Le président américain Donald Trump prévient qu’Israël perdrait « le soutien des Etats-Unis » en cas d’annexion de la Cisjordanie, dans une interview au magazine Time diffusée jeudi.
Interrogé sur ces projets d’annexion dans cette interview que le journal dit avoir réalisé le 15 octobre par téléphone, il a répondu: « Cela n’arrivera pas. Cela n’arrivera pas parce que j’ai donné ma parole aux pays arabes », dans le cadre des négociations d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. « Et vous ne pouvez pas faire cela maintenant. Israël perdrait tout le soutien des Etats-Unis si cela se produisait », a-t-il ajouté.
L’interview a été publiée alors que le vice-président américain JD Vance et le secrétaire d’Etat Marco Rubio, arrivé en Israël jeudi soir, se sont insurgés que la Knesset (parlement israélien) se soit prononcée pour l’examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Pour Washington, un tel projet nuit aux efforts visant à consolider le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après deux ans de guerre dévastatrice, déclenchée par une attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.
Dans l’interview au Time, le dirigeant républicain est revenu, par ailleurs, sur la manière dont il a fait pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour le convaincre d’accepter son plan de paix.
« Bibi, tu ne peux pas lutter contre le monde entier », a-t-il affirmé lui avoir dit lors d’un entretien téléphonique. « Vous savez, je l’ai arrêté parce qu’il aurait juste continué. Cela aurait pu durer des années ». M. Trump a également affirmé être convaincu que l’Arabie saoudite normalisera ses relations avec Israël d’ici la fin de l’année.
« Il n’y a plus la menace iranienne (après les frappes israéliennes et américaines au printemps, ndlr). On a la paix au Moyen-Orient », a-t-il assuré, ajourant qu’il « savait » que les pays s’aligneraient « très rapidement » sur les accords d’Abraham. Interrogé pour savoir si cela se ferait avant la fin de l’année, il a répondu: « Oui, je le pense ».
En 2020, les accords d’Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat à la Maison Blanche, ont mené à la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes.
Le président américain a enfin relevé l’absence, selon lui, de vrai leadership chez les Palestiniens, tout en louant sa relation avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et dit qu’il « prendrait une décision » quant à savoir si Israël doit libérer Marwan Barghouti, célèbre dirigeant palestinien écroué en Israël.