
ALGÉRIE – Jeudi 26 mai à Rome, lors d’une conférence de presse avec son homologue italien, le président Tebboune a dévoilé les ambitions de l’Algérie qui veut exporter outre le gaz, de l’électricité à l’Italie et l’Europe d’une façon générale.
« Nous avons proposé la réalisation d’un câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie, à travers lequel nous pourrons approvisionner l’Italie et une partie de l’Europe en énergie électrique », a proposé Abdelmadjid Tebboune.
Le président de la République a fait état d’une possibilité de produire de l’hydrogène vert en Algérie et de l’exporter en Italie. Dans le domaine de la défense, le chef de l’Etat a exprimé la volonté de l’Algérie de développer un partenariat dans la construction navale avec l’Italie.
En marge de cette visite, Sonatrach et Eni ont annoncé la signature d’un nouvel accord pour le développement de champs gaziers en Algérie et des projets de « décarbonation dans l’hydrogène vert ».
Le 11 avril dernier, le groupe public algérien Sonatrach et le groupe italien Eni ont signé un accord à Alger pour l’augmentation de 9 milliards de m3 de gaz algérien par an vers l’Italie.
MAROC – Dans sa récente note de conjoncture, la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE) a relevé que le tourisme marocain est en redressement, favorisé par le retour progressif de visiteurs, tant étrangers que des Marocains résidant à l’étranger.
À fin avril, les postes-frontières ont enregistré 1,5 million de touristes soit une hausse de 215 % par rapport à la même période de l’année dernière. Dans le détail, le nombre de touristes étrangers a grimpé de 428 %, alors que celui des MRE a augmenté de 129 %.
Cette performance a été rendue possible grâce à la réouverture des frontières nationales à partir du 7 février dernier, l’amélioration de la situation sanitaire et la mise en œuvre d’un programme d’urgence d’un montant de 2 milliards de dirhams (MMDH) pour soutenir le secteur, souligne la note, selon laquelle cette tendance reste toutefois en deçà des chiffres réalisés en 2019.
Selon les données officielles, les établissements classés ont également enregistré une amélioration de 19,8 % des nuitées, à fin février, sous l’effet d’une hausse de +33,1 % pour les non-résidents et de 15,5 % pour les résidents.
SYRIE-TURQUIE – Annoncés il y a quelques jours par le président Recep Tayyip Erdogan, les plans en vue d’une incursion transfrontalière ont été avalisés, jeudi 26 mai, par le conseil de sécurité, composé de dirigeants civils et militaires. Aucune date n’a été donnée, mais le communiqué publié à l’issue de la réunion ne laisse aucun doute. « Les opérations existantes et nouvelles à mener visent à débarrasser nos frontières sud de la menace terroriste. »
Les « opérations existantes » sont celles que l’armée turque mène actuellement dans le nord de l’Irak, afin d’en déloger le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, autonomiste, interdit en Turquie), contre lequel Ankara est en guerre depuis quarante ans. Celles « à mener » auront pour théâtre le nord de la Syrie. Elles viseront à en chasser les combattants kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), soutenus par les Etats-Unis, mais considérés comme des « terroristes » par la Turquie. Le président Erdogan l’a dit, « il faut finir ce qui a été commencé ». A savoir, prolonger la « zone de sécurité », profonde de trente kilomètres, conquise par l’armée turque et ses supplétifs syriens, au fil des précédentes interventions (2016, 2018, 2019). Il s’agit de prendre le contrôle de la bande de terre qui reste, longue de quatre cent cinquante-huit kilomètres entre la région d’Afrin, conquise par les Turcs en 2018, et la ville de Kamechliyé, dans l’Est, où l’armée russe possède une base aérienne.

LIBAN – La grève des hôpitaux privés, débutée jeudi, s’est poursuivie aujourd’hui, vendredi, pour dénoncer la crise subie de plein fouet par le personnel médical. En cause notamment : l’accès restreint aux liquidités, dans un secteur devenu dépendant des ressources en cash.
