«Des restrictions supplémentaires» d’électricité ont été introduites à Kiev et dans plusieurs régions d’Ukraine, a annoncé samedi l’opérateur national Ukrenergo, alors que des interruptions de courant étaient déjà en place depuis plusieurs jours pour limiter la consommation des civils en électricité.
«Aujourd’hui, le centre de contrôle d’Ukrenergo a été contraint d’introduire des restrictions supplémentaires sous la forme d’interruptions d’urgence pour toutes les catégories de consommateurs» dans plusieurs régions, dont celle de Kiev, a affirmé Ukrenergo dans un communiqué.
Selon le ministre de l’Énergie ukrainien, entre 30 % et 40 % des infrastructures électriques de son pays auraient été endommagées par les frappes russes et « «Nous ne pouvons pas réparer aussi vite que les Russes détruisent»
L’Iran avoue
Téhéran a révélé ce samedi avoir fourni des drones à la Russie avant l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes en février 2022. «Nous avons fourni à la Russie un nombre limité de drones, des mois avant la guerre en Ukraine», a annoncé le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l’agence officielle Irna. C’est la première fois que le ministre fait état de la livraison de drones à la Russie.

Les conséquences de «la complicité» iranienne avec Moscou «seront beaucoup plus importantes que les bénéfices», a menacé samedi la diplomatie ukrainienne. «Téhéran doit se rendre compte que les conséquences de la complicité dans les crimes (…) de la Russie contre l’Ukraine seront bien plus importantes que le bénéfice du soutien de la Russie», a déclaré sur Facebook le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko.
Ces dernières semaines, Kiev et ses alliés occidentaux accusent la Russie d’utiliser des drones de fabrication iranienne pour mener des attaques en Ukraine. Téhéran a nié à plusieurs reprises ces affirmations. Le chef de la diplomatie iranienne s’est cependant dit prêt à examiner toute preuve d’un recours aux drones iraniens dans le conflit ukrainien. «Lors d’une conversation téléphonique avec le ministre ukrainien des affaires étrangères la semaine dernière, nous sommes convenus que s’il y avait une preuve (de l’utilisation de drones iraniens par Moscou, NDLR), il nous la fournirait», a précisé Hossein Amir-Abdollahian.
Par ailleurs, le ministre iranien a à nouveau démenti que son pays eut fourni des missiles à la Russie, jugeant ces accusations «complètement fausses». Kiev a affirmé qu’environ 400 drones iraniens avaient déjà été utilisés contre la population ukrainienne et que Moscou en avait commandé environ 2000.
Nouvelle aide américaine
Les États-Unis vont financer la modernisation de chars T-72 et de missiles sol-air HAWK dans le cadre d’une aide militaire à l’Ukraine de quelque 400 millions de dollars, a annoncé le Pentagone vendredi. Les capacités de défense anti-aériennes comme les blindés figurent assez haut sur la liste des demandes d’aide de la part de l’Ukraine. Le T-72, un char conçu sous l’ère soviétique, n’est plus au niveau des blindés modernes – comme le Leopard allemand ou le M1 Abrams américain – que Kiev a cherché à obtenir.

Les «chars proviennent de l’industrie de défense tchèque, et les États-Unis paient pour la modernisation de 45 d’entre eux, tandis que les Pays-Bas ont pris le même engagement», pour un total de 90 T-72, a déclaré à la presse la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh.
Le T-72 bénéficiera d’équipement avancé en matière d’«optiques, de communications, et d’armure», a-t-elle affirmé, précisant que certains seraient prêts dès la fin décembre, tandis que d’autres devraient être livrés en 2023.
L’aide militaire américaine comprend également le financement de la modernisation de missiles HAWK provenant des stocks militaires des États-Unis ainsi que la fourniture de 1100 drones Phoenix Ghost, 40 vedettes maritimes de patrouille blindées, et le financement de la rénovation de 250 véhicules blindés M1117.
Pas de formation
Les renseignements britanniques indiquent que les 300.000 soldats mobilisés par la Russie fournissent « peu de capacité de combat offensive supplémentaire », l’armée russe ayant du mal à les former. Dans son briefing quotidien, le ministère britannique de la Défense explique que les troupes sont déployées avec « peu ou pas d’entraînement ».
Une statue de Lénine

Les autorités d’occupation russe ont annoncé samedi avoir remis à Melitopol, dans le sud-est de l’Ukraine, une statue de Lénine qui avait été déboulonnée lors de la révolution de 2014.
Le chef de l’autorité régionale de Zaporijjia, installé par Moscou, Vladimir Rogov, a publié sur les réseaux sociaux plusieurs photos de la statue du leader bolchévique dans cette ville occupée par les Russes depuis les tout premiers jours de l’offensive fin février.
«Après sept ans, la statue de Vladimir Lénine retrouve sa place à Melitopol», s’est-il félicité, affirmant que les autorités municipales ukrainiennes l’avait enlevée en 2015.
L’Ukraine a déboulonné de nombreuses statues de Lénine dans la foulée de la révolution de 2014, qui avait mené à la destitution d’un président prorusse, dans un effort de «décommunisation» de l’espace public.