ALGERIE – Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a invité, mardi, les entreprises américaines à investir dans les secteurs des hydrocarbures et des mines en Algérie, et à créer des partenariats mutuellement bénéfiques avec les entreprises algériennes, a indiqué un communiqué du ministère, cité par l’APS. Mohamed Arkab s’est exprimé lors d’une rencontre tenue au siège de son département avec l’ambassadrice des États-Unis d’Amérique en Algérie, Mme Elizabeth Moore Aubin, a précisé la même source. Lors de cette rencontre, les deux parties ont abordé les relations bilatérales algéro-américaines dans le domaine de l’énergie et des mines qu’ils ont qualifiées d’“historiques et d’excellentes”, ainsi que les perspectives de leur renforcement. Ils ont réaffirmé leur “volonté pour la densification de la coopération en étudiant ensemble toutes les opportunités dans les industries pétrolières, gazières, électriques et minières”, a ajouté le communiqué. Le ministre a souhaité voir les entreprises américaines participer aux prochains appels d’offres que le secteur va incessamment lancer et bénéficier des avantages offerts par la nouvelle loi sur les hydrocarbures, a fait savoir le communiqué. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré, récemment à Alger, que les échanges commerciaux entre les deux pays seront portés à des niveaux beaucoup plus importants : “nous envisageons d’augmenter nos échanges dans le commerce à 6 milliards de dollars dans un futur proche, contre 2,6 milliards actuellement”.
MAROC – Le Maroc est déterminé à donner à un nouveau souffle à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UpM) à travers un plan d’action comprenant des priorités à trois niveaux, a affirmé, mercredi à Strasbourg, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi El Alami, qui a pris la présidence de cette assemblée. Les trois grandes lignes stratégiques de la présidence marocaine peuvent répondre de manière transversale aux principales préoccupations auxquelles la région méditerranéenne est confrontée aujourd’hui, a souligné M. Talbi El Alami dans une allocution à l’occasion de la passation au Maroc de la présidence de l’AP-UpM. Ces trois lignes stratégiques concernent le développement durable quant à l’Eau, l’Environnement, l’économie bleue, l’énergie et accompagné d’actions méditerranéennes concrètes, a détaillé M. Talbi El Alami, qui lors de la présidence marocaine compte proposer aux Commissions de l’AP-UpM de se pencher activement sur la sécurité énergétique, la lutte contre le changement climatique, la sécurité alimentaire et la sécurité de l’eau et ce, en total partenariat avec le Secrétariat de l’UPM à Barcelone. Les deux autres lignes stratégiques concernent l’employabilité des jeunes et la croissance inclusive ainsi que l’autonomisation socio-économique des femmes. Aux yeux de M. Talbi El Alami, la communauté méditerranéenne “doit progresser vers la mise en œuvre de solutions concrètes à tous les défis qui nous guettent selon un calendrier bien défini afin d’inverser le cours inquiétant des choses dans cette région du monde”.
SYRIE-UKRAINE – En recevant en début de semaine les ministres des Affaires étrangères du Groupe de contact arabe, en vue de lancer des concertations avec la partie russe autour du conflit en Ukraine, Serguei Lavrov a souligné que la campagne visant à ternir l’image de la Russie à Boutcha est similaire à celle orchestrée par les « Casques blancs » en Syrie. Lors d’une conférence de presse, le ministre russe des Affaires étrangères a ajouté que « la Russie sait qui conseille l’Ukraine à intensifier la violence », espérant que « la délégation ukrainienne participant aux pourparlers de paix s’attache aux intérêts de son pays et de son peuple, et non aux intérêts d’autres pays ».Il a en outre dit avoir discuté avec le Groupe -venu dans le but de proposer une médiation arabe pour résoudre la crise entre la Russie et l’Ukraine-, d’autres dossiers, notamment de la Palestine, du Yémen, de la Libye, et de la possibilité d’un retour prochain de la Syrie dans la Ligue arabe.
