Le porte-parole du tribunal de première instance de Sidi Bouzid, Jawhar Gabsi, a déclaré à la Radio nationale que le directeur du lycée de Mezzouna, Mohamed Kethiri, a été placé en garde à vue et accusé d’homicide involontaire et de blessures involontaires, à la suite de l’effondrement d’un mur dans l’établissement, qui a coûté la vie à trois élèves.
Contrairement à certaines rumeurs qui ont circulé depuis hier, le directeur n’a pas été relâché. L’enquête en cours implique actuellement cinq personnes, dont certaines sont à la retraite, a souligné le responsable. Cette procédure judiciaire a été ouverte sur la base des articles 217 et 225 du Code pénal, dans le but de déterminer les responsabilités dans ce drame. L’objectif est d’identifier les personnes ayant manqué à leurs obligations et contribué, directement ou indirectement, à l’accident.
Les faits examinés relèvent d’un homicide involontaire et de blessures causées par négligence, imprudence, inattention ou non-respect des règlements. Selon M. Gabsi, ces délits sont passibles de peines allant jusqu’à deux ans de prison. Cependant, il a précisé que l’évolution de l’enquête pourrait conduire à des chefs d’accusation plus graves, qualifiés de crimes, avec des peines allant jusqu’à cinq ans de réclusion ou plus.
Par ailleurs, Jawhar Gabsi a commenté les manifestations qui ont eu lieu dans la nuit précédente. Il a souligné que les forces de l’ordre ont fait preuve de « souplesse et de retenue » face aux protestataires qui ont envahi la rue, lancé des pierres et commis des actes de vandalisme. « Nous avons privilégié l’avertissement. Certains jeunes ont été rappelés à l’ordre en présence de leurs parents. En cas d’agressions, des poursuites seront engagées », a-t-il conclu
Un risque d’effondrement connu
Un document officiel daté du 17 janvier 2022, révélé mardi 15 avril 2025, montre que Mohamed Kethiri, directeur du lycée de Mezzouna avait, pourtant, alerté les autorités sur le danger que représentaient les murs fissurés de l’établissement. Dans ce courrier adressé au délégué régional de l’Éducation à Sidi Bouzid, il évoquait une situation nécessitant une « intervention immédiate ». Deux ans plus tard, le mur s’est effondré, causant la mort de trois élèves.