Un cessez-le-feu en Ukraine ? Un espoir oublié sans que Donald Trump qui a tant promis ne s’émeuve. Les bombes, missiles et drones tuent tous les jours dans les villes ukrainiennes et l’armée russe progresse. Pokrovsk, ville stratégique dans le Donetsk est peut-être déjà tombée. Volodymyr Zelensky est aussi fragilisé par un nouveau scandale de corruption qui a forcé deux ministres à démissionner.
En tournée européenne, le président ukrainien cherche à renforcer le soutien à son pays, un soutien à long terme. Ce matin, en France, il a signé avec Emmanuel Macron une déclaration d’intention visant à « l’acquisition par l’Ukraine d’équipements de défense français » neufs : « de l’ordre de 100 Rafale, avec leurs armements associés », ainsi que d’autres armements, dont le système de défense aérienne SAMP-T nouvelle génération en cours de développement, des systèmes de radar et des drones. « Ce sera le plus grand système de défense aérienne au monde », s’est félicité l’Ukrainien.
Macron place cet accord dans le cadre de la défense de l’Europe face à la Russie: La France est prête à continuer à aider l’Ukraine, a-t-il affirmé, « mais aussi à se préparer à la suite. Le renforcement de soutien à l’Ukraine et le renforcement de la pression sur la Russie dureront tant qu’elle persistera dans son refus de la paix », a encore déclaré le président français, car « la Russie ne doit pas miser sur la fatigue des Européens ».
De futurs contrats énormes ? Peut-être, mais pas certain. Depuis plusieurs mois, l’Ukraine est entrée en négociations avec les Etats-Unis, la Suède et la France pour constituer une armée de l’air puissante. Et, le 22 octobre dernier, Zelensky et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson ont signé une déclaration d’intention portant sur la vente de 100 à 150 avions de combat Gripen. Les premiers, d’un modèle ancien, pourraient être livrés dès l’an prochain et les nouveaux à partir de 2028. Moins cher, plus maniable, le Gripen peut décoller sur des pistes très courtes. Son constructeur, Saab, discute avec le Canadien Bombardier pour en fabriquer plus rapidement au Canada.
La France, aujourd’hui, ne sort qu’une trentaine de Rafale par an. Zelensky espère recevoir les siens avant 2035…
Avions français, suédois ou américains, le problème est le même : qui paiera ? La France n’a pas les moyens de financer les achats ukrainiens, la Suède seulement une partie. Les ventes dépendront de deux mécanismes de financement européens. Le prêt SAFE (pour « Security Action for Europe »), acté cet été par la commission européenne, prévoit d’allouer jusqu’à 150 milliards d’euros aux pays ayant des projets d’investissements dans la défense, y compris pour aider l’Ukraine, sans obligation de remboursement pendant les dix premières années. Le second, concerne les 140 milliards d’intérêts issus des avoirs russes gelés, sur lesquels les Européens n’arrivent pas à s’entendre.
Et il n’y a pas que l’armement. Les Européens fournissent d’autres matériels et une assistance financière au budget de fonctionnement de l’Ukraine, plus ou moins lâchée par les Etats-Unis.