IRAK – Trois roquettes Katiousha se sont abattues mercredi 6 avril soir près d’une raffinerie de pétrole dans la région autonome du Kurdistan d’Irak «sans entraîner de dégâts matériels, ni faire de victimes», ont déclaré les services antiterroristes kurdes. Les roquettes sont tombées près de la raffinerie de Kawergosk, une des plus importantes de cette région riche en pétrole, située à environ 20 km au nord-ouest d’Erbil, ont indiqué les services antiterroristes kurdes dans un communiqué. Elles n’ont causé «aucun dommage humain ou matériel», ont-ils assuré. Les tirs «provenaient de la région de Khazir», près de Mossoul, grande ville du nord de l’Irak, et «ils étaient dirigés vers Erbil», selon les services antiterroristes kurdes, qui n’ont pas précisé la cible exacte des projectiles.
L’attaque, non revendiquée dans l’immédiat, survient un peu plus de trois semaines après que les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont affirmé avoir ciblé un «centre stratégique» israélien à Erbil, capitale du Kurdistan d’Irak, en tirant douze missiles balistiques. Ces tirs n’avaient fait aucune victime, mais causé de graves dommages matériels.
IRAN – Téhéran a dit mercredi 6 avril avoir envoyé au gendarme onusien du nucléaire des documents à propos de ses installations non déclarées, une étape qui doit aider à sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances. «Nous avons fourni le 20 mars les documents que nous devions envoyer à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)», a indiqué le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, dans une conférence de presse à Téhéran. L’AIEA et l’Iran ont convenu début mars à Téhéran d’un mécanisme pour régler des questions en suspens. Mohammad Eslami avait précisé à l’époque que l’Iran et l’AIEA «échangeraient des documents au plus tard à Khordad (mois iranien qui débute le 22 mai), afin de résoudre ces questions».
D’autre part, un second religieux chiite, l’hodjatoleslam Sadegh Daraï poignardé mardi par un extrémiste sunnite dans le sanctuaire le plus vénéré d’Iran, est mort ce jeudi de ses blessures, a rapporté la télévision d’Etat. Ce décès est intervenu au moment où l’Iran inhumait un autre clerc, l’hodjatoleslam Mohammad Aslani, poignardé lui aussi par le même extrémiste sunnite devant de nombreux pèlerins dans le sanctuaire de l’imam Reza à Machhad (nord-est). Le troisième blessé dans cet attentat, le religieux Mohsen Pakdaman, reste hospitalisé, selon Irna.
LIBAN – Des voix continuent de douter de la tenue des élections législatives le 15 mai. La machine est pourtant lancée. Les panneaux publicitaires qui ne trouvaient plus d’annonceurs, faute d’argent, sont recouverts d’affiches politiques. Les émissions de télévision sont inondées d’analyses. Une mission d’observation de l’Union européenne est arrivée au Liban. Et les listes ont été clôturées, lundi 4 avril, en vue de la course aux 128 sièges du Parlement. 103 listes soit 1044 candidats dont 157 femmes, vont mener campagne, bien davantage que lors du dernier scrutin de 2018. Les sièges de députés sont attribués selon des quotas communautaires mais les listes elles-mêmes sont multiconfessionnelles. Les coalitions sont nombreuses à se réclamer du « changement ». Les formations dites alternatives, celles nées ou actives dans la « thaoura » (révolution), le soulèvement populaire de l’automne 2019, ne sont pas parvenues à présenter un front uni. Cela leur vaut des critiques cinglantes sur la culture de l’ego qui sévit en leur sein. Des désaccords idéologiques ont aussi empêché les rapprochements. Leur fragmentation est du pain bénit pour les forces traditionnelles, qui craignaient peu, toutefois, cette concurrence, car elles connaissent le jeu électoral sur le bout des doigts. Les pronostics les plus optimistes n’envisagent qu’une percée limitée des nouveaux venus. Les partis du système s’apprêtent à une confrontation musclée entre eux.
Ce soir, le FMI a annoncé un accord de principe avec le Liban pour un plan d’aide de 3 milliards de dollars.
ISRAËL – Après le départ de la coalition gouvernementale d’Idit Silman, le député Yamina Nir Orbach, a posé un ultimatum au Premier ministre Naftali Bennett. Comme conditions à son maintien, Nir Orbach a exigé la convocation de la commission de planification pour approuver les plans de construction de 4.000 nouveaux logements en Cisjordanie, le raccordement des avant-postes illégaux à l’électricité, ainsi que l’annulation du plan du gouvernement visant à supprimer les allocations pour les crèches aux parents qui ne travaillent pas, une mesure qui cible essentiellement les ultraorthodoxes. « Sans une solution à ces problèmes, je ne pourrai pas rester dans la coalition », a affirmé le député lors d’une réunion d’urgence du parti Yamina mercredi soir, destinée à resserrer les rangs du parti et à s’assurer qu’aucun autre membre de la coalition ne ferait défection.
