Quel Donald Trump participe au sommet de l’OTAN qui s’ouvre ce mardi soir à La Haye ? Un président encore en colère contre Israël et l’Iran qui ont violé le cessez-le -feu qu’il avait lui-même décrété, et soucieux avant tout l’avenir de cette région instable ou un président apaisé, fier qui a conclu une guerre de douze jours même s’il a vu « son » prix Nobel de la Paix s’éloigner ?
Ce qui est certain, c’est qu’il se présente en vainqueur, en patron face à ses 31 partenaires. Depuis son premier mandat, il répète que l’application de l’article 5 -soutien à un pays membre attaqué- n’est pas automatique et que les Européens doivent payer pour leur défense. Il les écarte de toute décision, que ce soit à propos de l’Ukraine ou de l’Iran, mais ils doivent passer à la caisse.
A La Haye, où tout est organisé pour ne pas lui déplaire -une seule séance de travail d’une durée de 2 heures trente ce mercredi matin-, Donald Trump devrait voir les pays membres venir à résipiscence, reconnaître qu’ils auraient dû dépenser davantage pour leur défense et confirmer qu’ils vont bien y consacrer 5% de leur PIB, 3,5 % pour la défense proprement dite et 1,5% pour les infrastructures, la cybersécurité, l’industrie. Un pas énorme, un gouffre à combler quand on sait que seule la Pologne dépasse les 3,5 %, et que 25 pays atteignent à peine les 2 %. Pour la France, qui peine à trouver des milliards pour alléger sa dette, il faudrait trouver près de 70 milliards d’euros supplémentaires. Presque impossible.
Même si l’Espagne a validé la semaine dernière l’accord sur la hausse des dépenses, son Premier ministre refuse d’atteindre les 5%, qualifiant cette possibilité de « déraisonnable et contre-productive ». L’Italie, la Belgique, le Luxembourg et d’autres se montrent également réticents.
Pour éviter tout dérapage du sommet, le secrétaire général de l’organisation, Mark Rutte, pourrait suggérer un fractionnement, un calendrier. Et, Donald Trump ne sera plus là dans trois ans et demi…
L’Europe a pris conscience, en raison de la guerre en Ukraine et des menaces que fait peser la Russie qu’elle a besoin de se réarmer. Elle sait aussi que les Etats-Unis, avec ou sans Trump, ne sont plus un allié sûr. Mais où trouver autant d’argent ?