
Par Sayda BEN ZINEB
La commune de Bejaïa en Algérie a accueilli les 13, 14 et 15 mai, la deuxième édition de l’événement « Twiza », après une première et édifiante manifestation qui s’est déroulée dans nos murs, à Djebel Semmama, les 14, 15 et 16 mars dernier sous la houlette de Adnen Helali metteur en scène de « Hattaya » (Transhumance), un spectacle célébrant l’identité montagnarde et l’ouverture sur l’universel pastoral.
L’événement, dans ses deux éditions, a été soutenu par la Fédération allemande pour l’éducation des adultes (DVV International Tunisie), en partenariat avec le Centre culturel de Djebel Semmama et l’Association AFUD Bejaïa.
« Twiza » (en amazigh Twizi) signifie coopération ; c’est un patrimoine culturel maghrébin dans lequel un groupe de la société ou du village se rassemble et coopère pour l’accomplissement d’une bonne action, filer la laine, tisser ou récolter des champs de blé et des oliviers. Autrement définie, la « Twiza » est une forme ancestrale d’économie sociale et solidaire à laquelle la participation de différents acteurs institutionnels doit être encouragée pour atteindre des objectifs communs en matière de développement durable.
Les participants de cette édition ont eu l’occasion d’ssister à des démonstrations de tissage, de visiter des ateliers de transformation de produits de terroir et de rencontrer le comité de village pour discuter de l’organisation de la vie de la Cité et la pratique de la « Twiza ». Des représentations culturelles et des démonstrations pratiques de la distillation des plantes aromatiques et médicinales ont été également organisées en présence du public.
En effet, « Twiza 2 » était sur les pas de « Transhumance » car cette fois, les bergers de Semmama ont repris leur périple à travers les magnifiques villages Kabyles et les montagnes imposantes qui constituent la toile de fond de la région.
L’événement s’est clôturé enfin par une rencontre qui a eu lieu à la bibliothèque de Bejaïa. Cette journée d’étude a permis de présenter « Twiza » en tant que patrimoine culturel immatériel maghrébin, et de discuter des approches innovantes dans l’éducation et la formation des adultes, ainsi que le rôle de la valorisation du patrimoine immatériel dans la promotion du développement local intégré et durable. Y ont pris part du côté tunisien, Safouen Alayet, coordonnateur national de DVV International, et Houssem Bel Hadj, spécialiste du développement local et de la coopération internationale. Quant à Monia Mannai, spécialiste des plantes aromatiques et médicinales, elle a animé un atelier de distillation des herbes.
Une initiative saluée par la présidente de la Confédération allemande pour l’éducation des adultes en Afrique du Nord, Dounia Ben Miloud, car elle a offert l’opportunité de concevoir une coopération spontanée sur le terrain à même de renforcer les liens entre les Communautés tunisienne et algérienne.