À l’hôpital libanais de Geitaoui, comme ailleurs dans le pays, le personnel soignant a déserté les couloirs, d’ordinaires bondés, où une nouvelle grève a été décrétée. Si les urgences restent ouvertes et les dialyses maintenues, les rendez-vous moins pressants ont, eux, été décalés. À l’origine de cette grève, la crise que subissent les hôpitaux et qui inclut notamment un manque d’accès aux liquidités, alors que les dépenses du système médical se font essentiellement en cash. Une situation qui pèse lourd sur le personnel, dont une partie a déjà fui le pays. S’ajoute à cela l’augmentation faramineuse des frais de santé, qui dissuade de nombreux patients à consulter, au risque de se mettre en danger.
En l’absence de réaction officielle à ce combat mené depuis plus de deux ans, une centaine de médecins et d’infirmiers se sont réunis devant la Banque du Liban pour exprimer leur colère et obtenir gain de cause.
LIBAN- La livre libanaise poursuit sa trajectoire descendante avec le franchissement du seuil des 37 000 LL/USD ce vendredi. Pour rappel, la valeur de la livre libanaise atteignait encore 32 000 LL/USD en début de semaine et 36 000 LL/USD tout juste hier. Désormais, le seuil des 38 000 LL/USD pourrait même être pulvérisé dans les prochaines heures. Le prix du pain arabe a augmenté d’environ trente pour cent.
ISRAËL – Les troupes israéliennes ont arrêté ce vendredi matin deux Palestiniens qui tentaient de passer en Israël depuis la bande de Gaza, a déclaré l’armée. Selon Tsahal, les deux hommes étaient en possession de deux grenades et d’un couteau lorsqu’ils ont été appréhendés au sud de la frontière. L’armée n’a pas précisé si les suspects avaient réussi à franchir la barrière lorsqu’ils ont été capturés.
En mars, trois Palestiniens portant des couteaux, des bouteilles d’essence et des briquets ont été arrêtés par des soldats israéliens après avoir tenté de traverser la frontière. Israël a installé des barrières et des murs dotés d’outils de haute technologie pour protéger sa frontière avec Gaza, mais des brèches subsistent dans les clôtures en acier qui entourent la bande de Gaza. Ces brèches sont exploitées par les Palestiniens de Gaza pour entrer illégalement sur le territoire israélien.
ABU AKLEH – Jeudi soir, le procureur en chef de l’Autorité palestinienne, Akram al-Khatib, a dévoilé lors d’une conférence de presse à Ramallah les conclusions de son rapport. Selon ce rapport, Shireen Abu Akleh a été la cible d’une balle de calibre 5.56 mm tirée par un Ruger M40, un fusil de précision américain.

La journaliste américano-palestinienne portait une veste pare-balles sur laquelle était inscrite le mot « presse » et un casque de protection lorsqu’elle a été atteinte d’une balle juste sous la coupe de son casque. Un autre journaliste sur place a été blessé par balle. Et trois autres balles ont atteint un arbre à proximité, a indiqué le procureur, affirmant que les cinq projectiles provenaient de la même arme.
Selon un journaliste de l’AFP sur place, aucun combattant palestinien ne se trouvait à proximité du groupe de reporters postés sur une zone ouverte à l’entrée du camp.
D’après le procureur palestinien, une jeep des forces israéliennes se trouvait à 200 mètres des journalistes et les balles ont été tirées à environ 170-180 mètres.
« Les traces sur l’arbre sont concentrées à une hauteur de 127 à 178 cm, ce qui indique que le tireur vise les parties supérieures du corps dans le but de tuer », a-t-il déclaré. Des traces de trois balles sont d’ailleurs encore visibles dans le tronc de l’arbre, a constaté cette semaine une équipe de l’AFP. « L’ensemble de ces faits : le type de projectile, l’arme, la distance, le fait qu’il n’y avait aucun obstacle à la vision et qu’elle portait une veste de presse (…) nous porte à conclure que (Shireen) Abu Akleh a été la cible d’un meurtre. La seule source de tirs était les forces d’occupation israéliennes », a-t-il ajouté. Dans une enquête diffusée un peu plus tôt, la chaîne américaine CNN pointait aussi en direction d’une responsabilité israélienne.
