Alors que l’avancée ukrainienne se poursuit pour reprendre les territoires perdus au début de l’invasion russe, fin février dernier, le ministère de la Défense ukrainien a publié un bilan des pertes russes.
Des chiffres colossaux qui sont d’ailleurs contestés par Moscou et dont on ne peut vérifier l’exactitude.
Ces données font état de 71.200 soldats russes tués dont 950 lors des dernières 24 heures. Une dernière journée particulièrement lourde en perte pour l’armée russe qui déplore aussi la perte de 13 tanks (2.672 au total), 52 véhicules blindés (5.453), 16 véhicules d’artillerie (1.724), 3 lance-roquettes (383), 2 systèmes de défense aérienne (197), 1 avion militaire (274) et 6 drones (1.412).
Responsable du renseignement ukrainien, Kyrylo Budanov indiquait, ce samedi, que la stratégique ville de Kherson serait reprise aux Russes avant la fin du mois de novembre. Ce qui est contesté par de nombreux experts militaires
Par ailleurs, critiqué par le dirigeant tchétchène Kadyrov, le général de l’armée centrale russe en Ukraine, Alexander Lapin, a été démis de toutes ses fonctions ce samedi.

Céréales : blocage effectif
Le transport de céréales ukrainiennes était bloqué ce dimanche en Mer Noire après que la Russie a suspendu l’accord sur leur exportation, vitales pour l’approvisionnement alimentaire mondial.
Moscou a assuré que cette décision a été prise après une attaque de drones sur ces navires, mais l’Ukraine a dénoncé « un faux prétexte » et appelé à faire pression pour que la Russie « s’engage à nouveau à respecter ses obligations » pour cet accord conclu en juillet sous égide de l’ONU et de la Turquie, le seul entre Moscou et Kiev depuis le début du conflit. La Russie a déclaré dimanche avoir récupéré des débris des drones utilisés pour attaquer sa flotte la veille à Sébastopol en Crimée, assurant qu’ils avaient utilisé le corridor sécurisé dévolu au transport de céréales.

Le Centre de coordination conjointe (JCC) chargé de superviser cet accord a confirmé qu’aucun mouvement de cargos n’avait été validé pour la journée de dimanche. Neuf cargos ont pu emprunter samedi le corridor maritime en Mer Noire et « plus de dix autres » sont prêts à en faire autant dans les deux sens, précise le Centre.
Dans sa vidéo quotidienne postée sur internet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que la décision russe « ne datait en fait pas d’aujourd’hui ». « La Russie a commencé à aggraver la pénurie mondiale de nourriture en septembre, quand elle a commencé à bloquer les mouvements des navires transportant nos productions agricoles », a-t-il affirmé.
« Il s’agit d’une intention transparente de la Russie de faire peser à nouveau le spectre d’une famine à grande échelle en Afrique et en Asie », a ajouté le président ukrainien. Selon lui, au moins 176 navires transportant plus de deux millions de tonnes de céréales étaient déjà bloqués par Moscou. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est « profondément préoccupé » par la situation.
Les inspections des cargos chargés de céréales ukrainiennes vont se poursuivre « aujourd’hui et demain » à Istanbul, a annoncé ce dimanche le ministère turc de la Défense. Le Centre de coordination conjointe (JCC) qui réunit des délégués de Russie, d’Ukraine, de Turquie et de l’Onu, comptait cette semaine plus de 170 cargos en attente d’inspection au large d’Istanbul, pour certains depuis 12 jours.