On peut comprendre pourquoi le président américain impose 25% de droits de douane à la Tunisie. Elle fait, en effet, partie de ces méchants pays qui n’achètent pas assez aux Etats-Unis et profitent donc des largesses de l’oncle Sam. En 2024, Tunis a dégagé un excédent d’environ 216 millions de dinars, soit quelque 74 millions de dollars. De plus, ce petit pays maghrébin ose taxer jusqu’à 55% des produits venant de chez Trump. Normal qu’il réagisse tout en se montrant d’une grande bonté : il est passé de 28 à 25%.
Trêve de plaisanterie : l’excédent tunisien ne représente que la 12 400-ème partie du déficit américain qui s’élève à 920 milliards de dollars. Et 2024, selon l’INS, est la seule année, au moins depuis 1999, où le bilan tunisien a été excédentaire. Et, en janvier dernier, notre pays a enregistré un déficit de plus de 59 millions de dinars. Cela, Donald Trump, qui brille par son ignorance, ne le savait évidemment pas. Ce qui rend les termes de sa lettre à Kais Saied, sans doute la même à tous les sanctionnés, assez ridicule : « Ce taux reste bien inférieur à ce qui serait nécessaire pour corriger le déséquilibre commercial que nous connaissons avec votre pays».
Le golfeur de Mar-a Lago qui ne pense qu’en dollars, surtout les siens, rappelle bêtement que les Tunisiens, s’ils ne sont pas contents, peuvent comme tous les autres habitants de la planète investir et produire directement aux États-Unis pour ne pas avoir à payer de droits de douane.
A quand les oliviers et palmiers dattiers tunisiens en Californie ? Mais attention : Trump déteste le Golden State trop woke et acquis aux démocrates.
Et puis, cette interrogation : en frappant comme ça, Trump veut-il dire qu’il n’est pas judicieux de s’aligner trop sur l’Algérie ?