« C’est trop peu et trop tard », a affirmé un collaborateur de la députée Idit Silman en commentant l’ultimatum posé par Nir Orbach. « Ces requêtes ne seront pas satisfaites par l’actuel gouvernement. C’est grâce au départ d’Idit Silman qu’elles ont une chance de pouvoir aboutir », a-t-il ajouté, faisant allusion à une éventuelle chute du gouvernement. La défection d’un autre député de la coalition ouvrirait la voie au dépôt d’une motion de censure qui, si elle était adoptée, entraînerait la chute de la 24e Knesset et la convocation de nouvelles élections.
SOUDAN – Des factions alignées sur l’armée soudanaise ont rédigé un accord pour former un gouvernement de transition qui cimentera le contrôle de l’armée et contournera les groupes pro-démocratie avec lesquels elle partageait le pouvoir avant le coup d’État d’octobre, selon un document vu par Reuters et trois sources familières avec l’accord. Il a été rédigé par des politiciens proches des militaires et est acceptable pour ces derniers, a déclaré une quatrième source haut placée ayant connaissance des discussions autour de l’accord. Il comprend certaines mesures que les militaires avaient déjà indiqué qu’ils prendraient, comme la nomination d’un cabinet technocratique et d’un parlement pour gouverner jusqu’aux élections prévues l’année prochaine, et la nomination d’organes judiciaires et d’une commission électorale. Il élève également l’armée au rang d’autorité suprême du Soudan, s’écartant fortement du partage du pouvoir consacré après le renversement de Bachir dans une déclaration constitutionnelle qui est restée un point de référence même après le coup d’Etat. «L’armée est l’autorité institutionnelle et le superviseur de la transition, et assume les pouvoirs du Conseil de sécurité et de défense, à l’instar de l’expérience de la transition d’avril 1986″, indique le document, en référence à un précédent interrègne où l’armée a régné pendant un an avant les élections.
Des représentants de l’armée ont refusé de faire des commentaires lorsqu’ils ont été contactés par Reuters. Les partis politiques qui ont fortement soutenu le soulèvement de 2019 et les comités de résistance des quartiers qui dirigent les manifestations actuelles ont publiquement refusé le dialogue avec l’armée, exigeant qu’elle quitte la politique.
Mercredi, les manifestations ont fait un mort par balle.
KENYA – Dans la nuit de mardi à mercredi à Mombasa, deux voitures ont tiré 22 balles sur Ali Mwatsau, candidat aux législatives dans le parti de William Ruto, il a été gravement blessé. L’incident arrive dans un contexte d’inquiétude sur une possible hausse des violences en période électorale, alors qu’il y a seulement quelques jours une attaque a visé le candidat Raila Odinga. Sur Twitter, William Ruto a dénoncé mercredi une « tentative d’assassinat » à l’encontre de son candidat Ali Mwatsau. Ni les profils ni les motivations des tireurs ne sont encore connus. Le ministre de l’Intérieur kényan a appelé à ne pas spéculer et à attendre les conclusions de l’enquête.
Vendredi dernier déjà, c’est l’hélicoptère de Raila Odinga qui avait essuyé des jets de pierre par des soutiens du camp opposé, alors que le candidat quittait un enterrement. Le ministre de l’intérieur kényan, Fred Matiang’i a confirmé mardi le caractère prémédité de cette attaque, soulignant que les suspects avaient été arrêtés avec des liasses de billets sur eux. Devant le Parlement, il a dénoncé certaines pratiques de campagne qui selon lui exacerbent les tensions, comme l’achat de votes ou les déplacements de jeunes payés pour assister aux rassemblements politiques. Il a cité trois précédents meetings où William Ruto avait fait face à des actes de violence. Il a toutefois affirmé que le pays était prêt pour assurer la sécurité des élections. Les violences post-électorales sont récurrentes au Kenya. La population garde notamment en mémoire les affrontements qui ont suivi le scrutin de 2007, où plus de 1000 personnes ont été tuées et plusieurs centaines de milliers déplacées.
