D’après le dernier rapport de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), publié dimanche matin, les troupes russes sont en difficulté sur le terrain ukrainien.
Dans l’est du pays, l’armée russe a conduit des assauts ratés autour d’Izioum, de Siversk, de Bakhmout et de la ville de Donetsk.
Sur l’axe sud-ouest, les Russes ne sont pas parvenus à reconstruire un pont sur le Dniepr dans l’oblast de Kherson.
Dans les régions occupées, les autorités prorusses tentent de renforcer leur contrôle. Le gouverneur ukrainien de l’oblast de Kherson, Iaroslav Ianouchevytch, a affirmé que les parents qui n’envoyaient pas leurs enfants dans les écoles russes étaient menacés, par les autorités d’occupation, d’amendes et de saisies de propriété.
En Crimée, l’administration prorusse prévoit de renforcer la sécurité dans la péninsule après plusieurs explosions sur des infrastructures militaires. De telles mesures devraient mener à l’éloignement des troupes russes des lignes de front.
Trois Kinjal utilisés

La Russie a utilisé à trois reprises son missile hypersonique Kinjal depuis le début de son « opération militaire spéciale » en Ukraine, a déclaré ce dimanche le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Le missile Kh-47M2 Kinjal (« poignard », en russe) fait partie des armes modernes présentées en 2018 par le président Vladimir Poutine pendant un discours belliqueux lors duquel il avait assuré qu’il pouvait frapper n’importe quelle cible dans le monde en déjouant les défenses antimissiles américaines.
Sergueï Choïgou, qui s’exprimait à la télévision d’Etat, a affirmé que les missiles avaient atteint des cibles de grande valeur lors de ces trois occasions et qu’il était pratiquement impossible de les abattre.
« Nous les avons utilisés trois fois pendant l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre dans une interview diffusée par Rossiya 1. « Et les trois fois, il a démontré des caractéristiques brillantes. »
Moscou a revendiqué la première utilisation d’un missile Kinjal environ un mois après l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, et avait affirmé à l’époque avoir détruit un dépôt d’armes dans l’ouest du pays.
Explosion mortelle près de Moscou

La fille d’Alexandre Douguine, un idéologue russe, proche du Kremlin et parfois décrit comme « le cerveau de Poutine », est morte, dans la nuit de samedi à dimanche, dans l’explosion du véhicule qu’elle conduisait près de Moscou, ont annoncé des enquêteurs russes, cités par les médias et agences de presse nationaux.
Un proche de la jeune femme de 29 ans, Andreï Krasnov a précisé que le véhicule appartenait au père de la jeune femme, lequel aurait été la cible première de cette attaque : « C’était le véhicule de son père. [Daria] avait une autre voiture, mais elle a pris celle de son père aujourd’hui, pendant qu’Alexandre se rendait ailleurs. Il est revenu, il était sur les lieux de la tragédie. D’après ce que j’ai compris, Alexandre ou probablement tous les deux étaient la cible ».
Alexandre Douguine, 60 ans, cible de sanctions américaines depuis 2014, plaide de longue date pour l’annexion par Moscou des territoires dans lesquels vivent des populations russophones. Toutefois, l’influence du théoricien nationaliste auprès du président russe se serait réduite ces derniers mois, selon certains experts. Daria Douguina était, quant à elle, journaliste et analyste politique, selon le communiqué des enquêteurs russes. Elle a plusieurs fois soutenu l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Elle a été sanctionnée, plus tôt cette année, par les autorités britanniques et américaines pour « désinformation » en ligne en lien avec la guerre en Ukraine.
Le président de la république autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, a fustigé sur Telegram d’« abjectes crapules », accusant des « terroristes du régime ukrainien ».
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a nié toute implication de l’Ukraine dans l’explosion qui a tué Daria Douguina.
De son côté, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a estimé sur Telegram : « Si la piste ukrainienne se confirme (…) – et elle doit être vérifiée par les autorités compétentes –, il s’agira de la politique du terrorisme d’Etat mise en place par le régime de Kiev. »
Zaporijia déconnectée ?

Selon des informations du renseignement ukrainien, notamment relayées par le média ukrainien The Kyiv Independent, les forces russes qui occupent la centrale nucléaire de Zaporijia ont prolongé le week-end de repos imposé aux employés ukrainiens travaillant toujours dans la centrale. Il ne leur a pas été spécifié de date de retour.
Le renseignement ukrainien craint que les Russes n’imposent cet éloignement prolongé aux opérateurs de la centrale afin de la déconnecter du réseau d’énergie ukrainien.
Le ministère de la défense russe avait averti jeudi qu’une « évolution négative de la situation liée au bombardement de la centrale » pourrait déclencher « la mise en réserve froide [de] groupes électrogènes (…), ce qui conduirait à l’arrêt de la centrale nucléaire ».
Six mois et…. Indépendance

L’Ukraine s’apprête à célébrer, mercredi, le 24 août, son indépendance de l’URSS en 1991. Cette année, cette date marque aussi exactement les six mois de l’invasion du pays par Moscou.
Les autorités de Kiev ont annoncé dimanche l’interdiction de tout rassemblement public du 22 au 25 août dans la capitale. Le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleh Synehoubov, a de son côté annoncé samedi un long couvre-feu, la nuit du 22 août, puis du soir du 23 août au matin du 25 août. « Soyons le plus vigilants possible pendant la fête de notre indépendance », a-t-il demandé sur Telegram.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a averti samedi soir que la Russie pourrait « faire quelque chose de particulièrement odieux [et] cruel » la semaine prochaine, à l’occasion de la fête nationale ukrainienne.
Un conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, a aussi averti que Moscou pourrait intensifier ses frappes sur les villes ukrainiennes mardi et mercredi. « La Russie est un Etat archaïque qui lie ses actions à certaines dates, c’est une sorte d’obsession. Ils nous détestent et tenteront d’augmenter (…) le nombre de bombardements de nos villes, dont Kiev, avec des missiles de croisière », a-t-il déclaré, selon l’agence Interfax-Ukraine.
Grande victoire en boxe

Le président Zelensky, a félicité ce dimanche le boxeur Oleksandr Usyk, qui a conservé ses titres WBA, IBF et WBO des lourds en battant aux points le Britannique Anthony Joshua, samedi à Jeddah, en Arabie saoudite. Le boxeur, 35 ans, invaincu en 20 combats, a déclaré : « Je dédie cette victoire à mon pays, à ma famille, à mon équipe et à tous les militaires qui défendent le pays. » La réaction de M. Zelensky – puis de Vitaly Klitschko, ancien boxeur et maire de Kiev – témoigne de la haute valeur symbolique de cette victoire. Le président ukrainien a ajouté : « C’était difficile, mais tellement important et nécessaire de remporter cette victoire. Défendre un titre de champion du monde est un symbole que tous les Cosaques comme nous n’abandonnent jamais, qu’ils se battent et qu’à la fin ils gagnent »
Sur le ring, le boxeur portait les couleurs de l’Ukraine, et les mots « colors of freedom » (couleurs de la liberté) étaient imprimés sur sa tenue. Dans les jours précédant le combat, il avait entonné devant les médias un chant patriotique vêtu d’un costume traditionnel, le crâne rasé à l’exception d’une mèche à la mode cosaque.
Le combat était, exceptionnellement, diffusé gratuitement en Ukraine, où Usyk a servi comme volontaire dans l’armée en février, avant d’accepter ce combat très attendu contre Joshua.