit Panda, dans sa dernière note pour le think tank Carnegie Endowment for International Peace.
BURKINA – Le plus grand prix d’architecture a été décerné ce mardi 15 mars au Burkinabè Diébédo Francis Kéré. Une première pour un Africain. A 56 ans, cet architecte travaille aujourd’hui dans le monde entier. Son agence est installée à Berlin, mais Diébédo Francis Kéré n’a jamais oublié le continent africain, et surtout le Burkina. Mali, Togo, Bénin, Kenya, Soudan, Mozambique, Diébédo Francis Kéré a construit aux quatre coins du continent africain. Cet enfant de Gando, dans le Centre-Est du Burkina Faso, a fait beaucoup de chemin depuis l’époque où il apprenait la charpenterie, aux côtés de jésuites français. Dès 17 ans, Diébédo Francis Kéré, obtient une bourse qui lui permet d’étudier en Allemagne où il se formera à l’architecture. Là-bas, il s’inspire des techniques préindustrielles qu’il souhaite adapter au contexte africain. C’est d’ailleurs dans son village natal, Gando, qu’il réalise en 2001 son premier bâtiment : une école, construite avec l’aide des populations. Diébédo Francis Kéré « construit des institutions scolaires , des établissements de santé, des logements professionnels, des bâtiments civiques et des espaces publics, souvent dans des pays où les ressources sont fragiles et où la fraternité est vitale », explique le jury Pritzker dans un communiqué. Diébédo Francis Kéré utilise des matériaux locaux : de la terre, du granit, du bois, ce qui lui vaut aujourd’hui d’être qualifié de pionnier de l’architecture durable. Mais le bâtisseur explique qu’il s’agit surtout d’une méthode Coué : utiliser ce qui est sur place est avant tout une nécessité.
CENTRAFRIQUE – Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a fixé mardi au 21 mars un dialogue de réconciliation avec l’opposition non armée, promis après sa réélection contestée il y a plus d’un an avec moins d’un tiers du corps électoral dans ce pays en guerre civile depuis 2013. Il avait précisé que ce forum aurait lieu dans un délai bref six mois plus tard, après que son pouvoir eut été définitivement sauvé d’une vaste offensive rebelle grâce à l’intervention de centaines de paramilitaires russes, des «mercenaires» de la société privée de sécurité Wagner selon l’ONU. Mais l’ouverture de ce dialogue incluant aussi la société civile, et dont Bangui a toujours dit exclure les groupes armés, a été mainte fois repoussé depuis. La durée prévue, sept jours, paraît courte. En effet, «plus de 450 participants issus des forces vives de la Nation, opposition et société civile» doivent se réunir à l’Assemblée nationale, a précisé à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Albert Yaloke Mokpeme, et portera «sur la paix et de la sécurité». «Nous ne voulons plus de groupes armés et de rébellion dans notre pays», a-t-il souligné. Le dialogue portera « sur la paix et la sécurité ».

MEXIQUE – Armando Linares, directeur du site d’information Monitor Michoacan, a été tué mardi à Zitacuaro, à environ 150 kilomètres de la capitale Mexico. Le 31 janvier dernier, ce même journaliste avait annoncé l’assassinat de l’un de ses confrères du journal, Roberto Toledo. «L’équipe du Monitor Michoacan a souffert d’une série de menaces de mort», avait alors déclaré Armando Linares dans la vidéo où il annonçait la nouvelle morbide. «Nous savons d’où vient tout cela», avait-il ajouté au bord des larmes. «Nous allons continuer de signaler la corruption et des politiciens corrompus. Nous ne sommes pas armés. Notre seule défense, c’est un stylo, un cahier», poursuivait Armando Linares, qui ne semblait pas être lui-même protégé au moment de son assassinat. Depuis début 2022, sept autres journalistes avaient déjà été tués dans le pays. Dont trois pour le seul mois de janvier. Les journalistes sont une cible privilégiée au Mexique. Menacés, environ 400 d’entre eux bénéficient dans le pays d’«un mécanisme de protection» valable également pour les défenseurs des droits de l’homme. Mais d’après Reporters sans frontières, le système est loin de garantir une sécurité absolue.
CHILI – La Convention constitutionnelle du Chili, chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour remplacer l’actuelle héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), a approuvé mardi une disposition autorisant l’interruption volontaire de grossesse. Avec 108 voix pour, 39 contre et 6 abstentions, l’Assemblée constituante a approuvé la deuxième clause de l’article sur les droits sexuels et reproductifs, qui stipule que l’État doit assurer «les conditions d’une grossesse volontaire et protégée, d’une interruption volontaire de grossesse, d’un accouchement et d’une maternité». «Ainsi, elle garantit son exercice sans violence ni ingérence de tiers, qu’il s’agisse d’individus ou d’institutions», ajoute le texte. Au Chili, l’avortement est autorisé seulement en cas de danger pour la vie de la mère, de l’enfant ou de viol. La dépénalisation de l’avortement est en cours de discussion au Congrès. Le droit à l’avortement doit faire partie du projet de nouvelle Constitution qui doit être présenté par la Convention constitutionnelle avant le 4 juillet. Cette nouvelle loi fondamentale sera soumise par référendum aux Chiliens courant 2022.