ETHIOPIE – Les autorités éthiopiennes ont arrêté plus de 4.000 personnes dans la région d’Amhara, dans le nord du pays, ont indiqué lundi les médias d’État locaux, dans le cadre d’une vaste campagne de répression contre les miliciens, les opposants et la presse. Plus de 200 des suspects sont accusés de meurtre, a déclaré Desalegne Tasew, responsable de la sécurité de l’Etat d’Amhara, à l’Amhara Media Corporation, les accusant de mener des « activités illégales » pour le compte du groupe paramilitaire Fano. Le motif de l’arrestation des autres personnes n’a pas été précisé. Tasew n’a fourni aucune preuve permettant d’étayer les accusations de meurtre. Reuters n’a pas pu vérifier de manière indépendante ces accusations. L’Amhara est la deuxième région la plus peuplée d’Ethiopie, et une circonscription clé pour le Premier ministre Abiy Ahmed.
Les forces amhara et la milice Fano ont soutenu les troupes fédérales d’Abiy contre les forces rebelles du nord du Tigré lorsque des combats ont éclaté dans cette région en 2020, mais les relations entre certains hauts responsables d’Amhara et le gouvernement central se sont dégradées depuis lors.
AFRIQUE DU SUD – Faire passer l’économie sud-africaine dominée par le charbon sur une base plus verte nécessitera au moins 250 milliards de dollars au cours des trois prochaines décennies, selon un rapport publié en marge du Forum économique mondial jeudi.
Environ la moitié de l’investissement total, soit 125 milliards de dollars, est nécessaire pour accélérer les projets d’énergie éolienne et solaire, alors que le pays met en veilleuse les centrales à charbon qui fournissent actuellement la majeure partie de ses besoins énergétiques, indique le document de consultation. Le rapport a été produit par des universitaires de l’université sud-africaine de Stellenbosch, en collaboration avec la Blended Finance Taskforce, un organisme créé en 2017 pour aider à mobiliser des capitaux privés à grande échelle dans le but de mettre fin à la pauvreté, conformément aux objectifs de développement durable des Nations unies.
L’Afrique du Sud est le 12e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde et le plus grand en Afrique. En novembre, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Union européenne ont convenu de proposer une enveloppe de 8,5 milliards de dollars pour aider l’Afrique du Sud à accélérer sa transition du charbon, bien que les détails exacts et les délais soient encore en discussion.
Outre la mise en place de projets et d’infrastructures renouvelables, des fonds sont également prévus pour les usines à gaz et la flexibilité énergétique, de nouvelles lignes de transmission ainsi que la garantie que des milliers de travailleurs du charbon dont les emplois sont menacés seront requalifiés,
INSOLITE – C’est une affaire peu banale qui a fini par se hisser dans les colonnes des journaux les plus sérieux d’Afrique du Sud. Fin avril, un tribunal de Roodeport, près de Johannesburg, a condamné un homme à huit ans de prison pour avoir violé un chien. Une peine d’une sévérité inédite dans le pays, souligne l’hebdomadaire Mail & Guardian, qui raconte la longue bataille judiciaire d’une famille de Soweto déterminée à ne pas laisser le crime impuni.
L’affaire remonte à 2020. Un soir de novembre, Fred Sithole est réveillé par un voisin qui l’alerte de la présence d’un homme dans son jardin. Le père de famille surprend l’individu au côté d’un chiot qu’il vient d’offrir à sa fille de 15 ans. Escorté par des habitants jusqu’au commissariat, l’homme est relâché quand les policiers refusent d’enregistrer la plainte. “Ça nous a choqués […] Pour eux, c’est juste un chien”, raconte le propriétaire de l’animal dans le Mail & Guardian.
Dans la foulée, il emmène le chiot dans une clinique vétérinaire associative. Fondatrice de Claw (Community Led Animal Welfare), Cora Bailey lui fait la promesse “d’obtenir justice” et le met en garde sur le risque de voir l’homme qui s’est attaqué à son animal s’en prendre à des individus vulnérables, comme les enfants.
L’association contacte la NSPCA, l’équivalent de la SPA en Afrique du Sud, qui possède sa propre unité d’enquête. L’organisation examine l’animal qui souffre de traumatismes. La responsable de la cellule d’enquête, Wendy Willson, collecte des preuves avant de ramener le chiot au poste de police pour obtenir des prélèvements ADN. Elle aussi met en garde contre le risque de passage à l’acte sur des personnes fragiles. Il lui faudra batailler dix-huit mois avant d’obtenir un procès.