TANZANIE – Le Premier ministre tanzanien, Kassim Majaliwa, a indiqué mercredi au Parlement que la nation d’Afrique de l’Est était autosuffisante sur le plan alimentaire à hauteur de 125 %. La Tanzanie a un excédent de 3,8 millions de tonnes de cultures vivrières, a précisé M. Majaliwa, lors d’une présentation des propositions budgétaires de l’exercice 2022/2023 pour le bureau du Premier ministre. Il a dit à la Chambre, dans la capitale Dodoma, que la production de cultures vivrières au cours de la saison agricole 2020/2021 était de 18,6 millions de tonnes alors que la demande pour le pays se situait à 14,8 millions de tonnes, ce qui fait un excédent de 3,8 millions de tonnes.
Il a affirmé que malgré la sécurité alimentaire, le gouvernement continuait de renforcer la sécurité alimentaire dans le pays en achetant des cultures vivrières pour les mettre en réserve. En février 2022, le gouvernement a acheté 199.793 tonnes de cultures vivrières qui sont stockées par l’Agence nationale de réserve alimentaire, a fait remarquer M. Majaliwa. Il a ajouté que le gouvernement s’est lancé dans la construction d’entrepôts de stockage de denrées alimentaires dans certaines parties du pays, une mesure qui vise à augmenter la capacité de stockage de denrées alimentaires pour la faire passer de 341.000 tonnes actuellement à 501.000 tonnes.
SOMALIE- Le Premier ministre somalien Mohamed Hussein Roble a ordonné ce jeudi l’expulsion du représentant de l’Union africaine dans le pays, déclenchant une nouvelle passe d’armes avec le président Farmajo qui a qualifié cette décision d’« illégale ». Les deux hommes s’opposent régulièrement ces derniers mois, nourrissant une crise politique qui retarde l’organisation de l’élection présidentielle attendue depuis plus d’un an dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique, en proie depuis 15 ans à l’insurrection islamiste des shebab.
Le bureau de M. Roble a déclaré dans un communiqué qu’il déclarait Francisco Madeira « persona non grata pour s’être livré à des actes incompatibles avec son statut de représentant de la Commission de l’Union africaine », lui ordonnant de quitter la Somalie dans les 48 heures. Le communiqué ne donne aucun détail sur les motivations de cette décision visant M. Madeira, un diplomate mozambicain qui est le représentant spécial du chef de la Commission de l’UA en Somalie depuis 2015. Quelques heures plus tard, le président Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le nom de Farmajo, s’est opposé à cette déclaration. Le président « n’a reçu aucune plainte sur une ingérence dans sa souveraineté et n’approuve aucune action illégale contre l’ambassadeur Francisco Madeira », affirme un communiqué de la présidence.
MALI – La justice militaire malienne a annoncé mercredi soir l’ouverture d’investigations sur les récents évènements de Moura (centre), où des témoignages font état de l’exécution en masse de civils par des soldats maliens et des combattants étrangers. A la suite des « allégations d’exactions présumées commises sur des civils (…), des enquêtes ont été ouvertes par la gendarmerie nationale sur instructions du ministère de la Défense et des Anciens combattants pour mener des investigations approfondies afin de faire toute la lumière sur ces allégations », a écrit dans un communiqué le procureur auprès du tribunal militaire de Mopti, grande ville proche de Moura.
Une enquête indépendante, menée par ou intégrant la Mission des Nations unies dans le pays, est demandée. Une équipe d’investigation de la Minusma devait d’ailleurs se rendre à Moura en début de semaine. Les autorités maliennes n’ont jamais donné leur feu vert. Une nouvelle requête a été formulée. De nombreuses sources onusiennes, humanitaires ou communautaires maliennes font part de leur pessimisme, et rappellent que ces dernières semaines, l’accès à certaines zones où d’autres allégations d’exactions avaient été rapportées n’a pas été accordé aux équipes onusiennes.
BURKINA – L’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, renversé par un putsch fin janvier et en résidence surveillée depuis, a regagné son domicile à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l’AFP, ce jeudi 7 avril, sans qu’on sache s’il est libre de ses mouvements. Mercredi soir, un communiqué du gouvernement burkinabé indiquait qu’après trois de semaines de « concertations », M. Kaboré allait regagner son domicile dans la capitale, ajoutant que des mesures seraient prises « pour garantir sa sécurité ».
