Symbole de la bureaucratie, de la centralisation et de la corruption en Égypte, témoin de l’histoire du pays depuis le milieu du siècle dernier jusqu’à la révolution de 2011, le Mogamma, plus grand bâtiment administratif du continent africain, va être transformé en complexe touristique et commercial, raconte le média libanais “Daraj” relayé par Courrier international. Les Égyptiens vont devoir faire leurs adieux au Mogamma, le complexe administratif dont la silhouette imposante domine la place Tahrir au centre du Caire. Le plus gros bâtiment administratif du continent africain sera en effet transformé en un lieu touristique, avec hôtel de luxe, galeries marchandes et un centre de conférences internationales.
Le Mogamma a été une parfaite incarnation de la bureaucratie et du centralisme étatique si profondément ancrés dans l’histoire de l’Égypte. Pour les Égyptiens, y compris ceux qui habitaient à des milliers de kilomètres de la place Tahrir, ce bâtiment était incontournable.
Pendant des décennies, des milliers d’entre eux sont passés dans ses innombrables couloirs pour se rendre d’un bureau à l’autre, d’un fonctionnaire à l’autre, d’un service à l’autre afin d’obtenir les tampons et toutes les innombrables signatures nécessaires à l’obtention d’un document officiel.
C’est en 1951 que le roi Farouk décida de le faire construire sur un terrain occupé jusque-là par l’armée de l’ancienne puissance coloniale britannique.