“Aucune distinction ne doit être faite entre le viol d’un animal et celui d’un être humain. Les tribunaux ont le devoir de protéger les animaux victimes et d’imposer des sanctions appropriées et d’éviter que les gens se fassent justice eux-mêmes”, a finalement estimé le juge E. Van Niekierk pour justifier la lourdeur de la peine. “C’est la première fois qu’une telle condamnation est prononcée dans le pays, ça montre la sévérité de ces abus sexuels qui ne peuvent pas et ne seront pas tolérés”, salue l’enquêtrice Wendy Willson.

CHINE – La Chine s’est estimée calomniée ce vendredi par le discours du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a jugé, jeudi, que Pékin posait «le risque le plus sérieux de remise en cause de l’ordre international». Le but de ce discours était «d’endiguer et de bloquer le développement de la Chine et de maintenir l’hégémonie et la puissance américaines», a estimé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Dans un discours très attendu sur la Chine, le secrétaire d’État de Joe Biden a estimé que Washington était engagé dans une vigoureuse compétition avec Pékin dans le but de préserver l’ordre mondial, mais a démenti toute volonté d’entrer dans une nouvelle «guerre froide».
Ce discours a «répandu de fausses informations, exagéré la menace chinoise, il s’est ingéré dans les affaires intérieures de la Chine et a calomnié sa politique intérieure comme extérieure», a dénoncé Wang Wenbin devant la presse. «La Chine fait part de son fort mécontentement et de sa ferme opposition», a-t-il ajouté.
CORÉE DU NORD – La Chine et la Russie ont mis jeudi 26 mai leur veto au Conseil de sécurité de l’ONU à une résolution des États-Unis imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord pour ses tirs de missiles balistiques, affichant avec éclat la division de l’instance au risque d’en faire profiter Pyongyang. Les 13 autres membres du Conseil ont voté en faveur du texte qui prévoyait notamment une réduction des importations de pétrole brut et raffiné par Pyongyang. En coulisses, plusieurs alliés de Washington ont déploré l’insistance américaine à organiser un vote en sachant que la Chine et la Russie utiliseraient leur veto. Pour les Américains, ne rien faire était «pire que le scénario de deux pays bloquant la résolution», a expliqué un ambassadeur sous couvert d’anonymat.
Depuis 2017, année au cours de laquelle le Conseil avait adopté à l’unanimité trois séries de sanctions lourdes, «la retenue et le silence du Conseil n’ont pas éliminé ni même réduit la menace», a souligné l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, en justifiant sa démarche. «Au contraire, la Corée du Nord a été enhardie par l’inaction de ce Conseil», a-t-elle estimé. Son homologue chinois, Zhang Jun, lors d’un échange tendu avec la diplomate américaine, a accusé les Etats-Unis d’avoir voulu un «échec» et d’avoir «éloigné le Conseil du dialogue et de la conciliation».
POLOGNE-UE – La Diète de Pologne a adopté, jeudi 26 mai, le projet de loi présidentiel visant à supprimer la chambre disciplinaire de la Cour suprême. C’était l’une des conditions posées par la Commission européenne pour débloquer les 36 milliards d’euros du plan de relance européen post-Covid dus à la Pologne. La manne était retenue depuis près d’un an en raison du refus de Varsovie de se conformer aux exigences de Bruxelles en matière de respect de l’Etat de droit.
Jeudi après-midi, avant même le vote, le porte-parole de la majorité nationale conservatrice du PiS (Droit et justice), Radoslaw Fogiel, a affirmé que le feu vert de l’exécutif européen était acquis. « Un accord a été trouvé. Les négociations sont finies, a-t-il déclaré. La Commission européenne a accepté un certain compromis. La Pologne réforme l’aspect disciplinaire de son système judiciaire et la Commission essaiera de ne pas interférer là où elle n’a pas de compétence et ne devrait pas en avoir. » La nouvelle devrait être officialisée lors de la visite, le 2 juin, à Varsovie, de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. L’exécutif européen semble ainsi avoir cédé à la pression résultant de la nouvelle donne géopolitique née de la guerre russo-ukrainienne.