Accusé de ne pas avoir su endiguer la violence djihadiste qui mine le Burkina Faso depuis 2015, M. Kaboré a été renversé le 24 janvier par une junte militaire conduite par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd’hui chef de l’Etat. À l’occasion du sommet extraordinaire du 25 mars dernier, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement avait exprimé “sa préoccupation par rapport au maintien de Roch Marc Christian Kaboré” et avait exigé sa libération “inconditionnelle et sans délai ».
L’instance suprême de l’Institution régionale qui se réunissait à Accra pour statuer sur les situations au Mali, en Guinée et au Burkina Faso avait brandi des menaces.
Alors que la durée a été fixée à 3 ans par les autorités de la transitions, la CEDEAO a demandé un nouveau chronogramme acceptable au plus tard le 25 avril. Passé ce délai, l’organisation sous-régionale menace d’infliger des sanctions économiques et financières au pays des hommes intègres.
HAUT-KARABAKH – L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé, jeudi 7 avril, lancer des préparatifs de pourparlers de paix pour résoudre trois décennies de conflit dans la région du Haut-Karabakh, théâtre de deux guerres, dont l’une en 2020. La décision a été prise lors d’une rencontre organisée mercredi à Bruxelles entre le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, sous médiation du président du Conseil européen, Charles Michel. Après leurs pourparlers à Bruxelles, les deux dirigeants ont ordonné à leurs ministres des affaires étrangères respectifs de « commencer les préparatifs aux pourparlers de paix entre les deux pays », a annoncé ce jeudi la diplomatie arménienne dans un communiqué. Peuplée majoritairement d’Arméniens, la région montagneuse du Haut-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l’Azerbaïdjan au moment de l’effondrement de l’URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30 000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés azerbaïdjanais.
En novembre 2020, un conflit de six semaines a de nouveau opposé les deux anciennes républiques soviétiques, qui se battent pour le contrôle de la région. Il a pris fin avec un cessez-le-feu signé sous médiation russe. Cette guerre, qui a fait 6 500 morts, s’était soldée par une lourde défaite de l’Arménie.
SARAJEVO – La Bosnie-Herzégovine a commémore ce mercredi 6 avril le début du siège de Sarajevo, en 1992. Le 6 avril 1992, des milliers de citoyens de toutes les communautés du pays – des Bosniaques musulmans, des Croates, des Serbes, mais aussi tous ceux qui ne s’identifiaient pas à ces catégories nationales, par exemple parce qu’ils étaient issus de mariages « mixtes » – s’étaient rassemblés devant le Parlement pour célébrer la reconnaissance internationale de la Bosnie-Herzégovine en tant qu’État indépendant. C’est alors que les premiers snipers ouvrirent le feu sur la foule, faisant basculer Sarajevo dans un interminable siège. Il durera 44 mois jusqu’en février 1996. Trente ans plus tard, les images de ce siège qui avait bouleversé le monde sont gravées dans tous les esprits. À l’occasion des commémorations et quelques jours après la découverte, à la suite du retrait de troupes russes, de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha, les autorités locales n’ont pas manqué de faire le parallèle avec le conflit actuel.
SUISSE – Un Allemand de 38 ans a été abattu mercredi soir par la police près de Zürich en Suisse, après qu’il eut ouvert le feu sur les forces de l’ordre, blessant mortellement une femme qui l’accompagnait, selon un communiqué de la police. Ce ressortissant allemand, inconnu jusque-là des services de police du canton, était recherché depuis le 31 mars par les autorités, précise la police cantonale. Il avait enlevé un homme dans le canton de Zürich, qu’il avait toutefois rapidement relâché. Comme le suspect disposait d’armes à feu, la police a fait appel à une unité d’intervention une fois que le suspect avait été repéré à Wallisellen, une commune qui se trouve non loin de la capitale financière du pays alpin. L’unité d’intervention a tenté d’interpeller le suspect peu avant 20H00 (18H00 GMT), mais l’homme a brusquement sorti une arme à feu et a tiré. Selon la police, c’est à ce moment-là que la femme qui l’accompagnait a vraisemblablement été touchée. L’unité d’intervention a riposté, blessant mortellement le suspect. Les fusillades, y compris avec les forces de l’ordre, se produisent rarement en Suisse.
