L’AIEA a signalé ce dimanche 20 novembre de «puissantes explosions» dans le secteur de la centrale ukrainienne de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine. «L’information est extrêmement perturbante. Des explosions sont survenues sur le site de cette grande centrale nucléaire, ce qui est totalement inacceptable», a annoncé Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La Russie et l’Ukraine se renvoient la responsabilité.
La Russie a accusé les forces ukrainiennes d’avoir procédé à de nouveaux bombardements contre la centrale. «Le régime de Kiev ne cesse pas les provocations afin de créer la menace d’une catastrophe à la centrale nucléaire de Zaporijjia», la plus grande d’Europe et occupée militairement par la Russie, a affirmé l’armée russe dans un communiqué.
Samedi et dimanche, les forces ukrainiennes ont tiré plus d’une vingtaine d’«obus de grand calibre» sur la centrale, selon le communiqué. Malgré ces bombardements, «le niveau de radiation dans la zone de la centrale reste conforme à la norme», souligne le communiqué.
L’agence nucléaire ukrainienne a en retour accusé la Russie d’avoir bombardé la centrale, comptant au moins 12 frappes sur le site de la centrale, et accusant les Russes d’«organiser une fois de plus un chantage nucléaire et mettre le monde entier en danger»
Négocier, c’est capituler

Les tentatives de l’Occident de pousser l’Ukraine à négocier avec Moscou après une série d’importantes victoires militaires de Kiev sont «bizarres» et relèvent d’une demande capitulation, a déclaré à l’AFP un conseiller clé de la présidence ukrainienne. «Quand tu as l’initiative sur le champ de bataille, c’est un peu bizarre de recevoir des propositions du genre : vous ne pourrez pas de toute façon tout faire par la voie militaire, menez les négociations, a ainsi expliqué Mykhaïlo Podoliak. Cela veut dire que le pays qui attaque, qui récupère ses territoires, doit capituler devant le pays qui est en train de perdre.» D’après Mykhaïlo Podoliak, la Russie « va simplement temporiser ». « Entre-temps, elle va former ses mobilisés, trouver des armes supplémentaires », a-t-il ajouté. Moscou n’a fait « aucune proposition directe » à Kiev sur ces pourparlers, a assuré le conseiller. « La Russie ne veut pas de négociations », a-t-il ajouté.
Des médias américains ont récemment rapporté que certains hauts responsables commençaient à encourager l’Ukraine à envisager des pourparlers, ce que le président Volodymyr Zelensky a refusé jusqu’ici sans retrait préalable des forces russes de tout le territoire ukrainien.
Encore des armes

Les autorités ukrainiennes espèrent une augmentation des livraisons d’armes occidentales. «Ce serait très important de le faire justement en hiver», a observé Mykhaïlo Podoliak Et d’énumérer: «il nous faut encore 150 à 200 chars, environ 300 blindés», une centaine de systèmes d’artillerie, 50 à 70 systèmes de lance-roquette multiples, notamment de redoutables HIMARS américains de l’Ukraine possède déjà plusieurs unités, ainsi que «dix à 15 systèmes de défense anti-aérienne pour fermer le ciel». Il a également cité les missiles américains ATACMS, d’une portée de 300 kilomètres alors que celle des armes dont l’Ukraine dispose actuellement dépasse à peine 80 kilomètres.
Pour Mykhaïlo Podoliak, ces missiles vont «rapprocher la fin de la guerre» en permettant à l’Ukraine de «détruire de gros dépôts» militaires russes se trouvant profondément dans les zones occupées et qui sont pour le moment inaccessibles. Kiev «n’a pas besoin» d’attaquer des cibles militaires à l’intérieur de la Russie, a assuré le conseiller. «La guerre finira quand nous reprendrons le contrôle de nos frontières et quand la Russie va avoir peur de l’Ukraine».