GRANDE BRETAGNE – Après des mois de tergiversations, le Royaume-Uni s’est finalement résolu à taxer les profits des géants de l’énergie pour financer de nouvelles mesures face à la hausse du coût de la vie. Alors que l’inflation pourrait dépasser les 10 % dans les prochains mois, le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, a dévoilé un plan d’aides de 15 milliards de livres, en grande partie ciblé sur les ménages modestes. Pour financer ce plan, il a fait une nouvelle entorse au principe de faible taxation – marque de fabrique historique des Tories – en annonçant une taxe exceptionnelle de 5 milliards de livres sur les géants de l’énergie. Les producteurs de gaz et de pétrole verront leurs profits ponctionnés à hauteur de 25 %. Ils bénéficieront en échange d’un mécanisme de soutien à l’investissement leur permettant de récupérer, pour 1 livre sterling investie, 90 centimes en crédit d’impôt. C’est le troisième pays européen à s’engager sur cette fois de la taxation des producteurs d’énergie après l’Italie et la Hongrie.
Dans l’opposition travailliste, la chancelière de l’ombre, Rachel Reeves, n’a pas boudé son plaisir à la perspective que les conservateurs adoptent cette taxe sur les géants pétroliers. « Il n’y a aucun doute sur qui gagne la bataille des idées en Grande-Bretagne. C’est le Labour ! », a-t-elle lancé.
BURKINA – Une cinquantaine de civils sont morts mercredi après un assaut mené contre la commune de Madjoari, dans l’est du pays, ont annoncé jeudi 26 mai les autorités locales. Ces attaques, attribuées à des jihadistes armés contre des civils et des militaires, se multiplient ces dernières semaines dans le pays.
Celle commise mercredi est la plus sanglante depuis l’attaque perpétrée il y a près d’un an à Solhan, dans le nord-est, qui avait fait 132 morts. « Des habitants de Madjoari », localité placée sous blocus de jihadistes et qui tentaient de la quitter, « ont été pris pour cible » près d’un pont « par des individus armés non identifiés », a indiqué le gouverneur de la région de l’Est dans un communiqué. « Le bilan provisoire » fait état « d’une cinquantaine de personnes tuées », a-t-il dit.
Comme d’autres communes du nord et de l’est du Burkina, telles que Djibo et Titao, celle de Madjoari a été placée sous blocus par les jihadistes qui frappent ces régions. L’armée parvient parfois à y faire parvenir des convois de ravitaillement.
MALI – En en marge du Forum de Bamako – dont le thème est : « Femmes, paix, sécurité et développement en Afrique » – l’imam Mahmoud Dicko s’est exprimé. Une intervention très remarquée, puisqu’il s’est étonné de l’intitulé de cette rencontre alors que le Mali traverse une crise.
Lorsque l’imam Mahmoud Dicko prend le micro, il affirme clairement qu’il veut parler de la crise malienne. Pour lui, les dirigeants actuels au pouvoir à Bamako et la communauté internationale sont en partie responsables de la situation que traverse son pays.
« L’arrogance de nos dirigeants, je le dis ici, je vais sortir et ils vont m’interpeller, mais je le dirais, leur arrogance et l’orgueil de la communauté internationale, c’est le peuple malien qui est en train de payer ça. C’est extrêmement grave », tance-t-il.
Et très rapidement, il pointe également du doigt la classe politique locale : « Une classe politique moribonde, qui ne bouge pas, qui n’existe plus. Une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire. Aujourd’hui, le peuple est trimbalé entre des gens qui veulent une transition indéfinie, des gens qui ont des principes tuent au nom de ces principes. Le peuple malien, l’Afrique entière doit assister à sa destruction, à son effondrement sans lever le petit doigt ? Je crois que l’histoire retiendra cela. » Les partisans de l’imam Mahmoud Dicko préviennent : désormais, on l’entendra parler de plus en plus de la situation du pays afin, disent-ils, de « défendre les populations ».