UE-HONGRIE – Bruxelles va lancer une procédure contre la Hongrie permettant de suspendre son accès aux fonds européens. La décision, annoncée par la présidente de la Commission européenne mardi au Parlement européen, a été accueillie par une salve d’applaudissements des eurodéputés qui dénonçaient la lenteur à agir et menaçaient de mener l’institution devant la justice européenne. La Hongrie est depuis longtemps dans les radars de Bruxelles. Une première procédure (tirée de l’article 7 du traité de l’UE) pour violations des valeurs européennes a été ouverte en 2018, sans véritable effet. Un nouveau mécanisme a donc été décidé en juillet 2019, malgré les résistances de Budapest et Varsovie (également dans la ligne de mire de Bruxelles). Il donne à la Commission le pouvoir de suspendre le versement de fonds européens dans des pays responsables de violations de l’État de droit. Pourraient être concernés plus de 40 milliards d’euros. La décision arrive presque deux mois après l’arrêt de la Cour de justice européenne confirmant la validité de l’instrument, contesté par Varsovie et Budapest. Pour l’instant, la Pologne est épargnée.
CANADA – Le gouvernement du Canada, quatrième producteur mondial de pétrole, a donné son accord à la construction d’un grand projet pétrolier controversé dans l’océan Atlantique, a annoncé, mercredi 6 avril, le ministre de l’environnement, Steven Guilbeault. Nommé Bay du Nord et porté depuis des années par le géant norvégien Equinor, il permettra d’exploiter un gisement situé à plus de mille mètres de profondeur et localisé à 500 kilomètres au large de Terre-Neuve. La mise en exploitation est prévue pour 2028. Il s’agira de la cinquième plate-forme pétrolière du genre au Canada. Elle permettra l’extraction d’environ 300 millions de barils de pétrole sur trente ans, selon l’entreprise. L’annonce a aussitôt provoqué une levée de boucliers des groupes environnementaux. « Approuver Bay du Nord est un autre pas vers un avenir invivable », a réagi Julia Levin, d’Environmental Defence, et une « gifle pour les climatologues, les communautés du Canada et du monde touchées par la crise climatique ».
MALAISIE – Une monitrice de plongée norvégienne a été sauvée jeudi après avoir été portée disparue au large de la Malaisie mais les recherches continuent pour retrouver ses trois compagnons dont une Française, ont indiqué les autorités. Kristine Grodem, 35 ans, a été détectée en mer par un bateau de passage à une distance importante du site où le groupe a disparu mercredi. Des hélicoptères, des bateaux et plusieurs dizaines de plongeurs participent aux recherches pour retrouver le reste du groupe, un Britannique de 46 ans et son fils, un Hollandais de 14 ans et une Française de 18 ans. La police a aussi révélé que le capitaine du bateau qui les avait conduit sur la zone de plongée a été arrêté après avoir été testé positif à des drogues.
La monitrice avait emmené le groupe près d’un ensemble de petites îles, Pulau Tokong Sanggol, à quelque 15 kilomètres de la côte quand l’accident s’est produit. Le groupe avait plongé en mer pendant 40 minutes. Mais quand les plongeurs ont refait surface, ils n’ont pas vu leur bateau et ont dérivé dans les forts courants, a indiqué le policier.
FRANCE- La deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte aux personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran. « Nous allons pouvoir ouvrir cette 2e dose de rappel pour les Français âgés de 60 ans et plus s’ils sont à six mois de leur dernière injection de rappel », sans qu’elle devienne obligatoire, a indiqué le ministre sur la radio RTL. Jusqu’ici, cette dose était réservée aux personnes de 80 ans et plus, une annonce faite par le Premier ministre Jean Castex mi-mars face au rebond de la pandémie. « On sait qu’une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80% le risque d’hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd’hui qu’il l’était avec les variants précédents et lorsqu’il n’y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose », a fait valoir Olivier Véran, s’appuyant sur une recommandation de la Haute autorité de santé. Cette mesure concerne 500.000 Français de 60 ans et plus qui sont à six mois ou plus de leur dernière injection.
