À quelques jours de l’annonce du prix Nobel de la paix, Donald Trump ne cesse de revendiquer sa légitimité. Lors d’un discours devant les généraux et amiraux américains convoqués à Quantico (Virginie), près de Washington, mardi 30 septembre, le président des États-Unis s’est à nouveau vanté d’avoir mis fin à de multiples conflits, jugeant que ce serait « une grande insulte » envers les États-Unis s’il ne recevait pas le prestigieux prix. « Ils le donneront à un gars qui n’a rien fait du tout », a lancé le président américain.
Alors que le comité Nobel doit remettre la récompense le 10 octobre à Oslo, le locataire de la Maison Blanche a défendu son bilan à plusieurs reprises ces dernières semaines. « Tout le monde dit que je devrais recevoir le prix Nobel de la paix pour chacune de [mes] réussites », a-t-il notamment répété devant l’assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre.
Lors de cette assemblée, il s’était par ailleurs vanté d’avoir « mis fin à sept guerres considérées comme inarrêtables » en « seulement sept mois ». En réalité, son bilan affiché n’est pas aussi positif que ce qu’il prétend. Parmi les sept guerres qu’il évoque, se trouve celle entre l’Égypte et l’Éthiopie. Si les deux pays connaissent des tensions concernant le partage de l’eau du Nil, il n’y a pas de conflit ouvert entre eux.
Il y a toujours des morts
De la même façon, Trump estime avoir eu un rôle d’intermédiaire entre le Kosovo et la Serbie, or les derniers combats entre les deux nations ont eu lieu entre 1998 et 1999. Donald Trump est seulement intervenu en 2020 dans la signature d’un accord de normalisation économique entre eux.
Concernant deux autres conflits, Trump a bien contribué à des accords de paix ou des cessez-le-feu mais qui ne sont pas appliqués. C’est le cas entre la Thaïlande et le Cambodge ainsi que le Rwanda et la République démocratique du Congo, où les massacres de civils se poursuivent.
Dans le cas de trois autres conflits, le président américain a effectivement joué un rôle décisif, sans à chaque fois aboutir à la paix. Il a notamment réussi en août à faire signer aux dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan une déclaration conjointe de fin de guerre sans parvenir à un accord de paix.
En ce qui concerne l’Inde et le Pakistan, Donald Trump a été à l’origine d’un cessez-le-feu en mai dernier, quatre jours après le déclenchement des affrontements, mais chaque partie s’accuse de ne pas le respecter. Enfin, Washington est parvenu en juin à imposer la paix par la force entre l’Iran et Israël en bombardant plusieurs sites nucléaires iraniens.