RDC- Plus de 72.000 personnes ont fui leurs maisons en huit jours dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour échapper aux combats entre l’armée et les rebelles du M23, a alerté vendredi le Haut- commissariat aux réfugiés (HCR). Deux ONG, le Comité international de secours (IRC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), ont de leur côté chiffré à 37.000 le nombre de déplacés en quatre jours dans la même région, soulignant le besoin urgent d’aide humanitaire pour ces dizaines de milliers de personnes.
Les affrontements ont repris récemment dans le territoire de Rutshuru, théâtre habituel des combats avec le M23, et se sont étendus cette semaine au territoire voisin de Nyiragongo, plus proche de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. « Le HCR est profondément préoccupé par les besoins urgents et importants de plus de 72.000 personnes déplacées » par les combats depuis le 19 mai, écrit l’agence onusienne dans un communiqué.
Depuis novembre dernier, au moins 170.000 civils ont été chassés de chez eux par des combats dans l’est de la RDC, précise le HCR, qui ajoute qu’« au moins 1,9 million de personnes sont déplacées dans le Nord-Kivu », province frontalière du Rwanda et de l’Ouganda. Au total, la RDC compte 5,6 millions de déplacés, un record en Afrique.
CANADA – La police de Toronto a abattu un homme armé qui se trouvait jeudi 26 mai dans l’après-midi à proximité d’une école primaire. Un incident qui a incité plusieurs écoles voisines à fermer par précaution, ont déclaré les autorités de la ville. Des officiers de police, répondant à un signalement faisant état d’un homme armé dans le secteur, ont ouvert le feu après que l’homme les a confrontés, a déclaré le chef de la police de Toronto, James Ramer, lors d’une conférence de presse. Il n’a donné aucun détail supplémentaire, invoquant l’enquête en cours.
L’homme a été abattu alors qu’il se trouvait à une centaine de mètres d’une école primaire. Toutes les mesures de confinement imposées aux établissements scolaires ont été levées quelques heures plus tard, selon le conseil scolaire du district de Toronto.
FRANCE – Depuis le 29 septembre 2021, la procréation médicalement assistée (PMA) est désormais possible pour toutes les femmes, dans le cadre de la loi sur la bioéthique. Huit mois après son lancement, selon les chiffres publiés par le comité de suivi, le dispositif connaît un succès grandissant, au-delà des prévisions.
Ainsi, pour le 1er trimestre 2022, il y a eu 5126 demandes au total. Et l’une des surprises majeures : les femmes seules sont plus nombreuses que les couples de femmes à demander une assistance médicale à la procréation. Elles représentent 53% des demandes contre 47% pour les couples de femmes.
Comme l’autorise également la loi, la conservation de ses gamètes sans motif médical séduit de plus en plus de femmes. Les demandes de gel des ovocytes de la part de femmes qui n’ont pas de problème médical explosent : elles ont presque doublé par rapport au dernier trimestre de l’année dernière, soit plus de 2500 dossiers déposés. Revers de la médaille : les délais d’attente s’allongent. Il faut attendre plus d’un an avant d’être pris en charge dans un centre.
Autre bonne surprise de ce bilan sur les trois premiers mois de l’année : les dons de spermatozoïdes sont en hausse par rapport à l’an dernier. L’accès aux origines qui sera bientôt ouvert aux enfants issus de dons à leur majorité n’a visiblement pas effrayé les volontaires.

FRANCE – Elisabeth Borne a réuni tous ses ministres à Matignon, ce vendredi 27 mai, pour fixer sa feuille de route. A la sortie de la réunion, la cheffe du gouvernement a expliqué devant la presse que le pouvoir d’achat, la santé et le climat seront les trois « urgences » auxquelles son équipe va devoir s’atteler. « Les premières semaines de notre action doivent être consacrées à répondre aux urgences des Français », a plaidé Mme Borne, qui a assuré que le pouvoir d’achat était la première de ses priorités. « Nous sommes convenus qu’il ne devait y avoir ni oubliés ni angles morts, a-t-elle souligné devant la presse. Outre les retraités, les salariés, les indépendants, les agents publics, j’ai demandé à mes ministres d’avoir une attention particulière pour les étudiants. » Outre la question du pouvoir d’achat, celle des hôpitaux qui font face à une pénurie de personnel a également été évoquée par Mme Borne. La première ministre a demandé, vendredi, aux « ministres concernés » de lui « faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l’été ». Enfin, la cheffe du gouvernement a dit vouloir mener le « chantier » de la planification écologique « à marche rapide », appelant tous les ministères à « se mobiliser » et « participer ». La première ministre, qui a donné « trois mots d’ordre : rapidité, efficacité et résultats ».