OUGANDA – Le représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’Homme, Eamon Gilmore, a exprimé mercredi son inquiétude concernant des actes de torture envers des détenus et d’autres violations des droits humains en Ouganda, et appelé le président Yoweri Museveni à y mettre fin. Il était à Kampala deux semaines après que l’organisation Human Rights Watch (HRW) a demandé au gouvernement ougandais la fermeture des centres de détention illégaux utilisés par les services de sécurité pour réprimer l’opposition, dans un rapport documentant la torture pratiquée dans ces sites clandestins. « Nous exprimons notre préoccupation concernant des personnes torturées en détention. (Il est) nécessaire de mettre fin à cette pratique, et également nécessaire de demander des comptes à ceux qui sont responsables de ces tortures », a déclaré M. Gilmore lors d’une conférence de presse. « Nous avons aussi évoqué les disparitions forcées, les meurtres extrajudiciaires, et ce que l’on appelle les maisons sécurisées », a-t-il ajouté.
HRW a recueilli les témoignages de 51 personnes, dont 34 anciens détenus et témoins d’enlèvement, qui ont décrit les abus dont ils ont été victimes entre les mains de la police, de l’armée et des services de renseignement (ISO) entre avril 2019 et novembre 2021. Cette période a notamment été marquée par une féroce répression au moment des élections de janvier 2021, qui ont vu le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, réélu au terme d’un scrutin qualifié de « mascarade » par l’opposition.
AFRIQUE DU SUD – Un homme a été tué par des manifestants dénonçant l’inaction des autorités face aux violences et crimes dans un township de Johannesburg, a annoncé jeudi la police-sud-africaine. Selon la chaîne publique SABC et un autre média, la victime est un immigré zimbabwéen. Ce meurtre intervient alors que la colère populaire s’accroît contre la forte criminalité, parfois dirigée contre les immigrés accusés de la nourrir. Des manifestations ont commencé mercredi dans le township de Diepsloot, après l’annonce que sept personnes y avaient été tuées le weekend dernier. Des habitants, en colère contre la police, qui ne fait selon eux pas assez contre la criminalité, ont défilé dans les rues avec chants et pancartes, brûlé des pneus et campé devant le commissariat de police local. Dans la soirée, un petit groupe de manifestants s’est mis à faire du porte-à-porte pour vérifier les papiers d’identité des résidents, a indiqué la porte-parole de la police, Brenda Muridili. Alors qu’ils arrivaient devant une maison, un jeune homme en est sorti et s’est enfui, a-t-elle expliqué. « Ils l’ont poursuivi et malheureusement il a été tué », a-t-elle déclaré à la chaîne publique SABC. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné ce meurtre. « Nous ne fermerons les yeux sur aucune criminalité. Toute forme de criminalité impliquant la mort de quiconque n’est pas acceptable et nous prendrons des mesures pour la traiter », a-t-il dit à la presse.
UKRAINE – Dans la crainte d’une vaste offensive russe dans le Donbass, les évacuations, commencées mercredi, environ 1200 personnes de la région de Lougansk, ont continué aujourd’hui dans des conditions très difficiles en l’absence de tout cessez-le-feu. Les jours à venir seront pour les civils de l’Est de l’Ukraine « la dernière chance » d’évacuer la région, ont répété ce jeudi les autorités locales. « Toutes les villes libres de la région de Lougansk sont sous le feu ennemi », a alerté sur Facebook son gouverneur, Serguiï Gaïdaï, indiquant que les Russes « étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie ». « N’hésitez pas à évacuer », a-t-il martelé, après avoir assuré plus tôt sur Telegram que les autorités « n’autoriseront pas de deuxième Marioupol », en référence à cette ville portuaire du sud de l’Ukraine assiégée et dévastée par l’armée russe depuis fin février. La situation à Roubijne et Popasna, deux villes de la région de Lougansk, « se détériore », a-t-il ajouté. « Les évacuations sont compliquées » et « il n’y a pas un hôpital de la région qui soit toujours intact ». Une personne a été tuée dans un bombardement jeudi matin à Kreminna, une ville de 20.000 habitants située à 25 kilomètres au nord-ouest de Severodonetsk, a enfin annoncé M. Gaïdaï.
