Le pont Antonivsky, en banlieue de Kherson, semble avoir été attaqué une nouvelle fois par l’Ukraine, lundi. Des images sur les réseaux sociaux montrent une explosion et un panache de fumée.

Ce pont est vital pour le ravitaillement russe, car il est le seul pont reliant la ville à la rive sud du Dniepr et au reste de l’oblast de Kherson. Il avait déjà été visé et partiellement détruit le 27 juillet, forçant l’armée russe à repenser ses chaînes logistiques. Des pontons mobiles auraient notamment été installés.
Kherson, capitale de l’oblast du même nom, est située à quelques kilomètres à peine du front où les forces ukrainiennes annoncent depuis plusieurs semaines une contre-offensive afin de reconquérir ces territoires perdus dans les tout premiers jours de l’offensive russe contre l’Ukraine.
D’autres part, l’artillerie russe continue à pilonner la ville ukrainienne de Nikopol, qui fait face à la centrale nucléaire de Zaporijia, sur l’autre rive du Dniepr. Le gouverneur régional, Valentyn Reznitchenko, a déclaré que les forces russes avaient frappé les districts de Nikopol, Kryvy Rih et Synelnykiv, à proximité de la centrale.
Des soldats russes pas motivés
Dans son point du 22 août sur la situation en Ukraine, le ministère de la défense britannique souligne que la Russie parvient difficilement à motiver les forces auxiliaires qu’elle veut envoyer combattre aux côtés de l’armée russe dans le Donbass. Pour étayer son analyse, le ministère évoque notamment une vidéo datée du 14 août montrant des éléments d’une unité militaire de la « république populaire de Louhansk » déclarant qu’ils refusent d’être déployés dans l’oblast de Donetsk. Dans cette vidéo, ceux-ci affirment avoir accompli leur mission en juillet en prenant le contrôle de l’ensemble de l’oblast de Louhansk et déclarent ne pas vouloir se battre dans l’oblast de Donetsk.
D’autres sources affirment que les engagés, notamment ceux recrutés en prison, ne reçoivent pas la solde promise.
9 000 soldats ukrainiens tués

Environ 9000 soldats ukrainiens ont été tués en six mois d’invasion russe, a déclaré lundi 22 août le commandant en chef de l’armée ukrainienne Valery Zaloujny, cité par l’agence Interfax-Ukraine.
S’exprimant devant un forum à Kiev, Valery Zaloujny a déclaré que des enfants ukrainiens avaient besoin d’une attention particulière car leurs pères étaient partis sur le front et «se trouvaient probablement parmi près de 9000 héros qui avaient été tués».
La précédente estimation date de la mi-avril, lorsque le président Zelensky avait déclaré que jusqu’à 3000 militaires ukrainiens avaient été tués et environ 10.000 blessés depuis le début de l’offensive russe.
Entraînement en Europe
Josep Borrell, haut-représentant de l’UE pour la politique étrangère propose d’ organiser une mission « d’entraînement et d’assistance » à l’armée ukrainienne qui se déroulerait dans les pays voisins.
« L’Union européenne déploie des missions d’entraînement militaire auprès des armées des pays avec lesquels nous coopérons », a-t-il dit. « Nous le faisions au Mali il y a peu, nous venons de commencer de le faire au Mozambique et nous l’avons fait au Niger », a-t-il poursuivi. « Une guerre qui dure et qui semble devoir durer nécessite un effort non seulement en termes de fourniture d’équipement, mais aussi d’entraînement et d’assistance à l’organisation de l’armée », a-t-il ajouté.
L’annonce a déclenché la colère de Moscou. Sur sa chaîne Telegram, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a indiqué qu’il s’agissait d’une « couverture ». D’après Maria Zakharova, l’Europe va créer « des bases d’entraînement pour former des terroristes et des combattants nazis pour le compte de Kiev. »
Poutine : un crime « ignoble »
« Un crime ignoble, cruel, a mis fin prématurément à la vie de Daria Douguina, une personne brillante et talentueuse dotée d’un cœur véritablement russe », a déclaré le président russe dans un message de condoléances publié, lundi 22 août, par le Kremlin et adressé aux proches de la jeune femme tuée samedi.

Plus tôt dans la journée, le service fédéral de sécurité russe (FSB) avait accusé les « services spéciaux » ukrainiens d’avoir assassiné la fille de cet idéologue réputé proche du Kremlin. Selon le FSB, le crime aurait été préparé et commis par les services spéciaux ukrainiens, et son autrice serait une dénommée Natalya Vovk, née en 1979. Cette citoyenne ukrainienne serait arrivée en Russie, accompagnée de sa fille, le 23 juillet 2022. Elles auraient loué un appartement dans l’immeuble où habitait Daria Douguina et auraient assisté à un festival nationaliste, Tradition, près de Moscou. Après l’attentat, elles seraient passées en Estonie.
Ilya Ponomarev, le seul député de la Douma (le Parlement russe) à avoir voté contre le rattachement de la Crimée à la Russie, en 2014, après la prise de contrôle du territoire ukrainien par l’armée, et qui vit désormais réfugié à Kiev, a écrit sur Twitter que des partisans russes seraient à l’origine de l’attentat à la voiture piégée. Il affirme que « l’Armée nationale républicaine » est derrière cette explosion. Son but est de renverser le régime de Poutine.