Au 31ème jour de guerre, une lueur d’espoir surgit pour les habitants de la ville portuaire de Marioupol, une ville assiégée par les Russes. Une opération humanitaire d’évacuation pourrait avoir lieu dans les prochains jours, organisée par la France, la Turquie et la Grèce. 100 000 civils pris au piège par les combats attendent d’être évacués. Leurs conditions de vie sont devenues intenables, ils manquent de tout. Un vaste plan d’évacuation ne pourrait se faire qu’avec l’accord du Kremlin. Vladimir Poutine doit s’entretenir sur ce sujet avec Emmanuel Macron au téléphone.
A Tchernihiv, à 10 kilomètres au nord de Kiev où il ne reste que 120 000 des 280 000 habitants, une telle évacuation semble impossible, alerte le maire Vladislav Atrochenko : un pont qui allait en direction de Kiev a été détruit par les forces russes, tandis qu’un autre pont piétonnier, sous des tirs constants, menace de s’écrouler. La ville est réduite en cendres. Les autorités locales s’efforcent malgré tout de faire sortir des blessés graves, une quarantaine, pour qu’ils puissent être opérés.
Près de Lviv, dans l’ouest du pays, trois fortes explosions ont été entendues cet après-midi. Une épaisse fumée noire a été aperçue dans le nord-est de la ville, selon des journalistes de l’agence de presse Reuters, qui n’ont pas pu vérifier la cause dans l’immédiat. Cinq personnes au moins ont été blessées. Pendant ce temps, à Kharkiv, Des musiciens ont joué pour les personnes vivant dans une station de métro utilisée comme un abri anti bombes. Trois violonistes, un violoncelliste et un contrebassiste ont joué pour quelques dizaines de personnes pendant une demi-heure, dans l’une des grandes stations de métro de la deuxième ville d’Ukraine, quotidiennement bombardée par l’armée russe.
Ces bombardements forcent à s’interroger sur les buts de guerre de Poutine qui auraient changé, selon Sergueï Roudskoï, l’adjoint du chef d’état-major quia affirmé que les forces russes se concentreraient dorénavant sur le Donbass où les combats font rage. Cet après-midi, les Ukrainiens ont assuré « avoir infligé des pertes importantes aux envahisseurs russes ». Ils font état de trois avions abattus, huit chars détruits et quelque 170 soldats russes tués. Des affirmations à prendre avec précaution, chaque camp se livrant à une intense bataille de l’information. Lors d’une rencontre avec des réfugiés en Pologne, le président américain a dit douter d’un tel changement et, une nouvelle fois, a eu des mots durs envers Vladimir Poutine : « c’est un boucher ». Ces derniers jours, il l’avait traité de « criminel de guerre ». Joe Biden s’est entretenu avec les ministres ukrainiens de la défense et des Affaires étrangères. Les militaires ukrainiens, comme les civils, ne croient pas que la Russie va cesser de bombarder tout le pays. Certains experts avancent l’hypothèse que l’armée qui communique, et non pas Poutine, tienne compte de son échec et impose sa volonté de restreindre les opérations au président. Lors d’une intervention vidéo au Forum de Doha, le président ukrainien accuse la Russie d’alimenter une dangereuse course aux armements en mettant en avant son arsenal nucléaire. Il a également appelé le Qatar, un des principaux pays exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, à augmenter sa production pour contrer les menaces russes d’utiliser l’énergie « pour faire du chantage ».