KINDER – Des millions de produits Kinder, représentant plus de 3.000 tonnes, ont été retirés du marché en France au total après de nombreux cas de salmonellose en Europe, avec un « impact financier » de « plusieurs dizaines de millions d’euros », a annoncé le directeur général France de Ferrero dans un entretien au Parisien publié ce jeudi « Cette crise nous fait mal au cœur. Il s’agit du plus gros rappel de produits de ces 20 dernières années. Et il concerne la marque préférée des Français », déclare Nicolas Neykov, qui prend la parole pour la première fois depuis le début du scandale sanitaire. « D’après nos enquêtes », la contamination proviendrait « d’un filtre situé dans une cuve à beurre laitier » de l’usine d’Arlon en Belgique et aurait été provoquée « soit par des matières premières contaminées, soit par des personnes », selon lui. Le scandale sanitaire aurait causé la perte de « 40% du chiffre d’affaires » sur la période de Pâques pour le groupe.
L’usine d’Arlon, dans les Ardennes belges, d’où sont issus les produits Kinder incriminés, a été mise à l’arrêt début avril. Tous les produits fabriqués sur ce site (Kinder Surprise, Kinder Mini Eggs, Kinder Surprise Maxi 100g et Kinder Schoko-Bons) ont été rappelés. Au cours de son interview au Parisien, M. Neykov a annoncé que désormais 50% des contrôles sanitaires seraient « réalisés par un laboratoire extérieur homologué » alors que pour l’heure tout repose sur un système d’auto-contrôle interne.
ETATS-UNIS – La flambée des prix a ralenti aux Etats-Unis en avril, selon l’un des principaux indices d’inflation dans le pays publié vendredi, tandis que les ménages ont modéré leurs dépenses, mais moins qu’attendu. L’inflation s’est élevée à 6,3% sur un an en avril, contre 6,6% en mars, selon l’indice PCE du département du Commerce, et, sur un mois, le ralentissement est encore plus marqué, à 0,2% contre 0,9% le mois passé. Cet indicateur, mesure préférée de la Banque centrale américaine (Fed) pour jauger l’inflation, avait atteint en mars un sommet depuis 40 ans.
L’autre indicateur d’inflation, l’indice CPI, publié par le département du Travail et utilisé notamment pour le calcul des retraites, a lui aussi un peu ralenti en avril, à 8,3% sur un an, après avoir atteint en mars 8,5%, son plus haut niveau depuis 1982. Hors alimentation et énergie, l’inflation dite sous-jacente est stable sur un mois, à 0,3%, et ralentit sur un an, à 4,9% (contre 5,2% le mois dernier). Quant aux revenus, ils ont progressé de 0,4%, un peu moins qu’en mars (0,5%).
Touchés par l’inflation, les Américains ont ralenti leurs dépenses par rapport au mois précédent. Celles-ci ont augmenté de 0,9%, quand elles avaient grimpé de 1,4% en mars, selon des données révisées en hausse. Les analystes attendaient cependant un ralentissement plus fort, et tablaient sur +0,6%.

UKRAINE – Les séparatistes prorusses de Donetsk ont affirmé ce vendredi avoir conquis la localité de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, un important nœud ferroviaire qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk. Sur son compte Telegram, l’Etat-major de la défense territoriale séparatiste de Donetsk a indiqué avoir «pris le contrôle complet» de Lyman avec le soutien des forces armées russes. Pour l’heure, l’armée russe n’a pas fait de commentaires et l’AFP n’a pas pu vérifier ces revendications de source indépendante.
Lyman est un important noeud ferroviaire situé au nord-est de la ville symbole de Sloviansk, reprise aux séparatistes prorusses par Kiev en 2014, et de Kramatorsk, la capitale de la partie de la région de Donetsk (est) sous contrôle ukrainien. La prise de Lyman permettrait de lever un obstacle vers Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en marquant un progrès dans la tentative d’encercler Severodonetsk et Lyssytchansk, deux autres importantes villes ukrainiennes situées plus à l’est.
