Jeudi dernier, une cour d’appel de New York annulait son amende de 464 millions de dollars pour fraude fiscale qu’elle jugeait disproportionnée, tout en reconnaissant sa culpabilité. « Victoire totale » tonnait Donald Trump qui se vantait d’être « parfait » et arborait vite une casquette sur laquelle on lisait « Trump was right about everything », Trump avait raison sur tout.
Une attitudes récurrente décrite notamment dans l’Art du deal, écrit par son « nègre », le journaliste Tony Schwartz en 1987 qui souligne que chez les Trump on gagne toujours, quelques soient les circonstances. Une vérité malléable que Trump appelle « hyperbole véridique » est « une forme innocente d’exagération, et une forme très efficace de promotion ». Une technique de vente et maintenant une manière de gouverner pour séduire.
Le président impose sa vérité, y compris en mentant de manière éhontée. 30573 mensonges durant son premier mandat répertoriés par le Washington Post. Tout le monde est sommé de le croire, d’appliquer ce qu’il décide, même si des juges le contredisent. Dans l’optique des célébrations du 250e anniversaire des États-Unis de 2026, l’institution en charge des musées de Washington a reçu un courrier de la Maison Blanche l’invitant à « s’aligner » sur la vision de l’Amérique prônée par Donald Trump. Vendredi, il a limogé le chef du renseignement militaire ainsi que deux autres hauts responsables de cette agence après la publication d’un rapport qui ne confirmait pas la destruction totale du programme nucléaire iranien. De même, alors qu’il n’en a pas le pouvoir, il démet une gouverneure de la FED, la Réserve fédérale. Et, sans cesse, il insulte et menace ses opposants démocrates.
Lundi, accusé de dérive autoritaire après avoir déployé la Garde nationale à Washington, le président a d’abord rejeté l’étiquette de « dictateur », avant d’affirmer que « beaucoup d’Américains aimeraient avoir un dictateur ». Et, en réalité, il se conduit comme tel même s’il affirme qu’il est « un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent ».
Dans ces circonstances, beaucoup des visiteurs reçus à la Maison Blanche ont choisi de le flatter afin d’éviter d’être humiliés comme Zelensky le 28 février dernier. Lui-même tresse ses louanges. Lundi, il a confié à des journalistes : « Ils respectent votre président au point de m’appeler en plaisantant le président de l’Europe’». Ce même jour, Trump a critiqué violemment la Corée du Sud juste avant de recevoir son président Lee Jae Myung. Ce dernier a alors choisi la flatterie, la flagornerie en multipliant les compliments : « Beaucoup de guerres sont en train de cesser grâce au rôle que vous jouez. Parmi les dirigeants du monde, je crois que vous êtes le seul à avoir accompli de telles choses (…) J’attends donc avec impatience votre rencontre avec le président Kim Jong-un, la construction d’une Trump Tower en Corée du Nord et d’y jouer au golf ! Je crois qu’il vous attend ! ».
Le magazine français « L’Express », dans son numéro du 21 août, se souvient de l’album de Lucky Luke paru en 1976 et titré « L’empereur Smith ». Il y est question d’ « un dirigeant narcissique, imprévisible et querelleur qui vit dans une réalité parallèle et échappe à un attentat. Il s’appelle Dean Smith et se proclame « empereur » des Etats-Unis. On y parle aussi de promoteurs immobiliers… Avec l’aide d’un juge, Lucky Luke tente d’arrêter la « mascarade ».