MIGRANTS – Au moins 44 migrants, dont des femmes et des bébés, sont morts noyés après le naufrage de leur embarcation au large de Tarfaya, au sud du Maroc, a indiqué samedi soir l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Parmi les victimes figurent « trois femmes et deux bébés (dont les corps) se trouvent dans la morgue de Laâyoune », la principale ville du Sahara occidental, a précisé dans un tweet daté de samedi l’ONG, qui établit ses bilans sur la base de témoignages des survivants ou des familles des migrants. Un total de 61 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation pneumatique qui se dirigeait vers l’archipel espagnol des Canaries, situé à une centaine de kilomètres de Tarfaya, selon Caminando Fronteras.Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur, plus de 40.000 migrants, en grande partie en provenance du Maroc, sont arrivés en 2021 par la mer dans le pays, ainsi que dans les archipels des Baléares et des Canaries.

FRANCE – La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi du laboratoire pharmaceutique allemand Merck, condamné en 2020 par la Cour d’appel de Lyon à indemniser plus de 3.300 utilisateurs du Levothyrox ayant souffert d’effets secondaires à la suite d’un changement de formule. Dans son arrêt, la Cour confirme que « lorsque la composition d’un médicament change et que cette évolution de formule n’est pas signalée explicitement dans la notice, le fabriquant et l’exploitant peuvent se voir reprocher un défaut d’information », pouvant « causer un préjudice moral ».
En juin 2020, 3.329 consommateurs de ce médicament avaient obtenu en appel à Lyon la reconnaissance d’un manque d’information de Merck – filiale basée à Lyon du groupe allemand Merck KGaA – dans la distribution d’une nouvelle formule de ce médicament prescrit contre l’hypothyroïdie, avec une indemnisation de 1.000 euros au titre de préjudice moral. En première instance, les juges lyonnais avaient écarté tout manquement du laboratoire pharmaceutique dans le lancement en 2017 du nouveau Levothyrox. Mais la Cour d’appel a reconnu « une faute », condamnant Merck à verser 1.000 euros à chacun des plaignants pour « préjudice moral », soit un total de plus de 3,3 millions d’euros, alors que ces derniers réclamaient une indemnisation de 10.000 euros par personne. La nouvelle formule du médicament, modifiant certains de ses excipients afin d’apporter davantage de stabilité au produit, a été incriminée, entre mars 2017 et avril 2018, par quelque 31.000 patients souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges, etc.
FRANCE – Les pêcheurs bénéficieront d’une « aide financière exceptionnelle » pour encaisser la flambée des prix de l’énergie « équivalente à 35 centimes par litre de gazole de pêche » jusqu’à fin juillet, et les éleveurs d’une enveloppe de 400 millions d’euros, a annoncé mercredi le Premier ministre qui a détaillé » son « plan de résilience ».
« Le dispositif sera ouvert dès demain [jeudi] matin, pour que tous les bateaux déclarés puissent reprendre la mer au plus vite avec l’assurance de bénéficier du dispositif de soutien », a déclaré Jean Castex lors de la présentation du « plan de résilience » pour aider les entreprises à faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine. « Aujourd’hui, a-t-il souligné, certains navires restent à quai compte-tenu du niveau particulièrement élevé du prix des carburants qui représente parfois plus des deux tiers de leurs charges. »
Le Premier ministre a par ailleurs annoncé que l’Etat allait provisionner une enveloppe de 400 millions d’euros pour aider les éleveurs qui font face « à l’envolée du coût de l’alimentation animale dans un contexte déjà marqué par des cours historiquement élevés ».« Concrètement cette aide est ciblée sur les élevages fortement dépendants des achats d’aliments (…) sur une durée de quatre mois », a précisé le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, indiquant que les premiers versements interviendraient « sous deux mois ». Les agriculteurs bénéficieront en outre d’un remboursement anticipé de la taxe sur les carburants (TICPE) sur leurs achats de gazole non routier (GNR) qui alimente leurs tracteurs.
JAPON – L’est du Japon a été secoué ce mercredi soir par un violent séisme de magnitude 7,3, selon l’Agence météorologique japonaise (JMA), qui a émis une alerte au tsunami pour une grande partie de la côte nord-est. L’épicentre de la secousse, survenue à 23H36 (14H36 GMT), se situait au large de la côte du département de Fukushima, et l’hypocentre à 60 km de profondeur, selon la JMA. Un avertissement pour des vagues d’un mètre de hauteur a été émis par cette agence. La secousse, longuement et fortement ressentie y compris à Tokyo, a privé d’électricité plus de deux millions de foyers, dont près de 700.000 dans la capitale japonaise, selon l’opérateur Tepco. La compagnie ferroviaire JR East, qui dessert le nord-est du Japon, a annoncé de son côté des perturbations significatives sur son réseau.
La société Tepco a précisé sur Twitter être en train de procéder à des vérifications sur ses installations, dont la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, qui avait été sévèrement endommagée par un gigantesque tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9 en 2011. Le Japon reste hanté par cette catastrophe il y a 11 ans qui a fait plus de 18.500 morts et disparus, et forcé plus de 165.000 personnes à évacuer leurs foyers à cause des risques de radiations.