«Une dizaine» de personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une frappe russe vendredi sur un terrain militaire à Dnipro, grande ville industrielle du centre-est de l’Ukraine, a annoncé le responsable de la défense territoriale de la ville. «Des missiles Iskander ont frappé un champ de manœuvre de la Garde Nationale. On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés», a déclaré Guennadi Korban à la chaîne locale Dnipro TV.
La guerre totale de l’Occident…
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé aujourd’hui «une guerre totale» occidentale contre la Russie et estimé que celle-ci allait durer «longtemps». «L’Occident a annoncé une guerre totale contre nous, contre le monde entier russe», a déclaré Sergueï Lavrov, lors d’une réunion avec des responsables de régions russes. «On peut dire avec certitude que cette situation est avec nous pour longtemps», a-t-il estimé.
«Les Etats-Unis et leurs satellites doublent, triplent, quadruplent leurs efforts pour endiguer la Russie, en utilisant un instrumentaire très large: en commençant par les sanctions économiques unilatérales jusqu’à une propagande profondément mensongère dans l’espace médiatique mondial», a martelé le ministre, dénonçant une «russophobie sans précédent». Il s’en est aussi pris à «la culture dite de “l’annulation”» («cancel culture» en anglais), assurant que les Occidentaux interdisaient les classiques: Tchaïkovski et Dostoïevski, Tolstoï, Pouchkine.
Des élus communistes critiquent
La scène, inédite, s’est déroulée ce matin lors d’une réunion de l’Assemblée locale de Primorié, dans l’Extrême-Orient russe. Le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF), s’est levé et a lu une adresse au président Vladimir Poutine, en dépit de plusieurs tentatives d’autres élus et du gouverneur de la région, également présent à la réunion, de le faire taire. «Nous comprenons que si notre pays ne cesse pas l’opération de guerre, il y aura de plus en plus d’orphelins. Au cours de l’opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays», a-t-il déclaré, selon la vidéo de la séance publiée sur le compte YouTube de l’assemblée. «Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes», a-t-il conclu, recueillant quelques applaudissements.
Le gouverneur de la région, Oleg Kojemiako, a ensuite demandé de priver de parole Leonid Vassioukevitch et un autre député communiste qui l’avait soutenu après sa prise de parole, les accusant de «discréditer l’armée russe (…) qui se bat contre le nazisme», selon la vidéo également mise en ligne par le journal Kommersant. Ces deux députés ont ensuite été privés de droit de vote par l’Assemblée pour la journée, à 27 voix pour et 5 contre. Le chef du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues et promis des «mesures (de représailles) les plus fermes».
Plus de 4 000 civils tués
Plus de 4 000 civils ont été tués en Ukraine depuis l’invasion russe du 24 février et ce bilan humain est selon toute probabilité beaucoup plus lourd, annonce le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH). Au total, 4 031 personnes ont été tuées et 4 735 ont été blessées, selon le HCDH, qui a déployé plusieurs dizaines d’observateurs dans le pays. Parmi ces 8 766 victimes civiles, 670 (129 morts et 541 blessés) se trouvent en territoire contrôlé par les prorusses. La plupart des décès sont imputables à des tirs d’artillerie ou des bombardements aériens, ajoute le Haut-Commissariat, qui n’identifie pas les responsables présumés.
Au total, 6 659 220 Ukrainiens ont fui leur pays depuis le 24 février, selon les chiffres du HCR. Parmi eux, plus de 3,5 millions se sont dirigés vers l’ouest, en Pologne. « Selon les dernières données dont nous disposons (…), 2,9 millions de réfugiés se sont déplacés par-delà les pays voisins de l’Ukraine », a affirmé Shabia Mantoo, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève. Le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens dans les pays non voisins se trouvaient en Allemagne, en République tchèque et en Italie, selon l’agence de l’ONU.
La Pologne reste le principal pays d’arrivée. Au début de mars, chaque jour, environ 100 000 réfugiés arrivaient à la frontière polonaise. Leur nombre a diminué, pour atteindre environ 20 000 au cours du mois de mai.
