Le chef de l’Etat Kaïs Saïed a reçu , lundi 21 juin 2021, au palais de Carthage, l’ancien dirigeant d’Ennahdha Lotfi Zitoun, indique le communiqué de la présidence.
D’après ce même communiqué cette rencontre a été l’occasion de lever certaines ambiguïtés, et de souligner, notamment, que le président de la République n’est pas là pour attester du patriotisme des personnes ou de leur non patriotisme. Le chef de l’Etat a indiqué dans plusieurs de ses rencontres que pour que le dialogue puisse être considéré comme national, il doit voir la participation des jeunes, de toutes les régions du pays.
Dans cet entretien avec Lotfi Zitoun, le chef de l’Etat a déclaré : « Auparavant, le problème résidait dans l’absence de pluralité politique et non dans la constitution […] Aujourd’hui, nous sommes passés du parti unique au lobby unique, où un ensemble de personnes tirent les ficelles dans l’ombre […] L’explosion révolutionnaire a existé afin de mettre un terme aux agissements qui étaient de rigueur et pour que le peuple puisse enfin prendre le pouvoir ».
Il souligne par ailleurs : « Quel est leur problème ? Ils prétendent que je veux revenir à un régime présidentiel alors que eux, ils ont voulu un régime parlementaire ».
Kaïs Saïed revient également sur sa volonté de changer la constitution : « La Constitution de 2014 a prouvé, par l’expérience, qu’elle n’était pas adaptée au contexte actuel. Il y a aujourd’hui des verrous sur chaque article de la Constitution ».
Le président de la République a aussi nié avoir remis en cause le patriotisme de certains affirmant simplement qu’il « prône un dialogue national mais dans une forme différente de ce qui a déjà été fait, basé sur une nouvelle vision ».
Kaïs Saïed semble donc rétropédaler après ses jugements de mardi dernier et qui lui ont valu un flot de critiques. Les organisations nationales ayant parrainé le dialogue national en 2013 n’ont, en effet, pas apprécié que leur patriotisme soit mis en doute par le chef de l’Etat. Kaïs Saïed, avait en effet déclaré le 15 juin courant, que le précédent dialogue n’en était pas un et qu’il n’était pas national.
Notons par ailleurs que le choix de Lotfi Zitoun comme interlocuteur n’est pas anodin, étant donné que celui-ci avait réclamé la semaine dernière, dans une vidéo posté sur les reseaux sociaux, l’organisation d’élections anticipées dans un délai de trois mois.