Le président russe Vladimir Poutine a assuré ce jeudi 8 décembre que son pays allait poursuivre ses frappes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes, dont les précédentes salves ont provoqué des coupures d’électricité et d’eau massives en pleines températures hivernales.
«Oui, nous le faisons, mais qui a commencé ?», a lancé Vladimir Poutine en marge d’une cérémonie de remise de médailles au Kremlin, présentant ces bombardements comme une réplique à l’explosion ayant endommagé le pont de Crimée construit par la Russie et à d’autres attaques imputées à Kiev.
Le Kremlin a d’ailleurs reconnu ce jeudi qu’il existait un « risque » d’attaques ukrainiennes contre ses positions en Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014 et ciblée ces dernières semaines par plusieurs frappes de drones.
« Il y a des risques, car la partie ukrainienne continue de suivre sa ligne consistant à organiser des attaques terroristes », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La flotte russe a abattu ce jeudi un drone au large du port de Sébastopol en Crimée, ont indiqué les autorités locales, au moment où des attaques attribuées à Kiev se sont multipliées ces dernières semaines contre des bases russes.
Nucléaire : Poutine « irresponsable »

Les États-Unis ont qualifié d’«irresponsables» les propos «à la légère» du président russe Vladimir Poutine, qui a relativisé mercredi le risque d’un recours à l’arme nucléaire dans le conflit en Ukraine. Refusant de répondre directement à Vladimir Poutine, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a souligné que «tout discours à la légère sur les armes nucléaires est absolument irresponsable», après que le président russe a laissé entendre que la Russie n’utiliserait pas l’arme nucléaire en premier, mais uniquement «en réponse» à une éventuelle frappe ennemie de ce type sur son territoire.
Après plusieurs menaces émanant de responsables russes ces derniers mois, Vladimir Poutine a laissé entendre mercredi que Moscou n’utilisera l’arme nucléaire qu’en réponse à une attaque de ce type. «Nous considérions les armes de destruction massive, l’arme nucléaire, comme un moyen de défense. (Y recourir) est construit autour de ce qu’on appelle la “frappe en représailles”: si on nous frappe, on frappe en réponse», a ajouté le président russe. Il a néanmoins relevé que «la menace d’une guerre nucléaire grandit», au regard de la confrontation Russie-Occident autour de l’Ukraine, rendant responsable les Américains et Européens. «Nous ne sommes pas devenus fous, nous savons ce que sont les armes nucléaires», a-t-il déclaré.
Brittney Griner libérée
L’échange s’est déroulé à l’aéroport d’Abou Dhabi. La basketteuse star américaine Brittney Griner, détenue en Russie depuis neuf mois, a été libérée, dans le cadre d’un échange de prisonniers, avec le marchand d’armes russe Viktor Bout, emprisonné depuis dix ans aux États-Unis.

« Il y a quelques instants, j’ai parlé avec Brittney Griner. Elle est en sécurité. Elle est à bord d’un avion. Elle est en route vers les États-Unis », a déclaré le président américain, Joe Biden, lors d’une brève allocution à la Maison-Blanche. « Je veux aussi remercier les Émirats arabes unis pour nous avoir aidés à faciliter la libération de Brittney », a ajouté Joe Biden en précisant que la sportive avait « bon moral » malgré « le traumatisme » enduré. Son épouse Cherelle Griner s’est dite « submergée par les émotions » : « Ma famille est au complet », a-t-elle ajouté en exprimant sa « gratitude » pour l’administration démocrate.
Un autre Américain détenu en Russie, l’ancien militaire Paul Whelan, n’a pas été inclus dans l’échange. « Même si nous avons échoué à obtenir la libération de Paul, nous n’abandonnerons jamais », a assuré Joe Biden.
Ce matin, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a annoncé ce jeudi avoir eu accès récemment à des prisonniers de guerre ukrainiens et russes, des visites qui étaient jusque-là extrêmement limitées et sporadiques.
« La semaine dernière, le CICR a effectué une visite de deux jours auprès de prisonniers de guerre ukrainiens. Une autre visite a lieu cette semaine. Au cours de la même période, des visites ont également été effectuées auprès de prisonniers de guerre russes. D’autres visites sont prévues d’ici la fin du mois », indique un communiqué du CICR.
Les larmes du pape
A l’occasion de la traditionnelle cérémonie d’hommage à la Vierge Marie au cours de la fête de l’Immaculée Conception, un jour férié en Italie, le pape s’est rendu en milieu d’après-midi près de la place d’Espagne devant la statue de la Vierge installée au sommet d’une colonne.

« Ô Vierge Immaculée, j’aurais voulu t’apporter aujourd’hui le remerciement du peuple ukrainien… », a-t-il déclaré, lisant son discours debout, avant de s’interrompre, brisé par l’émotion.
Le corps agité de soubresauts, le pape en larmes est ensuite resté silencieux de longues secondes, puis la foule présente l’a chaleureusement applaudi.
Il a alors repris le fil de son discours, prenant appui sur le bras de son fauteuil mais restant debout : « …du peuple ukrainien pour la paix que nous demandons au Seigneur depuis quelque temps ».
« Je dois en revanche te présenter encore », a-t-il poursuivi, la voix toujours altérée par l’émotion, « la supplique des enfants, des personnes âgées, des pères et des mères, des jeunes de cette terre martyrisée qui souffre tellement ».
Déjà dans sa prière publique de l’Angélus à la mi-journée place Saint-Pierre, le pape avait évoqué « le désir universel de paix, en particulier pour l’Ukraine martyrisée qui souffre tellement ».