L’Ukraine a besoin des armes des pays de l’Otan « maintenant » pour repousser l’offensive russe, ou « ce sera trop tard », a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba lors d’une réunion de l’Alliance atlantique à Bruxelles. « Je ne doute pas que l’Ukraine aura les armes nécessaires pour combattre. La question c’est quand », a-t-il insisté après avoir rencontré ses homologues des pays de l’Otan, réclamant aussi avec la même urgence que les Occidentaux cessent d’acheter du pétrole et du gaz russes. « Soit vous nous aidez maintenant, et je parle de jours, pas de semaines, ou votre aide arrivera trop tard. Et beaucoup de gens vont mourir, beaucoup de civils vont perdre leurs maisons, beaucoup de villages vont être détruits si cette aide arrive trop tard », a-t-il ajouté devant la presse. Nul doute que l’Otan fournira des armes, mais le problème sera l’acheminement : le Donbass est à 1 000 kilomètres de la Pologne ; les blindés devront être transportés par trains et devenir des cibles pour l’aviation russe.
Alors que les Européens n’avaient pas encore annoncé les nouvelles sanctions, le Parlement européen a réclamé ce matin dans une résolution adoptée l’imposition d’un embargo « total et immédiat » sur les importations « de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz » russes. La résolution a été votée par 513 eurodéputés (22 voix contre, 19 abstentions). « C’est un moment très important et une étape significative. La position du Parlement est claire et envoie le plus fort des messages de soutien à ceux qui se trouvent sur la ligne de front », a commenté la présidente de l’institution, Roberta Metsola, après le vote de cette résolution non contraignante. Avec cette résolution, les eurodéputés demandent également « d’intensifier les livraisons d’armes à l’Ukraine ».
A Marioupol, qui n’est pas encore tombée, les séparatistes prorusses de l’Est de ont admis combattre encore des milliers d’Ukrainiens et que prendre le contrôle de la cité portuaire « prendrait du temps ». Les combats se concentrent sur le site d’une vaste zone industrielle sidérurgique du groupe Azovstal et dans le port, selon Edouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk. Les forces ukrainiennes « se sont préparées, elles connaissent mieux le terrain que nous, ça n’a aucun sens d’évoquer une date ou un calendrier » pour achever la conquête de Marioupol, a-t-il ajouté. Selon lui, les forces russes et séparatistes doivent trouver et bloquer tous les accès aux artères souterraines et attendre la reddition des forces ukrainiennes. La prise de ce port est stratégique pour la Russie car elle lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, annexée en 2014, et la région sous contrôle séparatiste et le territoire russe. L’OMS a demandé l’accès à Marioupol.
A ce stade, les négociations semblent illusoires. Kiev a appelé Moscou à « réduire son degré d’hostilité » dans les négociations après que la Russie a accusé l’Ukraine de revenir sur des propositions faites durant leurs pourparlers fin mars à Istanbul. « Si Moscou veut montrer qu’il est prêt au dialogue, il doit réduire son degré d’hostilité », a déclaré sur Twitter un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, également membre de la délégation ukrainienne en charge des discussions avec la Russie. Un peu plus tôt, la Russie avait déploré que l’Ukraine ait « présenté au groupe de négociateurs un projet d’accord dans lequel il est évident qu’elle revient sur les dispositions les plus importantes déterminées le 29 mars à Istanbul ». « Cette incapacité une fois de plus à trouver un accord négocié démontre les véritables intentions de Kiev, sa ligne visant à faire s’éterniser voire à faire échouer les négociations, en rejetant les ententes qui avaient été trouvées », avait fustigé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Selon lui, dans le texte des propositions faites en Turquie, la partie ukrainienne avait exclu la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014, des garanties de sécurité et d’intégrité territoriale que réclame Kiev. Or, dans un nouveau document présenté mercredi, cette partie aurait disparu. Néanmoins, a-t-il dit, la Russie « poursuit le processus de négociations », faisant état de son propre projet d’accord sans en révéler le contenu. A Bruxelles, Dmytro Kouleba l’a accusé d’être « complice des crimes » commis par l’armée russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine car « il justifie les bombardements d’un hôpital à Marioupol et les crimes de guerre commis à Boutcha et dans d’autres villes et villages d’Ukraine ».
Dans le nord de l’Ukraine, les Russes poursuivent leur désengagement. Leurs forces ont notamment complètement quitté le district de Sumy, au nord-ouest de Kharkiv. Situés loin du front, Lviv et l’ouest sont rarement visés par des bombardements depuis le début de l’invasion russe
