Les autorités ukrainiennes ont accusé, ce mercredi, la Russie d’avoir bombardé Enerhodar, ville où se trouve la centrale nucléaire de Zaporijia, alors qu’une mission de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) y est attendue.
« L’armée russe bombarde Enerhodar », a déclaré sur Telegram Ievhen Ievtouchenko, chef de l’administration de Nikopol, située en face d’Enerhodar, de l’autre côté du Dniepr. « La situation, avec ces provocations, est dangereuse », a-t-il ajouté.
Dmytro Orlov, maire pro-Kiev d’Enerhodar, actuellement en exil, a de son côté publié sur Telegram des images du bâtiment municipal à la façade endommagée. Cet immeuble se trouve à plusieurs kilomètres du site de la centrale nucléaire.
M. Ievtouchenko a affirmé que les Russes, qui contrôlent Enerhodar et la centrale, avaient bombardé la ville afin de rejeter la responsabilité de ces attaques sur les forces ukrainiennes. « L’objectif de ce spectacle est de créer une image correspondante pour la mission de l’AIEA », a-t-il soutenu.
L’Ukraine a demandé à Moscou d’arrêter de bombarder la route vers la gigantesque centrale de Zaporijia.
L’AIEA à Zaporijia

Le convoi transportant les agents de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui doivent inspecter la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud-est de l’Ukraine, est arrivé mercredi dans la ville du même nom, située à quelque 120 kilomètres de la centrale, a constaté un journaliste de l’agence Reuters.
Selon ce dernier, qui accompagne le convoi parti dans la matinée de Kiev, la capitale, il est probable que les inspecteurs de l’agence onusienne passeront la nuit à Zaporijia avant d’inspecter jeudi la centrale contrôlée par l’armée russe, dont les abords sont régulièrement bombardés. L’inspection doit durer plusieurs jours.
La délégation de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) aspire à « éviter un accident nucléaire » à la centrale ukrainienne de Zaporijia, occupée par les troupes russes, a déclaré son directeur, Rafael Mariano Grossi, qui est arrivé dans la région.
Accord de l’UE sur les visas pour les Russes
L’Union européenne (UE) a voté pour ne pas imposer une interdiction générale des visas russes, mais a accepté de suspendre un accord qui facilite la délivrance de ceux-ci. Le ministre des affaires étrangères hongrois, Peter Szijjarto, a déclaré dans un post sur Facebook, que la décision avait été prise, mercredi, lors du sommet des ministres des affaires étrangères de l’UE à Prague.
Cette décision rendra l’obtention de visas par les citoyens russes plus difficile et plus longue, a expliqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lequel a précisé que les ministres étaient convenus que les relations avec Moscou « ne pouvaient pas rester inchangées » et que l’accord devait être « totalement suspendu ».
Un « simulacre » de référendum ?
Sergueï Kirienko, chef-adjoint de l’administration présidentielle russe et proche de Vladimir Poutine, a été chargé d’organiser un «simulacre» de référendum afin d’annexer des territoires ukrainiens à la Russie, a déclaré mardi 30 août un porte-parole du département d’État américain. Ce dernier assure que ce vote pourrait prendre place rapidement, une entreprise qui, «si elle est menée à bien, serait illégale», a déclaré Vedant Patel lors d’un point-presse.
«Le simulacre de référendum essaiera de donner un vernis de légitimité à une spoliation manifeste de terres qui violerait la constitution ukrainienne et les lois internationales», a poursuivi Vedant Patel. «Les États-Unis et la communauté internationale savent la vérité, qui est que toute l’Ukraine est et restera l’Ukraine».
Les drones iraniens défaillants ?

La Russie a reçu ses premières livraisons des drones de combat envoyés par l’Iran pour être déployés en Ukraine. Or, des appareils se sont déjà avérés défectueux, selon le ministère américain de la Défense.
« Des avions de transport russes ont embarqué le matériel des drones sur un aérodrome en Iran et ont volé ensuite de l’Iran vers la Russie durant plusieurs jours en août », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.
L’opération « rentre probablement dans le cadre des intentions de la Russie d’importer des centaines de drones iraniens de divers types », a-t-il souligné.
Mais le plan ne se déroulerait pas comme prévu. « Nos informations indiquent que les drones associés à ce transfert ont déjà connu de nombreuses défaillances », a également précisé le général sans donner davantage d’éléments pour étayer l’affirmation.
Des Himars en bois
L’armée ukrainienne dupe-t-elle les forces russes depuis plusieurs semaines avec des lance-missiles Himars factices ? La réponse est positive, selon le Washington Post.
Nos confrères affirment que les forces ukrainiennes ont mis au point des structures en bois que les drones russes prennent pour des Himars. « Quand les drones les voient, ils pensent que ce sont des objectifs de premier choix », a affirmé un responsable ukrainien au Washington Post.
Ainsi, les Russes auraient d’ores et déjà lancé une dizaine de missiles de croisière Kalibr, particulièrement coûteux, sur ces cibles qui n’en sont pas.
Ce qui explique peut-être pourquoi Moscou a affirmé à plusieurs reprises ces derniers mois avoir détruit des Himars, là où Kiev indique régulièrement que son arsenal de lance-missiles est toujours intact. « Les Russes disent avoir déjà désactivé plus de Himars que nous n’en avons envoyés en Ukraine », a d’ailleurs déclaré un diplomate américain au Washington Post.